Prix du lait : les coopératives se retrouvent sous pression de leurs éleveurs | Lait de Normandie... et d'ailleurs | Scoop.it

La France compte 240 coopératives, grands groupes, PME ou TPE, qui collectent 55% du lait et assurent 45% de la transformation, soit plus de 11 milliards de chiffre d'affaires. Peu présentes à l'export, elles souffrent des tensions avec les distributeurs…


Après le groupe Lactalis, c'est au tour de la coopérative Sodiaal d'être dans le viseur des éleveurs. L'enjeu : obtenir une revalorisation du prix du lait jugé insuffisant. Le médiateur des relations commerciales a été saisi, afin de mener « une expertise sur les coûts et les prix », proposés par la plus grande coopérative tricolore (4,7 milliards de chiffre d'affaires). L'audition d'autres coopératives a été réalisée dans le cadre de cette enquête, dont les conclusions sont attendues en début d'année prochaine…


Dans ce modèle, « chaque éleveur est associé, et a une voix. Les décisions du conseil d'administration sont présentées en assemblée générale et validées par eux ». Cette proximité n'empêche pas les tensions, surtout depuis la flambée des coûts. « On ne peut pas distribuer ce qu'on n'a pas. Dans une coopérative, une partie des bénéfices est redistribuée aux éleveurs, et une autre va aux investissements. Il faut trouver un équilibre entre le prix de rémunération du producteur, et le fonctionnement de la coopérative »…


Leurs marges de manœuvre sont plus réduites que dans le privé. Sodiaal qui a subi une inflation de « 500 millions de hausses de charges en 2022, dont 300 millions sur le prix du lait », affichait quelque 10 millions d'euros de résultat net l'an dernier. Avec une rentabilité plus faible, les coops sont aussi moins présentes à l'export. Au global, leurs ventes n'y dépassent pas 23 %. Or, c'est ce marché mondial qui tire la hausse des prix, avec un emballement depuis le Covid…


Isigny Sainte Mère (505 millions d'euros de CA) fait figure de référence, avec 60 % de ventes hors des frontières. En plus de son célèbre beurre, sa crème et autres camemberts, elle est un acteur majeur sur la poudre de lait infantile, très demandée en Chine. Du côté de la Meuse, l'Union laitière est elle aussi présente sur ce marché spot. La coopérative (190 millions de CA) dont la moitié de l'activité se fait dans la vente de beurre, et poudre de lait à des industriels, et le reste dans celle de lait cru et entier, en a profité…


À côté de ce plus faible poids à l'export, les coopératives ont aussi moins de marques fortes, que leurs concurrents. Ce qui les oblige à fabriquer pour d'autres. « Beaucoup font des marques distributeurs. Ce qui a rendu difficile l'obtention de hausses de prix, comparé aux industriels ». Alors que l'objectif était d'avoir entre 15 et 20%, elles n'en ont souvent obtenu que la moitié…