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Cedric
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Le sociologue de la ruralité Bertrand Hervieu décrit l’émergence « à bas bruit » d’une puissante agriculture de firme, au détriment des petits producteurs et des exploitations familiales, et dénonce « une casse sociale et environnementale dont on commence seulement à prendre la mesure »…
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Cedric
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D’un point de vue administratif, institutionnel, du point de vue de la description économique d’une tâche productive, « les agriculteurs », entendus comme les exploitants agricoles, ça existe. Mais d’un point de vue sociologique, non, ce n’est pas un groupe…
Cette illusion d’unité est une construction à la fois de l’État et de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles pour un bénéfice mutuel historique : celle d’une co-gestion…
Pour renouveler les groupes agricoles, il faut aller puiser dans d’autres groupes sociaux, et les enfants d’agriculteurs d’aujourd’hui ne feront plus l’écrasante majorité des agriculteurs de demain…
Tout cela génère d’énormes écarts dans le monde agricole entre ceux qui partent et ceux qui arrivent, ceux qui croient en la fonction productiviste de l’agriculture pour gagner des revenus corrects, et ceux qui veulent s’inscrire dans un monde qui a du sens…
Le discours de la mort de l’agriculture est tout sauf nouveau. Un des plus grands livres de la sociologie rurale s’appelle d’ailleurs La Fin des paysans. Il est écrit en 1967…
Aujourd’hui, il y a d’autres modèles alternatifs qui sont en place et qui aspirent, en incluant l’environnement, la santé des agriculteurs et des ruraux à un autre mode de vie, plus seulement fondé sur l’accumulation matérialiste…
Les agriculteurs en ont conscience, leur modèle est en pleine transformation, et d’ailleurs les agriculteurs d’aujourd’hui eux-mêmes ne veulent plus vivre comme leurs parents. Donc si les agriculteurs crient à la fin d’un monde, ils sont aussi les premiers à espérer vivre autrement…
Et ceux qui sont en colère aujourd’hui ne le sont pas seulement contre l’Europe, l’État, la grande distribution, les normes, mais également contre eux-mêmes, leurs enfants, leurs voisins. Ils voudraient incarner la transformation mais ils n’ont pas les moyens d’accélérer le changement et subissent des normes qui vont plus vite qu’eux…
Ceux qui manifestent pour avoir du gazole moins cher et des pesticides savent qu’ils ont perdu la bataille, et qu’ils ne gagneront qu’un sursis de quelques années, car leur modèle n’est tout simplement plus viable. Ils sont aussi en colère contre les syndicats qui étaient censés penser pour eux la transformation nécessaire. Ils savent qu’ils ne peuvent plus modifier la direction générale du changement en cours, ils souhaitent seulement être mieux accompagnés ou a minima, le ralentir.
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Cedric
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Toujours proche de nous, elle incarne la douceur et la fécondité. Elle est aussi l'héroïne de très nombreux récits mythologiques.
La vache, à l'origine du récit fondateur de la mythologie celtique
Táin Bô Cúalnge ou La razzia des vaches de Cooley est un récit fondateur de la mythologie celtique. Au temps de l’Irlande d’avant la foi chrétienne, Ailill Mac Mata, roi de Connaught épousait Medb, avec une règle entre les deux époux : l’égalité. La reine Mebd a plus de biens, mais il s’avère qu’Ailill possède un veau de plus, l'extraordinaire Blanc Cornu... Medb n’aura alors de cesse de se procurer le taureau Brun de Cúailnge, de même valeur. Cette histoire mènera les royaumes d’Irlande à déclarer la guerre à l’Ulster et à affronter le plus terrible des guerriers, Cúchulainn !
Io, la génisse blanche, est devenue une constellation
Minotaures ou bœufs du soleil, les bovins font l'objet de plusieurs récits de la mythologie grecque. Io, fille du roi d’Argos est la maîtresse de Zeus, qui la transforme en génisse blanche pour calmer la jalousie de sa femme. Pas dupe, Héra réclame l’animal en cadeau. Hermès délivre Io à la demande de Zeus mais Héra envoie un taon harceler ses flancs. Fuyant l’insecte piqueur, Io traverse la mer qui lui doit son nom (Ionienne), gagne le Bosphore (qui signifie "passage de la vache") et finit sa course en Égypte où elle retrouve forme humaine. Après sa mort elle est transformée en constellation.
La vache, un animal sacré en Inde
Là-bas, la bête de race brahmane, descendante du zébu, est respectée et laissée libre de gambader partout où elle va, y compris en ville. La vache est vénérée parce qu’elle produit le lait, le lassi (lait fermenté), le ghî (beurre fondu), l’urine et la bouse. Or le mélange de ces cinq éléments est censé purifier l’âme et le corps. Dans la religion hindou, la vache est aussi associée à Krishna, le Dieu à la peau bleue qui a été confié enfant à un couple de vachers et a séduit plus de mille Gôpis (filles de vachers) !
