La coopérative agricole laitière a engagé un plan sur trois ans pour réduire sa consommation d'eau de 20%, à l'horizon 2025. Et ça paye : en 2022, Isigny Sainte Mère consommait 1.233.000 mètres cubes d'eau. Un volume qui a déjà baissé de 11% en 2023...
La coopérative agricole laitière n'a pas attendu les annonces gouvernementales pour prendre des mesures afin de réduire son impact environnemental. Sachant tout d'abord que 75% de l'eau utilisée sert au nettoyage des installations, l'objectif premier est d'optimiser les processus avec de nouveaux dispositifs moins consommateurs…
La coopérative s'est également engagée à utiliser la bonne eau au bon endroit. Qu'est-ce que cela signifie ? Que la coopérative utilise soit l'eau issue du forage, soit l'eau pure, suivant les besoins. La raison est simple : la transformation entraînant une déperdition de 10 à 12%. Et comme il n'y a pas de petites économies...
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Il y a aussi l'eau qu'on peut recycler. "Sur notre site, on concentre du lait et lors de cette étape, on récupère l'eau qui est contenue dans le lait, ce qui représente à peu près 5.000 mètres cubes par semaine pour la coopérative. L'objectif, c'est de ne plus perdre un seul litre de ses eaux récupérées. Aujourd'hui, on réutilise à peu près 60 % de l'eau et l'objectif est d'arriver à terme à 100 %. La principale utilisation qu'on en fait, c'est d'alimenter nos chaudières vapeur. Au lieu d'utiliser de l'eau de prélèvement de forage, on utilise justement ces eaux, qu'on appelle les ECML pour eau de concentration de matière laitière. Ça représente déjà 3.200 mètres cubes par semaine. Désormais, avec la réglementation évoluant, on lave également avec ces eaux l'extérieur de nos camions et on l'utilise aussi pour nos stations d'épuration. Sur l'exercice 2023, ça représentait à peu près 500 mètres cubes par semaine de ré-exploitation sur ces deux ateliers-là."
"L’économie réalisée en eau potable est d’environ 10 %" Malo, la laiterie de Saint-Malo, réutilise un tiers de l’eau de son lait, issue de la fabrication de poudre, pour certains lavages et alimenter des chaudières. Elle affirme même pouvoir en réutiliser davantage, si la réglementation évolue…
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Voir aussi L’usine Danone de Ferrières-en-Bray réutilise ses eaux traitées
Pour lutter contre la sécheresse, le gouvernement se prépare à assouplir par décret les conditions de réutilisation des eaux usées dans l’industrie. L’usine Danone de Ferrières-en-Bray en Normandie montre la voie avec un projet pilote…
L'établissement travaille sur un pilote industriel pour le recyclage de ses eaux usées dans le cadre du dispositif « France Expérimentation ». « Nous avons déjà réduit notre consommation de 2 % en 3 ans grâce à des mesures de sobriété mais il était difficile d'aller plus loin sans passer par le re-use ». Moyennant un investissement chiffré à 4 millions d'euros, le site pense possible de réutiliser un tiers des eaux usées que sa station d'épuration rejette chaque année, après traitement, dans le ruisseau voisin…
A la clef, une économie de 200.000 euros par an. Concrètement, 220 millions de litres seront recyclés pour refroidir les tours aéro-réfrigérantes mais surtout pour alimenter un processus aujourd'hui très gourmand en eau du réseau. A savoir : le rinçage quotidien de la cinquantaine de cuves contenant le yaourt ainsi que le nettoyage des lignes de production entre deux changements de « parfum »…
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Seulement 0,8% des eaux usées sont réutilisées en France contre près de 20% en Espagne, 10% en Italie et 85% en Israël, champion toutes catégories…
Voir aussi Isigny-Ste-Mère s'engage à réduire sa consommation d'eau
Les anglophones aiment appeler cette eau de la « toilet-to-tap water ». Mot à mot : de l’eau passant de la cuvette de vos toilettes à votre robinet. Une expression peu engageante, qui passe sous silence les nombreux procédés chimiques, physiques et biologiques permettant de recycler des eaux usées en eau potable d’excellente qualité…
Si cette idée peut encore faire grimacer beaucoup, elle devient pourtant une piste sérieuse de réflexion pour de plus en plus de pays ou de municipalités à travers le globe qui s’inquiètent, à raison, de l’amenuisement des ressources en eau douce…
La potabilisation des eaux usées est encore balbutiante à l’échelle du globe car son application implique de surmonter diverses barrières. D’abord celle du coût de son installation. Ensuite, car les législations des différents pays demeurent fort contraignantes…
Le site industriel Laïta de Pencran transforme le lait en poudre. Un processus qui génère l’extraction d’eau dans un silo de 150 m3. « Prête à la réutilisation sur place ». Il aimerait les réutiliser sur place et réduire d’autant sa pression sur la ressource collective…
La sécheresse de l’été 2022 a jeté un défi de taille à l’industrie agroalimentaire. Cette gourmande en eau s’est vue contrainte, par décision préfectorale, de diminuer de 25 % sa consommation. Le site Laïta de la zone de Lanrinou, à cheval entre Landerneau et Pencran, a traversé l’épreuve sans diminuer la cadence de production. « L’eau est un enjeu majeur pour nous. Nous avions avancé sur ces questions d’économie quand est arrivée la sécheresse »…
