Corentin Puvilland, économiste au Cniel, l'interprofession laitière du lait de vache, revient sur l'évolution de la collecte, du prix et de la consommation du lait et des produits laitiers bios en France, au mois d'avril 2023…
Cette nouvelle vidéo de conjoncture biologique vous sera proposée chaque quadrimestre…
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voir aussi Conjoncture Laitière avril 2023 : La baisse du prix des produits laitiers industriels s’atténue !
En février 2023, la collecte cumulée des grands bassins laitiers exportateurs a poursuivi son redressement. Elle s’est établie au-dessus de son niveau de janvier 2022 (+0,7%), retrouvant son niveau de 2021. Ce sont toujours les collectes de l’UE 27 et des Etats-Unis qui tirent la production. Pour le deuxième mois consécutif, la collecte néo-zélandaise a également progressé d’une année sur l’autre en février (+2,3% /2022). La collecte argentine est repartie à la baisse (-1,3% /février 2022)…
France : La collecte a poursuivi sa baisse en février (-1,2% /2022). D’après les sondages de FranceAgriMer, cette tendance baissière des livraisons s’est accentuée sur le mois de mars et le début du mois d’avril. Parmi les facteurs d’explication à cette baisse de production, on retrouve la forte décapitalisation qui s’accentue encore en février à -2,6%...
En 2022, la collecte de lait dans les départements de montagne est en net recul (-2,4 %) par rapport à 2021 sans qu’aucun des 5 massifs ne puisse afficher une tendance positive…
Cette moyenne de l’ensemble des montagnes françaises n’est cependant pas homogène puisqu’elle est de -0,9% dans le Jura et atteint jusqu’à -8,2% dans les Pyrénées. Ce recul sur 2022 semble le prolongement d’une tendance baissière déjà entamée sur le second semestre 2021…
En janvier 2023, la collecte cumulée des grands bassins laitiers exportateurs a accentué son redressement, +1% au-dessus de son niveau de janvier 2022, mais reste en dessous de son niveau de 2021. Ce sont toujours les collectes de l’UE 27 et des Etats-Unis qui tirent la production…
Pour la première fois depuis mi-2021, la collecte néo-zélandaise a également progressé d’une année sur l’autre en janvier (+1% /2022). Après plusieurs mois de recul consécutifs, la collecte argentine s’est également redressée (+3,5% /janvier 2022)…
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voir aussi Tendances lait, Idele : La France laitière demeure singulière au sein de l’UE-27
Cet hiver, comme au 2nd semestre 2022, la collecte française a encore reculé, malgré un prix du lait bien orienté, même s’il est un des moins élevés au sein de l’UE-27…
La production laitière est en revanche toujours bien relancée en Europe du Nord, où le prix du lait subit désormais de sérieux correctifs, ce qui pourrait avoir des effets après le pic laitier de ce printemps…
Côté consommation, les ménages français, confrontés à une inflation alimentaire désormais élevée, réduisent sensiblement les volumes achetés de produits laitiers…
En décembre 2022, ce sont les collectes de l’UE27 et des Etats-Unis qui tirent la production avec respectivement 120 et 50 millions de litres supplémentaires collectés. Dans l’hémisphère sud, la collecte australienne continue de plonger (-6,5%), alors que les livraisons se sont stabilisées en Nouvelle-Zélande (-0,6%). La collecte argentine a reculé pour le troisième mois consécutif (-1,5%)…
En novembre 2022, la collecte cumulée des grands bassins laitiers exportateurs était en hausse de 150 millions de litres de lait par rapport au même mois en 2021. Ce sont les collectes de l’UE 27 et des Etats-Unis qui tirent la production avec respectivement 210 et 103 millions de litres supplémentaires collectés en novembre…
Dans l’hémisphère sud, les collectes australiennes et néo-zélandaises ont continué de décroitre (-6,8% et -4,2% respectivement sur les 11 premiers mois de l’année), tandis que la collecte argentine marque le pas en novembre (-2,9% sur novembre), tout en restant stable sur l’ensemble de l’année…
En France, la collecte fléchit de nouveau malgré un prix du lait stabilisé et une marge laitière plutôt stimulante. La consommation de produits laitiers par les ménages baisse aussi, mais moins nettement qu’en Allemagne, sous l’effet d’une hausse plus modérée des prix au détail…
En Europe de Nord, la production laitière est en revanche bien relancée grâce à un prix du lait encore plus élevé qu’en France. Malgré cela, l’UE-27 demeure peu offensive sur le marché mondial, après avoir perdu du terrain en 2022. La demande internationale en produits laitiers demeure relativement faible, notamment du fait de la moindre demande chinoise. De plus les exportateurs européens ont été peu offensifs face à la concurrence états-unienne…
