Déconversions d’éleveurs, baisse de la consommation dans la grande distribution… La filière du lait bio peine à se remettre d’une crise sans précédent, en grande partie due à l’inflation…
Le bout du tunnel après les années noires ? S’il est trop tôt pour parler d’un retour à la normale, la baisse des ventes de produits laitiers issus de l’agriculture biologique semble légèrement se tasser, après une forte chute de la consommation…
« Entre 2022 et 2023 on a enregistré - 12 % alors qu’en février 2024 on est plutôt à - 7 % en volume par rapport à un an plus tôt. C’est la plus faible baisse depuis 2021 ». Autre (petit) motif d’espoir pour les éleveurs laitiers bio : le redressement des ventes dans les magasins spécialisés, où les clients sont de retour….
Les marques de distributeur s’imposent progressivement dans les ventes. Les ventes de produits laitiers bio demeurent en difficulté bien que le recul semble s’atténuer. Une reprise de la consommation parait s’amorcer pour les yaourts bio…
A l’exception du beurre et des desserts lactés, les ventes en volume des autres produits laitiers se sont nettement améliorées sur le 1er trimestre 2024, en particulier pour le beurre (-8% sur le 1er trimestre et -7% en P3 /2023) mais surtout pour les produits ultra-frais. Sur la toute dernière période, les ventes d’ultra frais n’ont diminué que de -1% /2023 et ont même progressé pour les yaourts (+2%)…
La production mondiale de lait de vache bio a dépassé 11 millions de tonnes en 2022, ce qui ne représente encore que 2% de la production mondiale de lait de vache. Les Etats-Unis restent le premier pays producteur de lait bio (21%), devant la France et l'Allemagne (12% chacun). La production de lait bio de l’UE a dépassé 5,9 millions de tonnes en 2022 (53,6% de la production mondiale)…
La principale coopérative laitière bio des Etats-Unis, Organic Valley, a été créée à la fin des années 80. Elle collecte le tiers du lait bio produit dans le pays…
En Allemagne, la collecte de lait bio a approché 1,4 million de tonnes en 2023 (+5% vs 2022). La part du lait bio dans la collecte nationale de lait était de 4,2% en 2022. Sur la quarantaine de laiteries allemandes ayant une activité bio, 13 sont totalement bio. Une importante proportion du lait bio est collectée par 5 laiteries…
En 2023, la France repassait derrière l’Allemagne, avec une collecte approchant 1,3 million de tonnes (-4,5% vs 2022). La part du lait bio dans la collecte nationale a atteint 5,5% en 2022. La Bretagne et les Pays de la Loire sont les deux principales régions de collecte du lait bio en France…
Le marché mondial des produits laitiers bio a été estimé à 22,5 milliards € en 2022. Le lait liquide est le principal produit laitier bio consommé à l’échelle mondiale. Les Etats-Unis représentent le plus grand marché pour le lait liquide bio. Les préparations de lait infantile sont l’une des catégories de produits laitiers bio les plus dynamiques. D’après le FMI, le marché des poudres de lait bio devrait dépasser 2,8 milliards € d’ici 2027. Les Etats-Unis sont le premier marché mondial pour les produits laitiers bio avec plus de 4,3 milliards € en 2021. En France, il a atteint 1,2 milliards € en 2022 (-4,6% vs 2021), soit près de 10% du marché bio français…
Cette spécialité islandaise, connue pour sa richesse en protéines et son absence de matières grasses, séduit un public large, des sportifs aux seniors, en passant par les flexitariens…
Proposé en deux variantes, Skyr Nature et Skyr Fruits Rouges, ce produit promet de satisfaire toutes les papilles. Les 300 Laitiers Bio ne s’arrêtent pas là : ils s’engagent également dans une démarche écoresponsable avec des pots contenant 50% de plastique recyclé.