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Voir aussi Les industriels du lait s'attaquent à la question de l'eau mhttps://sco.lt/6xhLCS
Confrontée à l’une des pires sécheresses de son histoire, l’Occitanie tente de trouver des solutions et a décidé de miser sur l’utilisation des eaux usées traitées pour l’irrigation agricole…
« Une goutte d’eau doit servir plusieurs fois.» Alors que moins de 1% des eaux usées traitées est aujourd’hui valorisé en Occitanie, l’objectif de la Région est d’inciter et de soutenir des projets innovants d’économies d’eau et de mobilisation de ces ressources alternatives…
Les Pyrénées-Orientales comme département pilote. L’idée est de s’inspirer des méthodes utilisées par la Catalogne du Sud pour faire des économies d’eau en période de sécheresse. Pour ce faire, un guide méthodologique est disponible pour les porteurs d'un projet de réutilisation des eaux usées traitées…
Le groupe pourrait économiser 30% de la consommation d’eau de son usine de Ferrières-en-Bray, mais n’en n’a pas encore le droit…
Le pilote est prêt mais son déploiement industriel est bloqué par la non parution d’un décret qui pourrait être accélérée par le Plan Eau…
Tout est prêt. Un pilote REUSE (« Réutilisation des eaux usées traitées») a été mis en place sur son site de Ferrières-en-Bray entre fin octobre 2021 et janvier 2022. L’objectif du projet est de traiter et distribuer les eaux usées et traitées dans plusieurs points de consommation d’eau pour certains cycles de nettoyage des installations, ainsi que pour des utilisations dans l’énergétique (vapeur, eau glacée ou tours de refroidissement)…
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voir aussi Plan Eau : quelles mesures pour l’agriculture ?
Dans les Landes, des eaux usées alimentent depuis cinq ans l'irrigation de cultures agricoles, un exemple de « réutilisation » encore rare en France mais qui pourrait se développer pour économiser la ressource…
En France, moins de 1 % des eaux usées sont directement réutilisées, le reste étant rejeté dans les cours d'eau, alimentant leur débit tout en s'y diluant. Développer la « réut' », selon le jargon des experts, est une piste étudiée par le gouvernement dans le cadre de son futur « plan eau ».
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voir aussi « Il existe encore un gros potentiel de valorisation de l’eau disponible dans les laiteries »
Ce décret devrait mettre l’industrie française sur la voie du réemploi de la ressource hydrique pourtant déjà en œuvre dans d’autres pays de l’Union européenne. L’Hexagone ne réutilise actuellement que 0,8 % de ses eaux usées. Le gouvernement voudrait faire passer ce taux à 10 % d’ici à 2030.
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voir aussi Décret eau : Quelles eaux peuvent être réutilisées en agroalimentaire ?
Vers une autonomie en consommation d’eau : L’eau, une ressource primaire pour les AOP franc-comtoises. Fournie jusqu’alors par les syndicats territoriaux, elle peut aussi être extraite du lactosérum issu de la transformation du lait. Et réutilisée grâce à la technologie de l’osmose inverse. Comme à la fromagerie de la Haute Combe qui vise l’autonomie…
Durant la dernière décennie, pour le massif jurassien, « les fruitières ont investi près de 15 millions d’euros dans des équipements épuratoires modernes, soit via la construction d’une station neuve, soit via l’agrandissement de leur outil individuel existant », relève la Fédération régionale des coopératives laitières…
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voir aussi Le Gouvernement accompagne 50 sites industriels pour une gestion plus sobre de l’eau
La coopérative Isigny-Ste-Mère, qui possède deux sites de production dans la Manche et le Calvados, fait partie des cinquante sites retenus par l'Etat dans le cadre du "plan eau". Elle ambitionne d’atteindre - 20 % de consommation d’eau à l’horizon 2025…
« A date, grâce aux actions déjà réalisées, Isigny-Sainte-Mère a déjà atteint une réduction de 9 % en comparaison à l’année 2022 ». Plus que cela, la coop ambitionne – 20 % à l’horizon 2025, en comparaison à l’année de référence 2022, tout en poursuivant son développement industriel, ce qui représentera un volume d’environ 200 000 m3 d’eau économisés par an à terme…
« Depuis plusieurs années, nous avons placé nos consommations d'eau et d'énergies au cœur de nos préoccupations. Nous avons lancé un programme d'envergure visant à mesurer et optimiser chaque source de consommations d'eau et d'énergies sur nos deux sites de production. Une équipe dédiée a été constituée afin d'adresser ces problématiques et en faire un enjeu majeur de pérennité de notre activité. »…
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voir aussi Le Gouvernement accompagne 50 sites industriels pour une gestion plus sobre de l’eau
Un assouplissement très attendu en pleine période de sécheresse. Aujourd'hui, moins de 1 % des eaux sont réutilisées en France…