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voir aussi CNIEL - Conjoncture Laitière : La production laitière française dévisse de nouveau en décembre
La collecte cumulée de lait de montagne sur les 10 premiers mois 2022 est en baisse de 3,0% par rapport à l’année 2021 (19,3% de la collecte nationale totale). En octobre, elle est en hausse de 0,7% par rapport au même mois en 2021…
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voir aussi CNIEL : Conjoncture & Tableau de bord – Indicateurs
L’année 2022 rompt avec la dynamique des six dernières années. En effet, les prix plus élevés entre le mois de septembre et le mois de décembre diminuent généralement pendant la période estivale. Or, depuis juin 2021, le prix du lait de vache conventionnel ne cesse d’augmenter…
En août 2022, le prix du lait atteint un niveau inédit de 446 €/1000l. Le seuil des 400€/1000l n’avait alors jamais été franchi depuis les 20 dernières années au moins. Il s’agit en effet de l’envolée la plus importante depuis la crise de 2008 (+19% entre juillet 2021 et juillet 2022)…
Ce prix élevé est l’expression du climat inflationniste qui s’est installé depuis la reprise de l’activité économique mondiale à laquelle vient s’ajouter la sécheresse et les fortes chaleurs de l’été…
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voir aussi Idele - Tendances Lait de vache : Des signaux contrastés
Sur les neuf premiers mois de 2022, la production de lait de vache recule en France, comme en Europe, sous l’effet d’une hausse des coûts de production et d’une baisse de la production d’herbe liée à la sécheresse. Ce repli se répercute sur la plupart des fabrications de produits laitiers, en particulier les produits frais et les poudres de lait…
Dans ce contexte, les prix du lait payés aux producteurs atteignent des niveaux inégalés, compensant en moyenne la hausse du coût des intrants. L’excédent commercial français se détériore sous l’effet d’une forte hausse des importations, en particulier de beurre et de fromages…
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IAA : Sur les neuf premiers mois de 2022, l’excédent commercial des IAA enregistre une forte baisse principalement due à l’augmentation des importations de viande et de produits laitiers. La branche des produits laitiers reste excédentaire, mais son excédent diminue nettement (- 23,5 % en valeur)…
En septembre, la collecte cumulée des grands bassins laitiers collecte est repassée légèrement au-dessus de son niveau de l’an dernier (+0,3%), pour la première fois depuis plus d’un an. La croissance retrouvée dans l’UE-27 (+0,8%) et aux Etats-Unis (+1,5%) a surcompensé les baisses de livraisons enregistrées en Australie (-5,6%), et en Nouvelle-Zélande (-3,2%)…
Contraste saisissant entre la trajectoire de la collecte en France, déclinante, et celle toujours dynamique en Europe du Nord où, pourtant, le prix du lait a sérieusement décroché depuis le début de l’année…
Dans les prochains mois, l’évolution du prix du lait dépendra pour une bonne part des importations chinoises. Après avoir fortement baissé en 2022, elles restent modérées début 2023…
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En France, la filière bio est toujours en crise. La production se maintient tandis que la demande des ménages recule encore. Les collecteurs déclassent toujours plus de lait et supportent avec les éleveurs une part de l’effort dans l’attente de jours meilleurs…
L’année 2022 entrera probablement dans les annales de l’histoire : en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, dont les effets économiques et géopolitiques sont considérables, mais aussi en raison d’un été climatique exceptionnel, révélateur du changement climatique à l’œuvre...
La reprise de la production européenne devrait se prolonger au 1er semestre 2023, même si le prix du lait subit de substantiels correctifs en Europe du Nord dans le sillage du reflux des cours des commodités laitières. Pour autant, l’incertitude demeure entière sur l’évolution de la production et des marchés des produits laitiers. En effet, ils dépendent de nombreux facteurs climatiques, macro-économiques, géopolitiques, de plus en plus imprévisibles…
Plus probable : la consommation de produits laitiers risque de s’effriter sous l’effet d’une inflation encore élevée en 2023, auquel cas les disponibilités en produits laitiers pourraient être plus étoffées pour l’export !
