Produits transformés en filières animales : en valeur, un solde qui se dégrade sur la viande et le lait, mais en volume, les exportations diminuent, les importations sont stables…
Au global, la balance commerciale agroalimentaire s’est cependant dégradée vis-à-vis de l’UE et est passée en négatif, alors qu’elle reste largement positive vis-à-vis des pays tiers...
Pour ce faire, les Régions disposent d’une enveloppe annuelle minimale de 700 M€ par an sur l’ensemble de la programmation et du transfert annuel annoncé d’une enveloppe de 100 M€ de crédits de l’État…
Les Régions et Départements de France ont rappelé qu’ils étaient le premier partenaire local des agriculteurs pour défendre la souveraineté alimentaire nationale. C’est dans ce sens qu’un courrier adressé au Premier ministre demande que la restauration collective repose sur des produits agricoles français…
A quoi servent-elles et pourquoi sont-elles importantes dans le combat pour une agriculture plus durable que nous menons ?
Vous en entendez parler dans la presse : les mesures miroirs sont l’une des réponses attendues par le monde agricole pour faire face à la crise. Mobilisée depuis 2019 sur ce sujet, la Fondation vous propose d’y voir plus clair sur ce dispositif et son utilité pour la transition agro-écologique.
Cedric's insight:
Les mesures miroirs sont des dispositions intégrées dans la législation européenne, qui conditionnent l'accès au marché de l'UE au respect de normes de production européennes, en termes de santé ou d'environnement par exemple, quelle que soit l’origine des biens et sans qu’un accord de libre-échange spécifique soit nécessaire.
La baisse des effectifs de vaches allaitantes et laitières rendra notre pays structurellement déficitaire si la décapitalisation en vaches laitières et allaitantes se poursuit au rythme observé en 2020-2022.
En 2035, le taux d’approvisionnement n’excèderait pas 67%. Mais en engraissant les génisses et les broutards, le taux d’approvisionnement ne diminuerait que de quelques points par rapport au niveau actuel (90%)…
Cedric's insight:
voir aussi Production laitière : Une révolution copernicienne au sein de l’UE
La chute du cheptel français risque de «rationner» les transformateurs. Une tendance plus largement constatée au niveau européen qui interroge sur la place des productions continentales alors que la demande de viande mondiale augmente de façon soutenue…
Depuis 2017, le cheptel bovin diminue sensiblement, le phénomène s’est accéléré à partir de 2020. Au niveau européen, le cheptel bovin a reculé de 6% en 5 ans. La conséquence est une baisse des volumes, que ce soit en collecte laitière et en abattage de viande. Au risque que les importations fassent office de variable. La restauration hors domicile et les industries de transformation sont responsables…
Cedric's insight:
voir aussi Production laitière : Une révolution copernicienne au sein de l’UE
« Nos 5 organisations (LCA Ouest, UGPVB, ABEA, POPLAIT et CERAFEL) représentent 98% de l’activité agricole et alimentaire de l’Ouest de la France et nos productions nourrissent 1 Français sur 3. »…
De la souveraineté alimentaire, nous sommes passés à la "Sécurité alimentaire". Les rayons se vident des produits français pour se remplir d’une alimentation importée…
+37 % d’importations sur le lait vrac depuis 2021. En 2027, la France pourrait devenir importateur net de produits laitiers…
Si la filière laitière se targue encore d’exporter 40 % de son lait, le taux d’autosuffisance de l’hexagone en lait s’amenuise à mesure que la production se réduit. Le bilan est alarmant et partagé par de nombreux acteurs de la filière. La production laitière française diminue, semble-t-il inexorablement.
« Avant, les producteurs de lait n’étaient pas courtisés pas d’autres industriels. La disponibilité de la ressource laitière sera une question dans quelques mois, quelques années. » À ce rythme de dégradation, le taux d’autosuffisance en lait pourrait passer sous la barre des 100 % en 2027, ce qui est déjà le cas pour la matière grasse laitière depuis 2017. Début 2023, il était de 108 %. En 2015, il avoisinait 120 %...
