Face à la hausse des frais de transformation, les industriels réclament une évolution de l’indicateur interprofessionnel de la valorisation beurre poudre. Aucune décision n’a été actée à l’heure où nous mettons sous presse…
Cet indicateur est le prix d’un lait qui serait valorisé uniquement par la fabrication de beurre et de poudre de lait écrémé (1), diminué des frais de collecte et de fabrication…
Dans le cadre de la loi Egalim, il peut être repris dans les formules de prix des contrats conclus entre les organisations de producteurs et les collecteurs-transformateurs. Ou dans les formules de prix des coopératives. Calculé par Atla, l’association de la transformation laitière française, l’interprofession laitière le publie chaque mois. Il intègre 71,77 €/1 000 l de frais de transformation. Un chiffre qui n’a pas été révisé depuis 2011. Atla a mandaté une étude à un cabinet extérieur qui conclut que la hausse de ces frais équivaut à +47,70 €/1 000 l, pour les porter à 119,50 €…
Les frais de transformation ont explosé
La révision d’un indicateur interprofessionnel exige que tous les collèges - producteurs, coopérateurs, transformateurs privés et distributeurs - soient d’accord. Or, la FNPL s’est immédiatement opposée à ce nouveau chiffre tel quel. « Sur le principe, la FNPL est d’accord pour actualiser ce coût de transformation. C’est nécessaire, notamment au vu de l’inflation sur le gaz, la main-d’œuvre, etc. ». Mais les experts économiques du syndicat ont repéré des faiblesses dans l’étude, et le syndicat veut donc débattre du niveau de la hausse des frais…
Sodiaal et Lactalis pointées du doigt
Sauf que certains transformateurs sont très pressés. Sodiaal a ainsi décidé d’appliquer ce correctif dès avril. Cela impacte le prix A (dont la valorisation beurre poudre représente 20 % du prix) ainsi que le prix B. Ce qui donne : environ 380 € de prix de base en A (avec la saisonnalité) et 496 € en prix B. « Aujourd’hui, le couple beurre poudre présente la meilleure valorisation, tous produits laitiers confondus. Nous voulons profiter de cette conjoncture, justifie Jean-Paul Prigent, administrateur Sodiaal. Or, à cause de cet indicateur obsolète, nous perdons de l’argent quand nous fabriquons du beurre poudre. Face à l’urgence, nous appliquons la décote de 47,70 € ». Il rappelle par ailleurs que les indicateurs publiés par le Cniel peuvent ou non être intégrés tels quels dans les formules de prix…
Lactalis se heurte au refus des OP dont la valorisation beurre poudre représente 30 % de la formule. « Notre formule stipule que l’indicateur doit être celui publié par le Cniel, et nous ne voulons pas modifier cela, pointe Claude Bonnet, président de l’Unell, qui représente neuf OP. Nous dénonçons la rapidité avec laquelle Lactalis souhaite prendre en compte l’évolution de ses coûts de production sur le beurre poudre, alors que le groupe manque de réactivité sur la prise en compte de nos prix de revient, qui reste encore très insuffisante dans la construction du prix du lait. » C’est la première fois depuis deux ans et demi que l’Unell ne trouve pas d’accord sur le prix du lait avec Lactalis…
Cedric's insight:
(1) Cette transformation génère aussi du babeurre. Le calcul tient compte du beurre et du beurre concentré, du prix spot et du prix de facturation pour le beurre.
