Comme si une peine ne suffisait pas, à la crise de la Peste Porcine Africaine est venue se greffer la pandémie de Coronavirus. Sur ces deux fronts, la Chine paie un très lourd tribut. Les autres pays aussi… Des animaux et des hommes, malades. Et le monde s’est arrêté.
Deux virus sans lien, le premier ne contaminant que les porcs, l’autre, les hommes, pendant que sévissent encore ici et là tout autour de la planète Sida, rage et toutes sortes de fièvres hémorragiques ou non, purement animales, humaines, voire les deux. Deux catastrophes sanitaires, deux crises socio-économiques, deux pandémies venant révéler les failles et les faiblesses de notre système mondialisé. Si les chercheurs sont au labeur, les soignants sont à cran, tout comme les vétos, sans parler des sueurs froides des pouvoirs publics.
A la faveur de la crise du Covid-19, se multiplient les analyses sur l’origine du mal – réchauffement climatique, perte de biodiversité, mondialisation sauvage, élevage intensif, transports massifs et les remèdes qui vont avec…
Plus humblement, ce dossier cherche à mettre des mots sur les maux et à faire la lumière sur le concept pasteurien oublié de « Un monde, une seule santé ». Comme le dit Philippe Mauguin, PDG de l’Inrae, « Cette pandémie met en lumière l’importance de la recherche au service de la prévention des crises sanitaires et écologiques. C’est pourquoi les recherches Inrae se déclinent et se déclineront dans une approche intégrée où santé humaine, santé animale et santé de l’environnement ne font plus qu’une ». D’ailleurs, l’Institut se mobilise au sein de l’Alliance pour les sciences de la vie et de la santé (Aviesan), une force de frappe cherchant, notamment, à accélérer la recherche sur le virus1 SARS-CoV-2. Et il y a urgence. Car avec ce nouveau virus, nous vivons la 3e émergence d’un coronavirus en moins de vingt ans. A quand le SARS3, le SARS4?
Alors, « Un monde, une santé », pourquoi, comment ? Pas si simple. Éclairages de Pascal Boireau (entretien réalisé le 14 février 2020).