Comment la France a sabordé sa puissance agro-alimentaire | Lait de Normandie... et d'ailleurs | Scoop.it

La France, la 2ème puissance agricole mondiale en 1980 derrière les États-Unis, est devenue la 6ème aujourd’hui. Le solde commercial excédentaire (supérieur à 10 milliards d’euros jusqu’en 2012) est tiré en réalité uniquement par les vins, les céréales et les produits laitiers. Désormais, nous importons près de 20% de notre alimentation. Nos importations agricoles ont doublé depuis 2000, passant de 28 milliards d’euros à plus de 60 milliards d’euros……


La France en tant que champion agricole européen avec une agriculture haut de gamme aurait dû s’imposer dans la compétition alimentaire. Mais la mondialisation n’a pas profité aux acteurs agricoles français. Notre nation décroche sur le plan agricole. Le premier constat est que la France ne produit pas assez. Le deuxième constat concerne les incohérences de notre système de production, de transformation et de consommation…


La compétitivité des exploitations agricoles et des entreprises agroalimentaires a diminué. La France est un pays d’élevage mais importe 70% des protéines végétales pour nourrir son bétail. L’industrie agroalimentaire française s’illustre par la petite taille de ces entreprises : seulement 20% des entreprises sont des PMEs, alors que 80% sont des toutes petites entreprises, ce qui n’aide pas à réaliser des gains de productivité et de soutenir de l’investissement vers les innovations de rupture…


Le manque de renouvellement des générations peut nous conduire à vivre une décennie perdue pour notre agriculture car sans agriculteurs dans nos fermes, nous sommes condamnés à importer encore davantage. D’autre part, les agriculteurs sont contraints à survivre, ils ploient sous le poids des charges, des dépenses contraintes. Ils sont les premières victimes de la guerre des prix que se livrent les acteurs de la grande distribution qui contraint la juste rémunération des agriculteurs, malgré la loi E-Galim…


Les acteurs agroalimentaires français sont confrontés à un cadre concurrentiel inégal. Les pays extra-européens peuvent souvent produire à moindre coût en raison de salaires plus bas, de normes environnementales moins strictes et d'une réglementation moins contraignante. Les autres États membres de l'Union européenne bénéficient souvent de conditions fiscales et réglementaires plus favorables que la France…