Lait de Normandie... et d'ailleurs

«La production de 500 vaches équivaut une éolienne»
L’avis de Philippe Peultier, directeur d’Easymetha à Boves (Somme) « Avec les effluents des éleveurs, on peut produire 5 % de l’électricité en France », assure Philippe Peultier. Mais pour l’instant, la filière est un peu à l’arrêt parce qu’EDF est en train de négocier le prix auquel elle rachètera l’électricité aux propriétaires des méthaniseurs. En 2014, la filière éolienne contribuait à hauteur de 3,5 % à la consommation nationale. « En moyenne une vache produit 1 kw/h sur une année. Une éolienne de 2 mW fournit 500 kW/h. Une unité de méthanisation tourne à 90 % de ses capacités, ce n’est pas alternatif. Cinq cents vaches équivalent une éolienne en termes de production. »

Bienvenue aux déchets verts
Le système de méthanisation se nourrit aussi de déchets verts, tontes de gazon et feuilles mortes uniquement. Les frères Billaud se sont donc rapprochés des communautés de communes environnantes pour voir si des partenariats seraient envisageables, via les déchetteries. Du côté de Corbie, ils ont été renvoyés vers Véolia, et doutent fort que la multinationale soit intéressée par le projet. « L’intercommunalité de Haute-Somme, autour de Péronne, n’est pas contre, mais ils attendent de voir, témoignent les éleveurs de Colincamps. C’est une histoire de volonté politique et d’organisation. » L’enlèvement reviendrait à 54 € la tonne. Enfin, le Pays du coquelicot va lui aussi s’intéresser à la chose, d’autant que ce type de déchets représente une préoccupation majeure de l’intercommunalité. En visite d’entreprise au GAEC Billaud avec quelques délégués communautaires jeudi 9 juin, le président Stéphane Demilly a hasardé : « Vous pourriez faire le transport ? » sans obtenir de réponse positive, au vu des coûts induits. L’une des difficultés réside dans la nécessité de distinguer deux bennes pour les déchets verts au niveau des trois déchetteries communautaires, avec ce qui est valorisable dans l’une et ce qui ne l’est pas dans l’autre.