Bilan 2023 mitigé pour Biolait qui annonce un prix de 482 € aux 1.000 l, certes en hausse de 6 % par rapport à 2022, mais jugé insuffisant, notamment face à l’inflation. La coopérative vise toutefois un plan ambitieux pour 2050, réalisable uniquement si « une politique d’amélioration des conditions d’accompagnement de la filière laitière bio, de l’amont à l’aval » est mise en place…
La coopérative Biolait collecte 270 millions de litres de lait auprès de plus de 1.200 fermes implantées dans 74 départements. Soit, indique-t-elle, un quart du lait bio français. Confiants que leur modèle est la réponse à l’urgence climatique et permet viabilité et pérennité de leur activité, les éleveurs de Biolait restent convaincus de leurs pratiques. Ils veulent désormais passer d’« acteur de la filière laitière » à « acteur engagé de la transition alimentaire, environnementale et sociétale »…
Des ambitions 2050 atteignables… sous conditions extérieures :
• Multiplier par 2 le nombre de fermes Biolait d’ici 2050
• Accroître la visibilité de « Il lait là »
• Être un modèle d’agriculture reconnu et rémunéré
Seul bémol pour la concrétisation de cette vision 2050 : « la mise en place d’une politique d’amélioration des conditions d’accompagnement de la filière laitière bio, de l’amont à l’aval. Un plan de mesures que chacun des producteurs Biolait va défendre auprès des autorités compétentes, tant au niveau local et national qu’européen »…
Cedric's insight:
En 2024, Biolait veut responsabiliser et éduquer les consommateurs : « Nous avons besoin que le consommateur s’engage avec nous. Le bio n’est pas l’affaire du monde agricole uniquement. Nous ne décidons pas de nous lancer dans l’agriculture biologique innocemment ». Pour le sensibiliser, en 2024, le collectif compte mettre en place « des campagnes d’information, des rencontres sur le terrain au plus près des consommateurs, des événements en magasin »….
La laiterie de Noyal-sur-Vilaine ne collectera plus, en 2026, quinze producteurs de lait bio du Cotentin et du Bessin. La faute, selon elle, à la baisse de consommation dans ce secteur…
Pionnier de l’agriculture bio (yaourts Vrai) et de l’alimentation végétale (Sojasun, Sojade), Triballat Noyal, rebaptisé Olga, a décidé de réduire sa collecte de lait bio de vache. L’entreprise familiale de Noyal-sur-Vilaine (Ille-et-Vilaine) vient de signifier à quinze producteurs du Cotentin (nord de la Manche) et du Bessin (nord ouest du Calvados) qu’ils ne seront plus collectés à partir du 31 mars 2026…
S’ils le souhaitent, « ils peuvent déjà quitter la laiterie », indique la Confédération paysanne. Dans un communiqué, le syndicat agricole dit « dénoncer cette rupture unilatérale de contrat, soutient et encourage les producteurs à s’organiser »...
Le lait de consommation, un des produits bio les plus répandu dans les paniers, a vu les achats des ménages pour la consommation à domicile s’effondrer en janvier, -16,2% par rapport au même mois de 2024, alors même que le conventionnel gagnait du terrain (+3,8%)…
Cedric's insight:
Les prix des produits laitiers bio évoluent en ordre dispersé : le prix moyen d’achat des yaourts bio est stable sur un an, contre +9% en conventionnel, et progresse moins en bio (+1,7%) qu’en conventionnel (+3,8%) pour les fromages.
Depuis le printemps 2023, la collecte de lait bio s’oriente nettement à la baisse. Sur l’année 2023, les livraisons ont baissé de -4,5% (-3,5% seulement en MSU grâce à l’amélioration des taux). En janvier, les livraisons ont reculé de -4% en MSU…
La production continue de s’effondrer en région Auvergne-Rhône Alpes (-15% /janvier 2023). Le recul est aussi très prononcé dans le Grand Est (-11% /2023), mais s’atténue en Bretagne et dans les Pays de la Loire (resp-2% et -2,7%)…
Cedric's insight:
Le rythme très élevé des cessations d’activité lait bio, proche de 5% sur un an glissant, explique en grande partie la baisse de la production. Le nombre de points de collecte est même repassé sous la barre des 4000, soit une baisse de 8% par rapport au maximum (hors printemps) atteint en septembre 2022…
« Pour la première fois, la collecte de lait biologique en France a diminué » en 2023. La baisse atteint - 4,5 % par rapport à 2022. Pour l’Idele, « tout l’enjeu pour la filière en 2024 sera d’enrayer cette crise persistante de la consommation »…
La filière a perdu deux cents livreurs en un an (- 4,7 %/2022) et pour 2024, « des inquiétudes persistent sur les arrêts de certification, sachant qu’un nombre conséquent d’éleveurs seront arrivés aux termes de leurs 5 ans d’aide à la conversion »…
Au-delà de la diminution du nombre de livreurs bio, l’institut technique souligne que la baisse du lait produit par site d’exploitation a aussi participé à la baisse de la collecte. En cause : les conditions climatiques et « une moindre motivation à produire ». La collecte s’est repliée dans toutes les régions, sauf en Normandie (+ 1,1% /2022).
