Lait de Normandie... et d'ailleurs

Que sera l’élevage français de bovins, d’ovins et de caprins, dans 10 ans ? La France sera-t-elle encore capable de fournir à ses citoyens une alimentation locale, de qualité, respectueuse des animaux et de l’environnement ? Deviendra-t-elle, au contraire, dépendante des importations pour nourrir sa population ? Avec quelles conséquences pour nos territoires ruraux ?

La MSA vient de publier un graphique actualisé avec le taux de remplacement des départs de chefs d'exploitation (y compris coexploitants) par secteur agricole. Les résultats 2021 concluent à un accroissement des spécificités des secteurs bovins lait et viande qui apparaissent de loin comme les plus concernés par les difficultés de renouvellement (40 ou 50% de taux de remplacement contre 80% pour l’ensemble de l’agriculture). Avec des conséquences évidentes sur l’accélération actuelle de la décapitalisation...

Les agriculteurs des exploitations sans élevage sont dans une position assez différente. Au recensement agricole 2020, 32% ont plus de 60 ans (contre 17% pour les éleveurs de ruminants avec ateliers de taille significative). Le recours au salariat nettement plus important, les possibilités de sous-traitance de tout ou partie des tâches liées aux cultures, les différences de rentabilité entre productions agricoles expliquent en bonne partie ces écarts alors que le cœur des activités d’élevage ne peut pas se déléguer…