Selon Jean-Christophe Bureau, professeur d'économie à AgroParisTech, le secteur agricole et alimentaire français devrait s'inspirer des Pays-Bas pour retrouver sa place...
D'abord, il faut agrandir les exploitations : les nôtres sont bien trop petites. Ensuite, il faut pousser les agriculteurs à repositionner leurs productions. Comme les produits de base ne leur rapportaient plus, beaucoup se sont spécialisés sur le très haut de gamme et les produits de niche, en mettant par exemple en avant le lien avec le terroir et les AOC. Mais cette stratégie fonctionne mal. D'abord, parce que le consommateur étranger ne comprend rien à nos labels. Mais surtout, parce que ces productions de niche ne correspondent pas forcément à la demande.
Nos agriculteurs feraient mieux de s'inspirer des Néerlandais : eux misent sur les produits de grande consommation, et ils mettent le paquet sur la recherche, la transformation et le marketing. Cela leur permet de mettre en avant la qualité et la valeur ajoutée de ce qu'ils produisent. D'ailleurs, certaines filières le font très bien en France, comme celle du sucre.
Le monde paysan n'échappe pas à la révolution "digitale". Des start-up promeuvent cette agriculture 2.0 au sein d'une association. La Ferme... digitale, c'est sous ce nom que s'est fait connaître l'association de cinq start-up qui y a emménagé l'hiver dernier. Aiguillon du projet, Paolin Pascot, 27 ans, a fondé avec deux amis une sorte d'Amazon paysan : Agriconomie. Outre Agriconomie : Miimosa, une plateforme de financement participatif exclusivement dédiée à l'agroalimentaire ; Ekylibre, qui commercialise des logiciels de gestion adaptés au monde agricole ; Weenat, qui propose des capteurs (pluviomètre, tensiomètre et thermomètre mais aussi hygromètre) aidant les exploitants à prendre de meilleures décisions en termes d'arrosage ou d'intrants ; mais aussi MonPotager.com, qui permet à des citadins de cultiver à distance des « parcelles » et de se faire livrer en fruits et légumes « maison ». « Au début de l'aventure, nous pesions, à nous 5, un peu plus de 12 emplois. Nous avons aujourd'hui embauché plus de 200 personnes », se réjouit Paolin Pascot. Six nouvelles start-up ont rejoint la Ferme digitale, début novembre. À commencer par Airinov, dont la flotte de drones, équipés de micro-caméras, survole les exploitations pour surveiller la santé des plantations. Mais aussi Axioma, qui produit des « bio-stimulants » à la fois pour les végétaux et les animaux ; Naïo Technologies, qui développe des robots agricoles ; ou encore Nexxtep, qui propose des solutions connectées (pour assurer la traçabilité des produits, la supervision de la maturation mais aussi la sécurité de la récolte). Deux autres (Bipilote et Comparateur agricole) permettent aux exploitants de gérer, au plus près, leurs terres en confiant à des algorithmes savants des choix, hier pris en consultant le ciel et en lisant l'almanach.
Oui, c’est Miimosa, avec deux « i ». C’est la première plateforme de financement participatif exclusivement dédiée à l'agriculture. L’institution existait en France depuis 2014 et elle vient de démarrer ses activités en Belgique.
Le professeur Olivier de Schutter, enseignant à l’université de Louvain et à Sciences Po Paris, est catégorique : face à tous les freins à la transition vers un système agricole durable, il faut changer de mode de décision et privilégier la démocratie participative dans le monde agricole.
Défiée par la croissance démographique, tiraillée entre les modèles de l'agrochimie et de l'agroécologie, l'agriculture du xxie siècle se trouve confrontée à une difficulté de plus : l'impact du changement climatique, qui modifie de manière parfois imprévisible le régime des précipitations, accroît le risque de phénomènes extrêmes et favorise la prolifération d'espèces invasives. Si la menace plane partout, certaines régions sont particulièrement vulnérables...
En moyenne, entre 2010 et 2015, le patrimoine brut des ménages d’agriculteurs est passé de 846 000 € à 1 040 000 €, soit 23% de plus en 5 ans, selon l’Insee. À l’inverse, les 10 % des agriculteurs les plus modestes voient leur situation s’aggraver avec une chute de 22 % de leur patrimoine !
Laurent Reversat, l'un des co-porte-parole de la Confédération paysanne dans le département, n'a pas caché son amertume à la suite de l'adoption du Ceta, le traité de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne.