Cedric's insight:
Le prix moyen du lait bio 38/32 a atteint 491 €/1 000 l en 2023, « un prix qui se tient », qui a progressé de 24 € par rapport à 2022, et qui se trouve « globalement reconduit » sur début 2024…
Les élevages spécialisés de lait de vache bio présentent une productivité moyenne en valeur par animal plus faible à celle des élevages conventionnels, inférieure en 2020 de 13,1%. En 2020, le prix du lait bio a pourtant été supérieur de 37% à celui du conventionnel, mais il ne permet pas de compenser totalement la moindre productivité bio…
En revanche, un niveau moyen plus faible d'environ 17,8% des consommations intermédiaires (charges d’aliments, frais vétérinaires, consommations énergétiques...) permet aux élevages bios d'aboutir à une valeur ajoutée supérieure d'environ 10 € par vache laitière…
Au final, grâce en partie à un niveau moyen de subvention par vache laitière supérieur de 46,4%, l’EBE/UGB des producteurs bios offre en moyenne 212 € de plus par animal. Les niveaux de dispersion des EBE par vache laitière sont très similaires entre les deux modes de production, les rapports interquartiles s'établissent dans les deux cas à 1,8…
La rémunération au juste prix, en remettant la valeur sur la ferme, c’est ce qui anime Invitation à la Ferme, un réseau national d’éleveurs laitiers bio et indépendants né en Loire-Atlantique il y a neuf ans. Ayant le contrôle sur la fixation des prix, les adhérents sont ainsi moins dépendants des laiteries…
L'idée de ce réseau national a germé en 2005 dans la tête de Jean-Michel Péard. Avec l'envie de remettre la valeur ajoutée sur la ferme, en réalisant la transformation laitière et en ayant le contrôle sur la fixation des prix. « Si on voulait le faire et bien, il fallait mutualiser, avoir une marque, des recettes communes, faire des achats en commun. »…
En 2015, le réseau voit alors le jour sous l'impulsion de cet éleveur accompagné par deux autres producteurs laitiers de l'Ouest. Aujourd'hui, ce réseau d'agriculteurs regroupe 44 fermes 100% en bio, soit 260 paysans et salariés, réparties dans toute la France. Tous les adhérents sont producteurs de lait (vache, chèvre, brebis), collaborent de la production à la commercialisation de leurs produits en passant par la transformation…
« Les adhérents respectent un cahier des charges : être en bio ou être prêt à s'engager. Les fermes en conversion nous rejoignent alors sous la marque Les Petits Fermiers sans label AB. Il n'y a pas de robots de traite. Pour l'alimentation des vaches, nous priorisons au maximum le pâturage et garantissons plus de 70% d'herbe dans la ration. Les vaches doivent être au minimum 7 mois par an dans les champs... »
Leur produits laitiers (yaourt, fromage, crème dessert, glace...) sont quant à eux vendus en circuits courts sous la marque ombrelle « Invitation à la Ferme » dans plus de 2.000 points de vente, « majoritairement à moins de 80 kilomètres des fermes ».
Cedric's insight:
Pour cette année, le prix d'auto-cession du lait a été fixé à 580€/1.000 litres de lait (stable comparé à 2023). Soit 25% plus élevé comparé au prix estimé en collecte pour 2024.