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Une fois n’est pas coutume, les revenus des conventionnels sont meilleurs que les signes de qualité : AB, AOP/IGP
voir aussi Tendances lait, Idele : La France laitière demeure singulière au sein de l’UE-27
La production de lait demeure en nette hausse chez les exportateurs de l’hémisphère Nord, ce qui compense les baisses de production de l’hémisphère Sud. La reprise de production accroît les disponibilités en ingrédients laitiers et met la pression sur des marchés confrontés à des acheteurs attentistes et à une demande plutôt molle…
Logiquement le prix du lait devrait se déprécier dans les prochains mois, plus ou moins rapidement selon les pays, en premier lieu en Europe du Nord où la production laitière a été relancée…
En France, les fondamentaux de l’économie laitière semble déréglée. D’un côté, la production de lait conventionnel recule malgré des prix historiquement élevés. De l’autre, celle de lait bio croît toujours, certes modérément, face une demande intérieure toujours déprimée, ce qui accentue la part de lait déclassé…
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voir aussi [Vidéos] Coûts des matières premières et prix des produits en élevage
La Chambre régionale d'agriculture d'Occitanie et l’Institut de l’Elevage ont co-organisé la 4ème édition de la Journée IRD Elevage en Occitanie le 1er décembre 2022…
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voir aussi Impact de la conjoncture économique 2022 Bovins lait - Yannick Pechuzal, Idele
De nouveau en baisse en décembre par rapport à l'an dernier après une embellie de quelques semaines, la collecte française de lait sur l'ensemble de l'année 2022 serait en baisse d'1 % par rapport à 2021…
En octobre, la collecte cumulée des grands bassins laitiers exportateurs est en hausse de 101 millions de litres de lait par rapport au même mois en 2021. Les collectes de l’UE 27 et des Etats-Unis sont en hausse sur le mois d’octobre (+1,5% en UE27 et +1,3%) et compensent nettement les baisses de production néo-zélandaise et australienne. La collecte argentine est en légère baisse en octobre (-0,2%)…
Sur le marché international les Etats-Unis sont très actifs en octobre. En Nouvelle-Zélande, les exportations de poudre grasse sont en baisse de 14% sur les 10 premiers mois, conséquence notamment de la faible demande chinoise. Les envois de produits laitiers depuis l’UE27 restent orientés à la baisse…
En Chine, la demande reste faible sur les poudres de lait (-25% sur les 11 premiers mois pour la poudre maigre et -14% pour la poudre grasse). Sur le marché de la poudre de lait écrémé, les importations dynamiques du Mexique (+9% sur 9 mois), des Philippines (+23%) et de l’Indonésie (+10%) compensent en parti le recul de la demande chinoise. Au Brésil, la demande de poudre grasse reste très importante en novembre. La baisse des cours des produits laitiers en fin d’année témoigne d’une demande peu dynamique alors que quelques pays exportateurs voient leur production croître à nouveau…
En France, la reprise de la production laitière semble de courte durée. Le prix du lait remonte certes plus vite que le prix des charges, mais nettement moins vite qu’en Europe du Nord où la production est bien relancée…
A l’inverse, la collecte de lait bio s’est redressée cet automne, grâce à une arrière-saison fourragère plutôt favorable, mais dans un contexte de poursuite de la déconsommation des produits laitiers bio, ce qui accentue la part de lait bio déclassé…
Les prix du lait payé aux éleveurs chez les principaux pays exportateurs ont atteint des records au-delà des 600 €/1 000 l en 2022. Après un bref plafonnement cet hiver ils risquent de baisser en 2023 dans le sillage des cours des ingrédients laitiers. En France, ils pourraient encore s’apprécier cet hiver si les transformateurs arrivent à passer des hausses de tarifs substantielles aux distributeurs…
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Fléchissement des cours des ingrédients laitiers : Les cours européens et néozélandais de la poudre maigre ont enregistré une baisse de plus de 400 €/t depuis un mois, pour atteindre 3 165 €/t dans l’UE-27 en novembre…
Les prix du beurre ont également chuté de près de 400 €/t sur le marché européen pour s’afficher autour des 6 600 €/t pour le mois de novembre selon le MMO. Toutefois, les prix FOB départ Europe de l’Ouest ont baissé plus fortement pour atteindre les 5 400 €/t…
En août, la collecte cumulée des grands bassins laitiers mondiaux a de nouveau légèrement reculé d’une année sur l’autre. La croissance observée aux Etats-Unis (+1,6% /2021) n’a pas permis de compenser les baisses de livraisons enregistrées dans l’UE-27 (-0,5%), en Australie (-5,3%), et en Nouvelle-Zélande (-4,9%)…
Outre-Atlantique, le prix du lait a poursuivi sa détente (543€ /1 000 l), entamée depuis le pic de mai. Au contraire, le prix a continué de progresser dans l’UE, atteignant un nouveau record de 524 € /t en août…
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