Cedric's insight:
Laurent Reversat : "Aujourd'hui, le Canada exporte 4 500 tonnes de viande bovine et un peu moins de 40 000 tonnes de blé vers l'Europe. Avec le Ceta, ces quantités vont passer à 45 000 et 100 000 tonnes. Dans l'autre sens, l'Europe pourra exporter 18 500 tonnes de fromage, contre 14 500 jusqu'alors. Il me semble que les choses ne sont pas très équilibrées…"
Les défis des filières animales en Chine (porc, volaille, lait) : L’AFJA et l’APCA ont organisé en partenariat avec le DEMETER et ABCIS un débat sur « La Chine et son agriculture » (sept. 2016)
Les modèles économiques de simulation jouent aujourd’hui un rôle important dans l’analyse des marchés et l’élaboration des politiques économiques, en particulier dans l’agriculture.
Ils sont utilisés pour établir des projections sur les quantités et les prix à moyen terme, mais également pour tenter de prédire les impacts, positifs ou négatifs, d’une politique économique sur le fonctionnement des marchés et sur le bien-être des individus concernés.
À ce titre, ils jouissent d’un prestige important auprès des décideurs publics et privés, car ils proposent une approche scientifique à des questionnements politiques complexes.
Quels défis la filière agricole va-t-elle devoir relever pour pouvoir nourrir la population mondiale de demain ? Tel était le thème de la conférence organisée par Agrica en collaboration avec l'Isara et Acteurs de l'économie-La Tribune qui s'est tenu le 20 octobre à Lyon. Importance croissante des outils numériques, nécessité d'amélioration de la formation ou développement des circuits-courts sont autant de pistes qui dessinent ce que pourra être l'agriculture de demain.
INTERVIEW - Le ministre Irlandais de l'Agriculture, Michael Creed, en visite en France au SIAL (Salon international de l'alimentation) dévoile les contours de sa politique agricole au Figaro.fr. :
"Notre programme Food Wise 2025 a pour ambition de doubler nos exportations de produits agricoles (lait, bœuf, porc et mouton ou produits de la mer) d'ici les neuf prochaines années. Nous avons pour objectif de les faire passer de 10,8 milliards d'euros à 20 milliards d'euros. "
Quel avenir pour l’agriculture et le système de recherche et développement agricole français ? Quatre scénarios pour débattre.
Près de 200 personnes ont assisté, mardi 4 octobre, dans les locaux de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (Apca) à la restitution d’un projet de recherche sur l’avenir de l’agriculture et du système de recherche et développement (R&D) français à l’horizon de 2025.
Les statistiques viennent progressivement bouleverser le travail dans les champs et les élevages. L’exploitation de données massives aide à adapter l’alimentation des troupeaux. Les mathématiques ont fait leur entrée dans les champs. Les statistiques viennent bousculer les habitudes ancestrales. Depuis leurs laboratoires, et notamment ceux des Instituts Techniques Agricoles, des chercheurs travaillent ainsi à améliorer la qualité des productions grâce à la modélisation prédictive.
Cedric's insight:
Des robots dans les étables : Du côté des éleveurs aussi, les statistiques - et donc aujourd’hui le Big data-, changent la donne. En France, 7% des exploitations laitières étaient équipés de robots de traite à fin 2015. Connectés, ils collectent non seulement le lait mais l’analysent aussi en temps réel et remontent les informations sous forme de tableau de bord. L’agriculteur a ainsi des informations sur la qualité du lait et sur les paramètres entrant en ligne de compte. Des informations précieuses pour mieux gérer les troupeaux laitiers. "Sur la base des données collectées jour après jour, croisées avec la qualité des aliments, nous améliorons les modèles de prédictions et sommes capables de prédire la quantité et la qualité de lait qu’un vache va produire", indique ce chercheur Toulousain. Bref, les mathématiques n’ont pas fini booster la productivité agricole.
«Le problème de la France, c'est qu'on veut deux modèles : celui des grandes exploitations pour rivaliser avec les entreprises étrangères et celui du modèle familial», remarque Emmanuel Vasseneix.
Ce dernier qui soutient, dans un même temps, que la distribution a «besoin de différenciation» dans un contexte marqué par une forte concurrence des plateformes de distribution numérique incarnées par la plus célèbre d'entre elles : le géant américain Amazon. Un chiffre inquiétant, cité lors d’échanges, interpelle. Près de 67 % des produits alimentaires seraient issus de 16 multinationales seulement. Cette concentration de l'offre empêche d'entrevoir pour l'heure l'équilibre tant revendiqué à la fois vis à vis des consommateurs et de ceux en amont de la chaîne.
