Momagri considère que le découplage des aides, la priorisation des objectifs environnementaux et sociaux, la complexité de la gestion de la PAC et son érosion budgétaire vont à l'encontre des tendances à l’œuvre aux États-Unis, au Brésil et en Chine, qui garantissent leur sécurité alimentaire en soutenant la demande agricole intérieure et en protégeant leurs agriculteurs de la volatilité.
Momagri propose donc de supprimer les aides à l'hectare au profit d'un filet de sécurité avec des aides contracycliques stabilisant les prix autour d'une référence évolutive. En cas de chute des prix sous un premier seuil, la différence serait versée aux agriculteurs. Des stockages publics et une réorientation des oléagineux vers les biocarburants s'enclencheraient sous un second seuil. À l'inverse, en cas de prix très élevés, les États interviendraient via des opérations de déstockage, tandis qu'une taxe viendrait abonder un fond de réserve en cas de crises importantes. Un paiement de base par hectare serait conservé, pour compenser les exigences qualitatives, sanitaires et environnementales européennes, tout comme le second pilier.
Le groupe de travail sur les marchés agricoles a notamment formulé les recommandations suivantes :
•L’obligation de notifier les prix et de fournir des données plus harmonisées et plus à jour pour améliorer la transparence du marché ;
•Face aux pratiques commerciales déloyales, l’établissement d’une législation cadre européenne avec des contrôles efficaces de son application dans les États membres. Le rapport contient aussi des recommandations sur les contrats écrits obligatoires pour apporter davantage de visibilité aux agriculteurs ;
•Des règles en matière d’organisation collective et de concurrence [qui] devraient être claires et fonctionnelles ;
•La mise en place avec la BEI (Banque européenne d’investissement) d’un mécanisme de garantie des crédits à l’exportation ;
•L’amélioration des outils existants de gestion des risques. « Les marchés à terme offrent aux agriculteurs un outil supplémentaire, mais il faut déployer davantage d’efforts en matière de sensibilisation et de formation ».