La France est en capacité apparente d’assurer, au moins en volume et en moyenne, son autosuffisance. Côté demande pour les produits laitiers, la consommation française est déséquilibrée, avec un excédent de protéines et une insuffisance de matières grasses. Elle doit importer du beurre industriel à destination du secteur de la boulangerie-patisserie. Ce qui ne l’empêche pas pour autant d’exporter du beurre plaquette à haute valeur ajoutée…
Pourquoi ne pas transformer plus de lait en beurre si la demande est là ? Plusieurs limites apparaissent. Tout d’abord, plus de beurre, c’est aussi plus de poudre maigre, son coproduit, déjà très fortement exportée et dépendante des cours mondiaux. Par ailleurs, plus de beurre, c’est aussi moins de crème ou de fromages dont la valeur ajoutée peut expliquer que les transformateurs ne s’en sont pas détournés au profit du beurre…
Les usines manqueront-elles de lait ? Déjà certaines usines ressentent le manque de lait à certaines périodes et peinent à tourner à plein régime. « Si, à date, nous n’éprouvons pas de difficulté pour l’ensemble de nos 65 usines Sodiaal, août et septembre sont les mois les plus compliqués. Nous devons acheminer du lait dans nos usines de l’Est en provenance du Massif central, mais cela coûte très cher.» Ces flux de lait pourraient, à mesure que la ressource se raréfie, devenir monnaie courante, entraînant un surcoût non négligeable…
Cedric's insight:
voir aussi Production laitière : Une révolution copernicienne au sein de l’UE
Depuis les années 1950, les Etats-Unis n'ont jamais été déficitaire en produits agricoles et se sont même dotés de l'arme alimentaire. Des projections économiques de l'USDA à l'horizon 2030 laissent planer le risque d'un renversement de situation…
Cedric's insight:
voir aussi Les séquelles durables d'un conflit commercial, d'une pandémie et d'une guerre en Ukraine sur l'agriculture américaine
La France n'est plus auto-suffisante en viande depuis 2014 et le solde de nos échanges commerciaux en protéines animales continue de se dégrader. Qui nourrit la France pour les produits animaux ? Réponse dans l'infographie...
Cedric's insight:
voir aussi La France va-t-elle perdre sa souveraineté alimentaire ?
De nombreux débats sur la perte de souveraineté alimentaire de la France ont eu lieu au moment du salon de l'agriculture. Tentons de prendre du recul et de faire le point sur cette question. Il s'agit du droit des populations et de leurs États ou groupes d'États de mettre en place les politiques agricoles les mieux adaptées à leurs besoins sans qu'elles puissent avoir un effet négatif sur les populations d'autres pays…
Elle représente un moyen essentiel d’obtenir la sécurité alimentaire, laquelle garantit une quantité adéquate d'aliments disponibles, l'accès des populations à ceux-ci, et le problème de la prévention et gestion des crises. Pour y voir plus clair, voyons plus haut et plus loin…
Cedric's insight:
Les politiques agricoles ont permis d’obtenir la sécurité alimentaire. Mais à quel coût ? 323 €/habitant aux USA, 213 dans l’UE27…
Quel pays du Sud peut fournir un tel effort financier ? Doivent-ils abdiquer et se laisser nourrir par les Etats forts ? C’est peut-être pour cette raison que ce sont les altermondialistes qui sont à l’origine du terme de « souveraineté alimentaire »…
voir aussi [Infographie] La PAC 2023-2027 : montant annuel par pays
Plus que la notion de souveraineté alimentaire, scientifiquement vague et brandie par plusieurs gouvernements depuis la guerre en Ukraine, celle de sécurité alimentaire répond aux besoins des populations des pays les plus fragiles…
Dans un monde interconnecté, plus que la souveraineté, la « sécurité alimentaire » offre « un concept clair », « objet d'un consensus international ». Les pays fragiles dépendent du commerce mondial pour nourrir leur population…
L'inquiétude de l'Europe repose sur un argument valable : « si l'UE produit moins, elle pourra moins contribuer à la sécurité alimentaire mondiale. Mais si vous subventionnez l'agriculture en Europe, pour après vendre à bas prix sur les marchés mondiaux et donc détruire l'agriculture d'autres pays, vous n'aidez pas ces autres pays à développer une sécurité alimentaire »…
Cedric's insight:
voir aussi Analyse prospective : Va-t-on vers un retour à la souveraineté ?