Cedric's insight:
Marque « C'est qui le patron ?» : des résultats prometteurs Lancée fin octobre dernier en partenariat avec la laiterie de Saint-Denis-de-l'Hôtel, la marque « c'est qui le patron ? » semble donner des premiers signes encourageants. Vendue à 99 centimes d'euros la brique, près de 800 000 tonnes de lait sur 2 millions produites ont d'ores et déjà été vendues à Carrefour en l'espace de 15 jours. « On va ouvrir d'autres points de vente», assure Emmanuel Vasseneix. Relatif à la rémunération des éleveurs, le contrat annoncé a bien été rempli. «La paie de lait du mois d'octobre affiche 388 euros les 1 000 litres pour les producteurs contre 270 euros en moyenne sur l'ensemble du territoire», indique le directeur de la laiterie. Depuis l'annonce de cette campagne de responsabilisation du consommateur, Emmanuel Vasseneix affirme avoir relancé une dynamique positive de consommation du lait en France.
Aide à la lecture : sur 100 € de dépenses alimentaires nationales, 61 € constituent les valeurs ajoutées, c’est-à-dire une rémunération brute du travail et du capital, dont 8 € dans l’agriculture française et 53 € dans les autres branches, principalement le commerce et les services.
Avec l’allègement des interventions de la politique agricole commune et le poids croissant des pays émergents sur les marchés mondiaux, les prix agricoles sont devenus plus volatils. Cette situation nouvelle a ravivé les questions sur les écarts entre prix agricoles et prix alimentaires. C’est dans ce contexte et pour éclairer ces débats que la loi de modernisation de l’agriculture de 2010 a créé l’OFPM.
Pour la première fois, les scientifiques ont calculé le niveau de réduction d'émissions nécessaire en agriculture pour atteindre l'objectif de l’accord de Paris sur le climat visant à limiter le réchauffement de la planète à 2°C d'ici 2100.
Les experts du CGIAR1, de l'université de Vermont (Etats-Unis) et d'institutions partenaires dont l’Inra, montrent qu’une réduction d'une gigatonne d'équivalent CO2 par an d'ici 2030 sera nécessaire en agriculture au niveau mondial.
C’est un modèle peu connu et qui pourtant cumule les atouts : pas de pression des actionnaires ni des marchés financiers, une vision à long terme, un mode de fonctionnement robuste… Il s’agit de la coopérative.
Cedric's insight:
Petite devinette. Je pèse 5,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires, je suis implanté sur tous les marchés mondiaux mais vous ne me connaissez sans doute pas. Pourtant, de par ma taille, je dépasse plusieurs entreprises appartenant au CAC 40. Vous ne voyez pas ? C’est normal. Il s’agit d’Invivo, le plus grand groupe coopératif agricole français. Un champion de sa catégorie, qui fédère 216 coopératives françaises, près de 300 000 agriculteurs adhérents, opère dans 30 pays et emploie 8 400 collaborateurs. A l’instar de cette entreprise, d’autres coopératives agricoles affichent des réussites remarquables et accompagnent les consommateurs dans leur vie quotidienne. Car les coopératives cultivent le culte de la discrétion et leurs noms sont généralement peu connus (Terrena, Axereal, Sodiaal, Limagrain, Agrial, Vivescia ou encore Tereos) alors que leurs marques commerciales ont en revanche pignon sur rue : Yoplait, Candia, Beghin Say, Regilait, Florette, Francine, Banette ou encore Brossard et Gamm Vert.
Alors quel portrait dresser de l'agriculteur de demain ? On peut tenter d'imaginer la situation en 2050 : quelques éléments comme l'autonomie énergétique de l'exploitation et la banalisation de la technologie. Seule certitude : "l'agriculteur de demain sera un homme moderne, en cohérence avec son temps."
55 % des coopératives mettent en place des partenariats internationaux face aux défis de la mondialisation. C’est la conclusion d’une étude conduite par le cabinet PwC sur un échantillon de près de 150 partenariats noués par les 100 plus grandes coopératives agricoles et agroalimentaires au monde.
Fin août dernier, plus de 400 agriculteurs bloquaient les routes menant à l’usine Lactalis de Laval afin d'obtenir « un juste prix du lait ».La fin des quotas laitiers est-elle à l'origine de cette crise? Quel rôle joue la baisse de la demande chinoise? Que peut/doit faire l'Europe?
La Journée mondiale de l'alimentation est célébrée tous les ans le 16 octobre pour marquer la fondation en 1945 de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Le but de cette Journée mondiale est d'attirer un maximum d'attention sur le sort des victimes de la faim et de la malnutrition et d'encourager les populations du monde entier à lutter contre la faim.
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