Lundi, la Cour des comptes s’est attiré des critiques en suggérant de planifier une réduction plus ambitieuse du cheptel bovin pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre générées par cette filière. Un tabou français. Le syndicat agricole FNSEA ainsi que le ministre de l’Agriculture s’en sont émus…
Le nombre de bovins est déjà sur le déclin mais «cette diminution reste subie et ne fait pas l’objet d’un véritable pilotage par l’Etat, au détriment des exploitants». Le ministère de l’Agriculture prévoit 16 millions de têtes en 2030 sur le territoire français, soit 10 % de moins qu’aujourd’hui…
Les magistrats rappellent que la France a signé en novembre 2021 le Global Methane Pledge, dans le cadre de la COP 26. Il engage les pays à réduire leurs émissions de méthane, puissant gaz à effet de serre, de plus de 30 % d’ici à 2030 par rapport au niveau de 2020…
Respecter nos engagements reviendrait à éviter d’émettre 17,2 millions de tonnes équivalent CO2 en dix ans. Si l’élevage bovin prend une part équitable de la réduction, soit 30 % d’efforts, il faudrait passer de 17,8 millions de têtes en 2020 à 12,5 millions de têtes en 2030, soit 5,4 millions de bovins en moins. Si l’on fait reposer la baisse de méthane uniquement sur la réduction de l’élevage bovin sans toucher aux émissions des autres secteurs (énergie, industrie, déchets), il faudrait réduire le cheptel à 8,4 millions de têtes, soit 9,4 millions en moins…