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Le marché du bio s’écroule. À la laiterie de Verneuil, le lait bio collecté n’arrive pas à trouver preneur et se retrouve en partie mélangé avec le lait conventionnel…
Coopérative indépendante basée dans le Sud-Touraine, la laiterie de Verneuil collecte chaque année 56 millions de litres de lait de vache, dont trois millions certifiés bio. La totalité de ce lait bio n’est pas valorisée dans la filière biologique, « seulement la moitié, pour la fabrication du lait UHT demi-écrémé et du beurre bio »…
Comment la laiterie de Verneuil en est arrivée là ? « L’inflation et la baisse du pouvoir d’achat ont fait chuter la consommation de nos produits bio. » Plusieurs éleveurs de la coopérative avaient pourtant profité des aides à la conversion pour se lancer dans la filière bio, « nous avons aujourd’hui sept producteurs bio »…
Cedric's insight:
Jusqu’à présent, cette situation n’a pas d’incidence sur le revenu des producteurs bio. La laiterie de Verneuil fixe un prix à l’année aux éleveurs, quel que soit le circuit de valorisation, « on ajoute 90 € les 1.000 litres aux producteurs bio. » Une situation difficilement tenable dans le temps. « Si la demande de produits bio ne revient pas, quel est l’intérêt de continuer à le produire ? »
Dans un contexte de surproduction, les producteurs laitiers bio ont fait preuve de résilience face à la crise. Le prix du lait à 483 € demeure stable par rapport à l’an dernier, tout en se rapprochant des tarifs conventionnels. L’amélioration de la conjoncture dans le secteur de la viande bovine permet de faire face à la hausse des prix des intrants dans ces systèmes économes. Le revenu disponible reste stabilisé à 29 800 € par exploitant en moyenne. Avec un taux d’endettement de 55% et une trésorerie nette globale de 23 500 €, ces exploitations conservent une situation financière saine en moyenne. Cependant, cette situation masque d’importantes disparités…
L’analyse des résultats selon la période de conversion révèle des disparités tant dans la taille des exploitations que dans les pratiques techniques. Les exploitations ayant une longue histoire en agriculture biologique se caractérisent par une dimension plus modeste, adoptant une stratégie plus extensive avec une production par vache moins élevée et une part plus importante de prairies dans l’assolement. La valeur ajoutée représente la moitié du produit de l’exploitation…
En revanche, les producteurs récemment convertis adoptent une stratégie plus intensive, avec une part moindre de prairies dans l’assolement. Le chargement et la production par vache sont plus élevés. Le niveau de valeur ajoutée sur le produit est inférieur. Cette moindre rentabilité est compensée par une productivité accrue de la main-d’œuvre. Le niveau de revenu disponible varie donc entre 25 000 et 35 000 € par exploitant, sans lien direct avec la date de conversion.
L'opérateur historique Triballat Noyal (Olga) a mis fin au contrat qui le liait avec quatorze productrices et producteurs de lait bio du Cotentin (Manche) et du Bessin (Calvados)…
C’est lors d’une réunion le 25 mars 2024 à Vindefontaine que « la laiterie avec qui ils étaient jusqu’alors liés par un contrat, leur a signifié qu’elle voulait mettre fin à celui-ci, et qu’ils étaient d’ores et déjà libérés et pouvaient quitter la laiterie et que dans tous les cas ils ne seront plus collectés à partir du 31 mars 2026 »…
« Ils nous préviennent 24 mois avant. Juridiquement, ils sont dans leur droit. Qu’une entreprise largue des producteurs bio comme ça, c’est sans doute une première dans notre région. Sur les quatorze producteurs, « certains vont arrêter. » « Pour ceux qui sont dans la zone AOP, certains sont en pourparlers avancés avec les Maîtres Laitiers, d’autres avec Isigny-Ste-Mère. Mais ce ne sera pas en bio. »…
Cedric's insight:
Les quatorze producteurs représentent entre 3 et 4 millions de litres par an. « Ils nous abandonnent. Ils veulent se développer en lait végétal », comme l’a projeté aussi le groupe Danone. Pour autant, le groupe Olga ne perdra pas le volume de lait de vache grâce à des accords de collectes avec d’autres laiteries.