L’invasion de l’Ukraine par la Russie n’était pas la cause première de cette crise, mais un facteur aggravant d’une situation tendue qui lui préexistait. Le prix des céréales était, en effet, 44 % plus haut en décembre 2021 qu’un an plus tôt…
Bien entendu, les causes de ces évolutions sont multiples, mais l’une d’entre elles, pourtant majeure, est rarement évoquée : la politique menée en Chine pour assurer sa sécurité alimentaire. Celle-ci s’est matérialisée par la constitution de stocks de céréales et par la mise en place de restrictions aux exportations de fertilisants, mesures qui ont contribué à la hausse des prix mondiaux et aux difficultés pour sortir de cette crise…
Avec 18 % de la population mondiale pour seulement 8,6 % des terres arables en 2020, la Chine fait face à un défi quasi structurel de sécurité alimentaire. Résultat, au cours de la période 2010-2017 la Chine a procédé à une fantastique accumulation de stocks de grains. Concernant le blé, les stocks chinois représenteraient aujourd’hui environ 20 % de la consommation mondiale, soit 54 % des stocks mondiaux. La situation serait encore pire pour le maïs (69 %) et le riz (64 %)…
La Chine a mis en place le 28 août 2021, donc bien avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, une interdiction, jusqu’au 31 décembre 2022, d’exporter du phosphate rock, ainsi que des licences d’exportation de fertilisants. Avec ces restrictions, l’offre de fertilisants sur le marché mondial s’est effondrée et leurs prix se sont envolés en août 2021…
Cedric's insight:
voir aussi Commission européenne : Les Drivers de la sécurité alimentaire
Alors que la France devient de plus en plus dépendante des importations pour sa consommation de viandes, son solde agroalimentaire demeure positif grâce au secteur des vins et spiritueux. Si l’on exclut ce dernier, la France perd du terrain principalement aux dépens de ses concurrents européens. Ayant délégué une grande partie de sa souveraineté à l’échelon de l’Union européenne, la France n’a que peu de marge de manœuvre pour contrer cette tendance…
Depuis 2011, la balance commerciale des produits transformés s’érode continuellement. Les produits agricoles et agroalimentaires « non alcoolisés » sont donc sur la défensive, surtout sur le marché européen. La France décroche par rapport à ses voisins européens. Alors que le solde commercial s’accroît avec les pays tiers, il s’effrite progressivement depuis plus de vingt ans vis-à-vis de l’Union européenne…
La chute s’est même accélérée depuis 2011 au point que le solde soit devenu négatif à partir de 2015. La conclusion est claire : les filières agricoles et agroalimentaires françaises doivent faire face à une concurrence avant tout européenne. Ce qui se constate tout particulièrement pour les productions animales…
L’Union européenne est une zone qui est globalement à l’équilibre au niveau de son solde commercial agroalimentaire, bien qu’on constate une augmentation des échanges, importations et exportations…
Cedric's insight:
Parmi les pays améliorant significativement leur solde commercial avec les pays de l’UE, on retrouve l’Espagne et la Pologne. Parmi les autres pays gagnant des parts de marché au sein du marché commun, on peut citer les Pays-Bas et l’Italie. A l’inverse, l’Allemagne est, plus encore que la France, sur la défensive puisque son solde commercial avec l’UE chute de plus de 10 milliards d’euros en dix ans. L’Union européenne est donc un marché où la pression concurrentielle est forte et les états n’ont que peu de leviers pour influer sur les dynamiques en cours.
En 1984, l’Union européenne mettait en place des quotas annuels laitiers afin de réduire les stocks de beurre et de poudre et de mieux rémunérer les producteurs. L’Europe les a supprimés en 2015 et depuis cette date, les importations françaises augmentent, tandis que nos producteurs sont sous-rémunérés pour leur travail…
Cedric's insight:
voir aussi Production laitière : Une révolution copernicienne au sein de l’UE
Le principal débouché du lait importé est l’industrie agroalimentaire. Une baisse de production amènerait-elle à un plus grand centrage des fabrications pour le marché intérieur ? Et/ou à une recherche accrue de valeur ?