Audhumla, la vache sans corne, une divinité nordique
Audhumla signifie en islandais ancien "vache sans corne (symbole de fécondité) et riche en lait". Dans la mythologie nordique, cette vache primitive née de la fonte des neiges, symboliserait le néant cosmique dans lequel l’univers aurait été créé. De ses pis coulent quatre fleuves de lait qui nourrissent le premier être vivant : le géant Hymir. En parallèle, la vache met trois jours à libérer Buri (ancêtre des dieux), en léchant la glace salée. Plus tard, Buri enfante Bor, qui a trois fils : Odin, Vili et Vé. Tous trois tuent Hymir et utilisent sa dépouille pour créer le monde.
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De nouvelles formes d’organisation du travail : 398 000 chefs d’exploitation sont inscrits à la MSA et 200 000 d’entre eux auront l’âge de la retraite en 2030… On compte 7 000 installations aidées par an, 12 000 au total, contre 20 000 départs. C’est une utopie de croire que l’on va installer 100 000 agriculteurs. Nous aurons forcément demain une agriculture avec beaucoup moins de chefs d’exploitation… L’effacement de cette population et des actifs familiaux s’accompagne déjà de nouvelles formes d’organisation du travail qui passent par une augmentation massive du nombre de salariés. Ils sont employés par des entreprises prestataires, d’intérim, parfois étrangères… L’agriculture est rentrée dans l’ère de la modernité. Un métier comme un autre. Pourtant, on cherche toujours à la maintenir dans sa singularité, alors que l’agriculteur prend des décisions, délègue le travail, comme un industriel. Déjà 18 % des éleveurs de l’Ouest sous-traitent leurs travaux dans les cultures. De nouvelles formes de partenariats se mettent en place…
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Professeur des universités en sociologie à l’INP-ENSAT de Toulouse et titulaire de la chaire Germéa, François Purseigle observe les évolutions de l’entreprise agricole. Les bouleversements qui découlent de l’éclatement du modèle unique hérité de l’après-guerre peuvent créer du malaise mais offrent aussi de nouvelles opportunités. Avec une question qui reste suspendue : quel sera le visage du producteur de demain ?
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Malgré une grande diversité d’attitudes, une étude sociologique met en lumière quatre profils d’éleveurs selon leur proximité idéologique ou selon leur implication avec les changements sociétaux…
• Les premiers, appelés « commerçants contraints », vendent en direct et sont installés depuis plus de 20 ans. Ces passionnés du métier déplorent la dégradation de leurs conditions de travail. Ils aiment la relation avec les consommateurs, mais…
• Le groupe des « animaliers communicants » se montre très agacé et critique des attentes sociétales, il souffre d’un manque de reconnaissance…
• Un troisième groupe est dénommé « paysans citoyens ». Jeunes, passionnés par la nature et les animaux, ils souhaitent équilibrer vie privée et vie professionnelle. Ce sont des éleveurs citoyens…
• Les « entrepreneurs flexibles » enfin, sont passionnés par la technique, par l’optimisation de leur système….
Tout ce travail montre que les techniciens et conseillers devront faire la part des choses entre ceux qui partagent, ceux qui expliquent et ceux qui contestent…
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Analyse sociologique du sens du métier dans le cadre du projet Entr’ACTES
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L’agriculture familiale – et souvent conjugale – se raréfie : seuls 18% des chefs d’exploitation travaillent et produisent avec leur conjointe. C’était 80% autrefois…
Moins il y a d’exploitations agricoles, et plus leurs formes sont diverses. On assiste à un effacement de la forme familiale du métier d’agriculteur. Dans cette forme familiale, le chef d’exploitation est ou était détenteur du capital d’exploitation, soit propriétaire du foncier soit fermier, vivant sur l’exploitation, dans une unité de temps, de lieu et d’action. Les acteurs de la production agricole ne sont plus aujourd’hui ceux qui détiennent le capital foncier…
Ces bouleversements mais aussi la souplesse que permettent ces nouvelles formes déléguées d’agriculture s’observent également dans les marges, sur les micro-fermes, de même que la complexité des statuts juridiques…
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Le second ouvrage des sociologues Bertrand Hervieu et François Purseigle s’intitule « Une agriculture sans agriculteurs » (éd. Presses de Sciences Po)…
Un titre provocateur qui décrit le surgissement récent de nouvelles formes d’exploitation agricole au sein de la ferme France. Déléguées, intégrées, « clusterisées », en association… Exercées non plus par le seul agriculteur-chef d’exploitation et sa famille, ces nouvelles façons d’exploiter la terre consistent en un assemblage complexe de sociétés, de nouveaux métiers, de salariés….
Après l’agriculture « patriarcale » de la 3e République, l’agriculture « conjugale » de la Révolution silencieuse, l’agriculture française entre « dans une nouvelle phase », constatent les deux chercheurs…
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