Au premier trimestre 2024, la collecte de lait bio recule de 3,6% d’un an sur l’autre mais cette baisse des volumes cache des fortes disparités régionales…
Ainsi en Pays-de-la-Loire, première région de production française, les volumes collectés au premier trimestre ont reculé de 2% tandis qu’en Bretagne, son challenger, la collecte se maintenait. La tendance était positive en Normandie (+1,5%), quatrième de production derrière Aura (-12,8%) ainsi que dans le Centre-Val de Loire (+12,5% mais sur de faibles volumes)…
Si le prix du lait bio était le même en février 2023 et février 2024, on notait un léger recul en mars. A 478,7 €/1000 litres, le prix standard passait 0,7% sous son niveau d’un an plus tôt…
Cedric's insight:
Les fabrications de lait liquide ont reculé de près de 7% au premier trimestre, celles de desserts lactés de 9,6%. Celles de beurre et de crème chutent, respectivement de 10% et 30%. Le fromage de vache recule de près de 7%.
Moins de 4% de déconversions bio en Normandie en 2023 : Les arrêts sont légèrement supérieurs aux nouveaux engagements. Bovins lait et viande sont les principales productions concernées par les arrêts de certification…
La marque Les Petits Culottés est disponible depuis bientôt un an par abonnement, produit et livré en circuit court…
Les Petits Culottés mettent un point d’honneur à proposer le meilleur aux bébés. Le projet était clair : développer une formule de lait infantile bio, sans faire aucun compromis sur la composition. Pour y arriver et respecter le rigoureux cahier des charges qu’ils s’étaient imposé, ils ont cependant dû faire face à plusieurs défis importants. Par exemple, ils tenaient vraiment à obtenir une formule à base de lait écrémé bio, sans utiliser de maltodextrine en apport glucidique. C’est pourquoi Johan Bonnet et Matthieu Batteur se sont rapprochés d’une laiterie en Vendée…
Cedric's insight:
Choisie avec soin, cette laiterie travaille depuis près de 30 ans dans le lait infantile en collaboration avec Biolait, ce réseau de fermes exclusivement bio est réputé pour son élevage responsable. Les Petits Culottés, la laiterie et Biolait partagent donc les mêmes valeurs de respect de l’environnement, de qualité du lait et de bien-être animal…
Créé en octobre 1994 par six adhérents, Biolait, aujourd’hui l’un des leaders de la collecte de lait bio en France, rassemble désormais 1 200 fermes sur 74 départements, soit 2 100 producteurs.
Le collecteur pionnier du lait bio, Biolait, vit « des années difficiles ». En cause : « un contexte d’arrêt de la croissance, voire de baisse de la consommation ». Biolait veut passer à l’action. L’organisation de producteurs, qui fête ses 30 ans, appelle à un soutien « de la puissance publique ».
Cedric's insight:
« Notre projet politique demeure inchangé depuis trente ans. Celui du bio pour tous et partout, c’est-à-dire pour tous les producteurs qui le souhaitent et là où ils se situent »…
Le déclassement du lait bio tend à se réduire. La moitié des cessations bio sont dues à des retours en conventionnel, l’autre moitié à des cessations d’activité laitière…
Le nombre d'exploitations en lait de vache bio collectées en France a baissé à 3944 en janvier 2024. La moitié de la baisse est due à des cessations laitières, voire de toute activité agricole…
Le nombre d'exploitations bio collectées en France a baissé à 3944 en janvier 2024. Soit une diminution de 4,6% par rapport à janvier 2023. « Pour la première fois, cette baisse du nombre de livreurs bio est supérieure à celle observée en conventionnel (-4,2%) ». C’est aussi la première fois depuis fin 2020 que le nombre de points de collectes bio repasse sous les 4 000…
Par rapport au maximum atteint en septembre 2022, cela représente une baisse de 8%. « La moitié de cette baisse est due à un retour au conventionnel. L'autre moitié est due à des cessations laitières, voire des cessations agricoles »…
Cedric's insight:
voir aussi Cniel : Note de conjoncture biologique - lait de vache
Saviez-vous qu'en achetant des produits laitiers, vous avez des chances de consommer du lait bio sans même en être averti ? C'est ce qu'on appelle le déclassement du lait bio, et cela représente en 2023 près de la moitié de la production. Les conséquences ? Simplement désastreuses pour les agriculteurs…
En 2022, 35% du lait bio est déclassé en lait conventionnel, selon le Cniel. C'est 40% en 2023. Qu'en sera-t-il en 2024 ? La baisse de la consommation, constatée par les éleveurs et confirmée par le Cniel, est de plus en plus marquée. En 2023, la consommation de produits laitiers bio a chuté de 12% par rapport à 2022, et de 23% par rapport à 2019. Deux raisons : l'inflation... et un manque cruel de communication…
Cedric's insight:
Selon le Cniel, combiné à la hausse des charges et au maintien du prix payé aux agriculteurs, le déclassement a entrainé une perte totale de 91 millions d'euros entre 2022 et 2023 pour les producteurs…
La collecte française de lait bio est retombée à 1,235 milliard de litres en 2023 (- 4,5 % sur un an) et pourrait à nouveau reculer de 5 % cette année pour repasser sous 1,2 milliards...