Des cotations toujours en hausse à mi-avril La valorisation beurre poudre publiée par le Cniel était de 513,65 €/1 000 l pour le mois de février, soit +69 % par rapport à février 2021, avec une nette flambée depuis le dernier trimestre 2021. Les dernières cotations beurre poudre sur le marché français étaient de 7 340 €/t pour le prix spot du beurre, 5 610 euros pour le prix de facturation du beurre (anciens contrats) et 4 340 euros pour la poudre de lait écrémé…
Le chiffre 404 €/1 000 l :
C’est le prix du lait de base en 38-32 annoncé de façon unilatérale par Lactalis pour le mois d’avril. En attendant que l’indicateur de valorisation beurre poudre publié par le Cniel soit réévalué, Lactalis annonce reconduire le prix du mois de mars pour avril, soit 404 €. « Ce niveau de prix est proche de celui qu’aurait donné une application de la décôte de 47,70 € pour réévaluation des frais de transformation », fait remarquer Claude Bonnet, président de l’Unell…
Voir aussi Prix du lait d’Avril : La valorisation beurre-poudre rabiotée
L’histoire de la RSE au sein de la filière laitière française et de la coopérative Sodiaal
Adopter une démarche de RSE c’est « rechercher un équilibre entre la juste et nécessaire rentabilité de l’entreprise, tout en tenant compte de l’impact sur son environnement »…
Pour son quatrième épisode, le podcast France Terre de Lait, en partenariat avec Business of Bouffe, donne la parole à Laura Garrot, responsable RSE du groupe Sodiaal et Thierry Geslain, directeur du développement durable au Cniel. Bien-être animal, transition agroécologique, diminution de l’empreinte carbone, recyclage et emballages, ils nous partagent les enjeux prioritaires pour l’avenir et la durabilité de la filière laitière française…
Cedric's insight:
voir aussi CNIEL : Responsabilité sociétale de la filière laitière française
Le Cniel, l’Institut de l’Élevage et les Chambres d’Agriculture publient les portraits de neuf élevages laitiers innovants et performants en termes d’autonomie alimentaire. L’alimentation constitue environ 70% des charges opérationnelles de la production laitière. Le système d’alimentation est donc déterminant pour la compétitivité d’un élevage. Ces neuf fermes, passées au peigne fin, ont été sélectionnées par les professionnels de l’interprofession pour leurs orientations innovantes. Elles ont accepté d’être suivies par des ingénieurs dans le détail pour permettre à la filière de bénéficier de références techniques, économiques, environnementales et sociales. Ces exploitations rebattent les cartes, sans tabou, et expérimentent de nouveaux itinéraires techniques, économiques et humains, parfois bien au-delà de la réflexion sur l’autonomie : densification fourragère, croisements de race, production sans concentrés, non labour, trois mois sans traite, sélection voie femelle, traitements alternatifs, vaches nourrices, introduction de nouvelles cultures : à découvrir !
« L’intégration de la FCD au Cniel est un plus pour le secteur » Dans son plan de filière, l’Interprofession laitière s’engage à intégrer les acteurs du commerce et de la distribution. Jacques Creyssel, délégué général de la FCD, s’en réjouit.
Après d’intenses discussions au sein du Cniel, les producteurs, coopérateurs et industriels privés se sont mis d'accord sur un plan filière ambitieux. Il a été remis au Gouvernement le 14 décembre 2017.
« France, Terre de Lait ! » Notre ambition est une France laitière compétitive, attractive et fidèle à son modèle de diversité qui prend toute sa place sur les marchés français, européens et mondiaux. Producteurs, coopératives, industriels, aujourd’hui nous l’affirmons : la filière laitière est un acteur structurant des territoires, pourvoyeur de nombreux emplois et gage de l’excellence française à l’international.
Le secteur laitier a remis hier, mercredi 14 décembre, le plan de la filière au gouvernement. LA RLF met à votre disposition la version courte du document signé Cniel. En attendant la grand rendez-vous du 21 décembre qui clôture les Etats Généraux de l'Alimentation...
Après plusieurs mois de travail, la journée de restitution des États généraux de l'alimentation aura lieu jeudi 21 décembre.
Le webdocumentaire immersif pour vivre une journée à la ferme comme si vous y étiez !
Dossiers : France, Terre de lait - Les fermes laitières françaises - Les vaches laitières - La traite - L’alimentation de la vache - L’élevage laitier et l’environnement - Le bien-être animal - Les bonnes pratiques de l’éleveur - La santé de la vache - Traçabilité du lait - La collecte du lait - La qualité du lait - L’élevage au service de la société
A l’occasion des États Généraux de l’Alimentation, tous les acteurs de la filière (producteurs, industriels, coopératives) sont déterminés à valoriser et renforcer les qualités intrinsèques de leurs produits pour renforcer leur potentiel de compétitivité et apporter des réponses à tous les consommateurs.
Consulter la note de position de la filière laitière pour les EGA, contributions du Cniel :
- Atelier 1 des EGA : mieux répondre aux attentes des consommateurs
- Atelier 4 des EGA : conquérir de nouvelles parts de marché à l’export
- Atelier 6 des EGA : adapter la production agricole aux besoins des différents marchés
Le communiqué de la FNPL tirant à boulet rouge sur Sodiaal et surtout son président ne passe pas auprès de la coopération laitière. Elle envisagerait de se retirer du Cniel… jusqu’à nouvel ordre.
Les propos de la FNPL à l’encontre du président du collège des coopératives laitières au Cniel sont restés en travers de la gorge de la coopération laitière.