• 1er texte, imminent, concerne l'arrosage des espaces verts et l'irrigation des terres agricoles
• 2ème, pour fin 2023, touche aux usages domestiques et permettrait d'utiliser les eaux des gouttières dans les chasses d'eau, pour arroser les plantes ou laver les sols
• le dernier texte précisera les conditions de réutilisation de l'eau dans les entreprises agroalimentaires…
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Voir aussi Les industriels du lait s'attaquent à la question de l'eau
Avec son ouvrage intitulé « L’eau, fake or not » publié par Tana Editions, Charlène Descollanges livre une réflexion documentée très instructive sur l’eau, ressource essentielle mais qui se raréfie, en ayant à cœur de démêler le vrai du faux…
Sur la planète, 97,5% de l’eau est salée et il n’y a que 2,5% d’eau douce et 99% de cette eau nous est inaccessible. Lacs, rivières, écosystèmes et humains se partagent 1 % de l’eau douce terrestre. Si certaines solutions comme la réutilisation des eaux usées traitées est souvent brandie comme une alternative à généraliser notamment pour irriguer les terres agricoles, « Qui dit irrigation dit évaporation, et l’eau ne retournera donc pas dans la rivière (…) Mieux vaut réduire la demande en eau par des mesures de sobriété avant de déployer de telles solutions, par ailleurs très coûteuses »…
« L’empreinte eau moyenne d’un Français est de 4 893 l par jour, dont 90 % constitués par de l’eau verte agricole, c’est-à-dire de l’eau pompée dans les sols par ce que nous mangeons, mais près de la moitié de cette empreinte concerne des produits alimentaires qui poussent ailleurs qu’en France »…
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voir aussi Réutilisation des eaux usées : quel potentiel pour la Ferme France
Le lait est constitué en majorité d'eau. Les entreprises de transformation sont prêtes à la réutiliser pour nettoyer leurs machines. Un vrai gisement d'économie. Un décret est en attente après le plan eau du gouvernement…
Les entreprises spécialisées dans la fabrication de yaourts ou de fromages utilisent 70 millions de m3 d'eau par an, soit 0,2 % du total prélevé à l'échelle du pays...
La filière laitière est aux avant-postes de la bataille de l'eau. Depuis des années, ces acteurs planchent pour savoir comment réutiliser l'eau issue du lait dans leurs usines. « L'industrie laitière rejette plus d'eau qu'elle n'en consomme. La spécificité du lait, c'est qu'il est composé à plus de 80 % d'eau. Selon les produits fabriqués, crème, yaourts, lait infantile, les volumes récupérés varient. » Le séchage pour la production de poudre de lait bébé génère les plus grosses quantités…
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voir aussi Danone empêché de réutiliser ses eaux usées
Vivre avec moins d’eau. À Ancenis Saint-Géréon, la coopérative laitière Laïta planche sur la réutilisation des eaux de concentration de la matière laitière extraites lors de la fabrication de la poudre de lait et en fromagerie notamment. La nouvelle réglementation lui permettrait d’économiser 450 millions de litres d’eau par an, sur ses sites du grand Ouest…
La réutilisation des eaux de concentration de la matière laitière (ECML) représente un levier majeur d’économie d’eau pour la coopérative qui collecte aujourd’hui 1,5 milliard de litres de lait auprès de 2 600 exploitations en Bretagne et dans les Pays de la Loire.
Elle pourrait ainsi potentiellement réduire de 15 à 20 % sa consommation globale, soit de 300 à 450 000 m³ par an sur l’ensemble de ses sites du Grand ouest, l’équivalent d’environ 450 millions de litres d’eau par an. Aujourd’hui, la réglementation empêche l’entreprise d’utiliser cette eau extraite du lait pour nettoyer l’intérieur des cuves ou des citernes de camion où il existe du contact alimentaire…
Sur l’ensemble des process de transformation du lait chez Laïta, 70 à 75 % de la consommation d’eau concernent le nettoyage des installations…
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voir aussi « Il existe encore un gros potentiel de valorisation de l’eau disponible dans les laiteries »
Des solutions existent et les entreprises agro-alimentaires sont mobilisées pour les mettre en place. Il s’agit par exemple de la Re-Use, Réutilisation des « eaux non conventionnelles », dans les process agroalimentaires (comme les eaux issues de la matière première et/ou les eaux usées traitées). « Il est important que les expérimentations puissent être mises en place rapidement. La Re-Use en est un levier majeur, à effet immédiat »…
A titre d’exemple, un sondage auprès de 28 sites agroalimentaires bretons identifie 2,5 millions de m3 d’eau potable immédiatement économisables chaque année, soit l’équivalent de plus de 800 piscines olympiques. «Il est donc impératif de publier le décret, annoncé dans les conclusions du Varenne agricole de l’eau, pour autoriser immédiatement les expérimentations de la Re-Use dans les industries agroalimentaires»…
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voir aussi « Il faut une économie de guerre de l’eau »: la filière agroalimentaire prête à évoluer
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