Les nombreuses conversions enregistrées en 2019 et 2020 pourraient générer une « accélération des cessations dans les prochains mois ». Le nombre de points de collecte de lait bio est passé de 4 300 à 4 050 (- 4,6 %) entre décembre 2022 et décembre 2023. Parmi les 250 qui manquent à l’appel, la moitié d’entre eux a cessé son activité agricole (retraite) ou laitière, l’autre moitié est repassée au conventionnel…
Malgré l’existence de facteurs structurels, c’est « une crise à prédominance conjoncturelle ». « L’accélération de la déconsommation de produits bio coïncide parfaitement avec les prémices de l’inflation fin 2021, et avec son explosion à la suite de la guerre en Ukraine en 2022. » Résultat : « un décalage croissant entre collecte et débouchés » qui pourrait être en partie comblé si la loi Egalim était respectée dans la restauration collective (20 % de bio au lieu des 8 % constatés en 2022)…
Entre 2019 et 2023, les ventes de produits laitiers bio ont diminué de 23%, revenant à leur niveau de 2017, quand elles progressaient de 1% en conventionnel…
Cedric's insight:
L’écart moyen entre les prix des laits bio et conventionnel (38/32) est passé de 135 €/1000 l en 2020 à 48 €/1000 l en 2023. Mais si l’on considère le seul mois de décembre 2023, le prix du lait bio s’affiche à la hausse sur un an. Une lumière au bout du tunnel, alors que s’amorce un assagissement de l’inflation alimentaire ?
Les prix du lait bio sont relativement stables depuis des mois et oscillent entre 54,5 et 56,6 centimes en moyenne (4% de matières grasses, 3,4% de protéines). Selon les calculs des associations biologiques Bioland et Naturland, les producteurs laitiers biologiques exigent un prix à la production de 69,6 centimes par kilogramme de lait cru. L'écart entre les revenus et les coûts était de près de 14 centimes en décembre !
Les laiteries biologiques paient le lait biologique à des prix quasiment inchangés depuis mi-2023. En janvier, il diminue même légèrement. Les associations bio affirment que ces prix ne couvrent pas les coûts. L'écart entre les revenus et les coûts était de près de 14 centimes en décembre ! La quantité de lait biologique a continué de croître…
Le début de l’année 2024 n’a pas non plus apporté la reprise espérée. Selon les données disponibles, la plupart des laiteries bios ont laissé leurs prix inchangés en janvier – au moins deux ont même légèrement abaissé leurs prix de distribution en janvier. Une évolution donc similaire à celle du secteur conventionnel, où certaines laiteries ont également fait baisser les prix en janvier…
Cedric's insight:
voir aussi Allemagne : Un « prix d'orientation » pour le lait bio à 67 cents
Alors que l'écart entre le prix du lait bio et le prix du lait conventionnel n'était plus que de 40 euros les 1000 litres sur un an glissant en 2023 et que le segment lait bio doit faire face à une baisse de la consommation, quels leviers sont actionnables par la filière laitière ?
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