Lait de Normandie... et d'ailleurs

Au cours des deux dernières années, des programmes pour plus de bien-être animal ont été mis en place par le commerce de détail alimentaire. Jusqu'à présent, cependant, seuls quelques producteurs de lait ont participé aux programmes actuels. Les surcoûts associés sont nettement plus élevés qu'on ne le supposait auparavant…

Selon une étude réalisée par le Bureau de sociologie agricole et d'agriculture (BAL) pour le compte du MEG Milch Board, l'adaptation des conditions de production à des normes d'élevage plus respectueuses des animaux et répondant aux exigences des labels actuels de bien-être animal pour le lait coûte entre 10,63 (Région Est), 11,97 (Nord) et 16,33 cents par kilogramme de lait (sud)…

Une alimentation basée sur la pâture durant la saison verte, des sorties à l’extérieur, peu d’aliments concentrés et pas de soja ! Une production laitière durable et équitable. Les producteurs du lait des prés IP-Suisse ont touché, en moyenne sur les 12 derniers mois, environ 5 cts par kilo de lait en plus que pour le lait de centrale conventionnel…

L’observation des prix à la production du lait depuis mars 2022 montre que le lait de centrale conventionnel s’élève en moyenne à 72,89 cts/kg de lait, celui du lait des prés IP-Suisse à 77,55 cts/kg de lait (+4,7 centimes ou 6,4%). Le prix du lait destiné aux fromageries artisanales s’élève à 81,93 cts, soit 4,38 cts (+5,6%) de plus que celui du lait des prés. Le prix du lait bio s’élève à 91,73 cts, soit 14,18 cts (+18,3%) de plus que celui du lait des prés…

La coopérative Migros ne vend plus de lait genevois depuis un mois, jugeant que ce lait n’est pas assez écologique.. Cette décision de retirer le produit estampillé du label GRTA (Genève Région – Terre Avenir) fâche les milieux agricoles ainsi que le Conseil d’Etat…

Différence de prix

La Migros ne commercialise dorénavant plus que des laits bénéficiant du label IP-Suisse. Elle juge qu’il a l’avantage d’être connu par la clientèle et rappelle qu’il favorise une production respectant la biodiversité et le bien-être de l’animal.

Le directeur d’Agri Genève pense pour sa part qu’il s’agit avant tout d’une décision économique, puisque le lait GRTA est payé 1 franc le litre aux producteurs, contre seulement 80 centimes pour l’IP Suisse. Il confie aussi au quotidien genevois que si l’aspect environnemental est «peut-être plus poussé chez IP Suisse», les laits GRTA sont des produits locaux qui ne parcourent pas de longues distances…