Sur la Mer du Nord dans le delta du Rhin, les Pays-Bas (419 hab./km2) se sont construits face à la mer sur un territoire dont la moitié est submersible, car sous les cinq mètres d’altitudes. Au prix de travaux séculaires gigantesques, ils se sont dotés d’une des économies les plus avancées et les plus ouvertes au monde. Ils sont ainsi devenus le 2eme exportateur agricole mondial, en s’orientant vers certaines spécialités (lait, viande, horticulture)…
1. Un milieu littoral amphibie construit par les hommes face à la mer
2. Les défis à relever face au changement climatique et à la montée des eaux marines
3. Une agriculture intensive et extravertie au défi d’un modèle plus durable
Un petit pays devenu un géant agricole mondial fortement exportateur.
Malgré des sols médiocres, les Pays Bas sont devenus le 2eme exportateur mondial de produits agricoles et agro-alimentaires derrière des Etats-Unis. Sous la pression de FrieslandCampina à la recherche permanente de nouveaux marchés mondiaux (cf. Chine...), la production nationale de lait passe de 11.155 à 14.943 milliers de tonnes ces dix dernières années…
Mais ce modèle particulièrement intensif est de plus en plus dénoncé pour ses impacts environnementaux. Le secteur agricole est responsable de 15 % des émissions de gaz à effet de serre et de 46 % des dépôts d’azote à l’échelle nationale, en particulier via les engrais et le lisier…
Le gouvernement veut en particulier réduire les rejets d'oxyde d’azote (NOx) jusqu'à - 70 % dans les 130 zones-clés les plus proches en particulier des réserves naturelles et des terres protégées Natura 2000. Pour les agriculteurs concernés, une baisse des émissions de - 40 % suppose la réduction d’un tiers du bétail, du fait de la dédensification du nombre de bêtes à l’hectare…
Alors qu’au printemps 2022, les grands espaces herbagés et laitiers de la Frise couverts par l’image s’enflamment sous les effets de nombreuses manifestations d’agriculteurs opposés à ces plans, le « programme national pour les zones rurales » prévoit un fond de transition » de 25 milliards jusqu’en 2035 : extensification, reconversion, innovation, réserve foncière pour les jeunes, protection intégrée des cultures, relocalisation, bien-être animal, santé publique...