« C’est d’abord un non-sens humanitaire : il y a aujourd’hui, sur la Planète, 800 millions de pauvres - majoritairement dans les pays du Sud et notamment des femmes - qui ne vivent, ou plutôt survivent, que parce qu’ils ont une vache, quelques volailles.
C’est aussi un non- sens écologique et agronomique. On ne peut aujourd’hui concevoir une agriculture sans élevage. Il faut rappeler que 40 % des surfaces dans le monde sont fertilisées par les effluents d’élevage, par des agriculteurs qui ne peuvent se payer d’engrais chimiques. Sans eux, ce sont des millions de tonnes d’engrais chimiques auxquelles il faudrait avoir recours à l’échelle planétaire.
L’élevage, dans nos pays développés, a aussi une vocation de recyclage des sous-produits de cultures non consommables par l’homme : paille, corn gluten, huile d’oléagineux,...
Dans les zones de polyculture-élevage, les prairies qui entrent dans les rotations ont aussi comme fonction de couper le cycle des parasites des cultures. On constate d’ailleurs que ce sont les polyculteurs-éleveurs qui réduisent le plus leur usage de phytos.
Pour en venir à vos régions couvertes d’herbe, sans élevage, on va complètement fermer ces paysages, ces territoires, avec la forêt et plus personne n’y habitera. C’est juste inimaginable ! (…) »