Le communiqué de presse de la FNPL du 8 avril titré « Valorisation beurre-poudre : Sodiaal hors jeu… carton rouge » est resté en travers de la gorge de la coopération laitière. Pas tant pour le fait que la FNPL ne cible que Sodiaal, pour avoir rabioté de 48 € l’indicateur de la valorisation beurre-poudre entrant dans son prix du lait annoncé pour avril. Cela sans débat préalable à l’interprofession...
L’indicateur B/P a été établi il y a 12 ans et intègre des coûts de transformation de 71,77€. Une étude commandée par ATLA a conclu à une augmentation de ce montant à 119€. Sodiaal a aussitôt appliqué cette « pondération Atla » en solo, sans respect de l’indicateur interprofessionnel…
Comme le soulignait l’Eleveur laitier, nul doute que les autres transformateurs allaient suivre l’exemple de Sodiaal : c’est déjà le cas de Lactalis face à l’Unell et l’OLPGO…
Voir aussi Prix du lait d’Avril : La valorisation beurre-poudre rabiotée
La collecte cumulée des grands bassins laitiers exportateurs poursuit sa baisse en janvier 2022, ce sont 389 millions de litres de moins produits par rapport au même mois de 2021, soit une baisse de 1,6%...
Aux Etats-Unis, la baisse de collecte s’accentue (-1,6% en janvier) du fait d’une décapitalisation du cheptel et d’épisodes météorologiques secs…
En Australie et Nouvelle-Zélande la baisse de production est particulièrement marquée (-6,3% en janvier en Australie et même jusqu’à -8,2% en février en Nouvelle-Zélande). La sécheresse de l’été dans l’hémisphère sud en est la principale cause…
Même la collecte argentine marque le pas en janvier 2022 (-0,9%) alors qu’elle était sur une dynamique positive depuis juillet 2019…
La collecte de l’UE27 est également toujours en retrait en ce début d’année 2022 (-0,4% en janvier). …
Cedric's insight:
La production de l’ensemble des grands bassins exportateurs étant en repli, les fabrications sont peu dynamiques, poussant le prix des produits laitiers à la hausse…
Selon le Cniel, le grand écart entre le cours des matières grasses et celui de la poudre de lait écrémé devrait se maintenir tout au long de l’année 2018.
Dans ce contexte, la tendance des prix payés aux producteurs sera fonction de la dynamique laitière en Europe et en Nouvelle-Zélande, mais aussi du dégagement, ou non, de l’énorme stock européen de poudre.
Lorsque le pic printanier de collecte aura fini de tirer les prix vers le bas, « une reprise sur le second semestre 2018 constitue un scénario assez probable »...
Conjoncture laitière, février 2018 : Un léger mieux, mais la problématique des stocks reste entière ! Benoît Rouyer, économiste au Cniel, revient sur l
" À l'heure du lait " : 24 heures en immersion dans une ferme laitière. Un web documentaire du Cniel pour expliquer les pratiques et le savoir-faire des éleveurs français, et transmettre leurs valeurs au grand public.
À l’image de 2017, l’année 2018 s’annonce fortement déséquilibrée. Benoît Rouyer, économiste au Cniel, revient sur la collecte et le prix du lait en France
Pour Thierry Roquefeuil, le président de l’interprofession laitière, « la filière laitière a vécu en avril 2015 la fin du système administré des quotas qui garantissait un prix minimum.
Aujourd’hui, les acteurs sont redevenus les décideurs et le rôle historique de l’interprofession est challengé. La crise du lait, un des déclencheurs majeurs des EGA, amène aujourd’hui les Pouvoirs publics à demander aux filières de se repenser à travers les interprofessions qui redeviennent le centre de gravité.
C’est une nouvelle opportunité pour mettre les acteurs autour de la table, avec le Cniel comme catalyseur. Le partage de la valeur reste un concept à faire évoluer et les producteurs ne laisseront pas passer cette occasion qu’offrent les EGA.
À l’heure où nous préparons le plan filière, une orientation se dessine clairement : tous les maillons soutiennent la diversité de notre modèle laitier français riche de sa diversité. Et toutes les voix s’accordent pour promouvoir une montée en gamme mais surtout tous les axes possibles de mise en marché : vente directe, circuits courts, grande distribution mais aussi l’export qui a été peu présent aux EGA.
Nous attendons en revanche des engagements forts de la part de nos partenaires et surtout de la part du gouvernement ».
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