La filière laitière est nettement autosuffisante. La situation d’excédent est particulièrement marquée pour les protéines. Au contraire, le déficit en beurre s’accentue…
La France, pays des fromages, importe 36% des fromages qu’elle consomme, et de plus en plus de fromages-ingrédients (mozzarella, emmental, cheddar...) pour faire face à une demande croissante de ces produits dans l’industrie agroalimentaire et la restauration…
Les ingrédients laitiers spécifiques sont intéressants sur le marché intérieur et au-delà : par exemple, le marché de la lactoferrine, protéine aux propriétés immunitaires, antioxydantes, anti-bactériennes, a doublé en dix ans et pourrait poursuivre son expansion…
Un rapport européen fait le point sur le commerce extérieur agricole et agroalimentaire de l’Union européenne. Diversifié et excédentaire, il est jugé résilient avec des dépendances limitées, uniquement sur certains produits…
Cedric's insight:
voir aussi Production laitière : Une révolution copernicienne au sein de l’UE
Les Français ont consommé au total 8 millions de tonnes de produits laitiers en 2020, soit 53 kg de lait, 26 kg de fromage et 8 kg de beurre par an et par habitant. La France reste, pour l'heure, le deuxième producteur de lait de l'UE. Mais pour combien de temps ?
Si la filière laitière exporte 40% de son lait, le taux d’autosuffisance de l’Hexagone en lait s’amenuise en réalité à mesure que la production se réduit. "Décapitalisation" : La contraction du cheptel atteint des niveaux tels que la production recule…
Concrètement, en moins de 10 ans, le nombre d'exploitations a chuté d'un tiers et d'ici à 5 ans, un éleveur sur quatre partira à la retraite ou cessera son activité, et un éleveur laitier sur deux partira à la retraite dans les dix ans à venir. Si on ne fait rien, la France perdra sa souveraineté en 2027…
Depuis deux ans maintenant, la notion de souveraineté alimentaire est surtout utilisée comme un argument pour défendre la nécessité de produire. Malgré une balance commerciale excédentaire, l’UE27 est-elle capable de se nourrir ? Sa production interne vise-t-elle à répondre aux besoins de sa population ou à assouvir une vocation agro-exportatrice ? La réponse n’est pas univoque…
La production européenne parvient à couvrir la consommation en produits laitiers, en céréales et en viandes et seul le secteur des oléoprotéagineux est déficitaire. Cependant, des disparités parfois importantes sont à noter dans chacun de ces secteurs…
Malgré la réduction du cheptel, de bons résultats pour les produits laitiers : Tous produits laitiers confondus, la production est suffisante pour couvrir une demande en progression, et le taux d’autosuffisance de l’UE en lait est en légère augmentation depuis 20 ans, au contraire de celui de la France, qui se dégrade rapidement sur la période récente, la production ne suivant pas la hausse de la consommation…
Pour les fromages, le beurre et les produits frais, l’UE reste auto-suffisante sans excès. Les excédents importants concernent spécifiquement la poudre écrémée et dans une moindre mesure la poudre de lait entier, dont la production a déjà nettement réduit et est retournée sous le niveau d’avant-quota. La dépendance aux importations est faible (moins de 5%) pour tous les produits laitiers, traduisant la bonne adéquation de la production avec la demande européenne…
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voir aussi FranceAgriMer - Souveraineté alimentaire : un éclairage par les indicateurs de bilan
On nous bassine souvent avec la fameuse souveraineté alimentaire française. Cette supposée souveraineté repose sur la balance commerciale agricole, qui en réalité, n'a rien à voir avec une quelconque souveraineté d'aucune sorte…
En 2022, la balance commerciale agricole est excédentaire de 10 Mrds €. En 2022, 60 % des fruits et 40 % des légumes consommés en France sont importés de pays qui eux-mêmes n'ont aucune souveraineté alimentaire…
Cedric's insight:
Voir aussi FranceAgriMer - Souveraineté alimentaire : un éclairage par les indicateurs de bilan
Doté de 100 millions d'euros pour soutenir la production française de protéines végétales, le Plan protéines a encore du chemin à parcourir pour atteindre ses objectifs…
Cedric's insight:
voir aussi Soja : L'Europe spectatrice du match Brésil-Chine ?
Si le diagnostic est essentiel pour poser les constats, il doit être dépassé par une analyse des enjeux associés, enjeux qui passent nécessairement par une qualification politique ou stratégique des dépendances…
« On a besoin de défendre notre souveraineté agricole et alimentaire », s’était exclamé le Président de la république dans un discours où il exprimait avec force son attachement à la souveraineté alimentaire, qu’il qualifiait de « mère des batailles » : « Parce que si on la laisse tomber […], on se réveillera groggy. En découvrant qu’on doit importer le lait, qu’on doit importer la viande, qu’on doit réimporter les légumes (…) »
Cedric's insight:
voir aussi Le réarmement agricole du monde est-il une bonne nouvelle ?
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