La Cour des comptes souhaite une « réduction importante du cheptel bovin » pour lutter contre la pollution. De quoi faire bondir Antoine Thibault, agriculteur à Cintray (Eure). Qu’il soit content ou mécontent, il le dit souvent sur Twitter. Non pas qu’il aime étaler sa vie sur le réseau social, mais l’agriculteur laitier a compris l’importance de communiquer sur un métier qui peine à attirer les jeunes dans les fermes…
Ce qui l’a fait notamment bondir, c’est ce triste constat : les 17 millions de vaches seraient responsables de plus de 11 % des émissions de gaz à effet de serre en France.« Si on voulait faire fuir les derniers candidats à la reprise de nos fermes, on n’aurait pas fait mieux. Les troupeaux perdent 3 à 4 % de vaches chaque année depuis 2016. Il suffit donc d’attendre 10 ans pour que l’on perde plus d’un tiers de nos vaches. »…
Idéal pour se mettre à dos une bonne partie des agriculteurs français, qui ont pourtant fait des efforts importants pour évoluer au cours des 20 dernières années notamment.« Avec quelques modifications simples, j’ai réussi à faire baisser l’empreinte carbone de mes vaches. J’ai par exemple augmenté la part de maïs dans leur alimentation pour qu’elles produisent plus de lait. Et j’ai aussi réduit l’âge de vêlage de mes vaches en passant de 32 à 27 mois. J’ai donc moins de bêtes qui ne sont pas productives. »…
« Il faut dire aussi quand ça va bien. En 2022, par exemple, on a tous bien gagné notre vie. Comme quoi, tout n’est pas tout noir. »