Lait de Normandie... et d'ailleurs

La jeune société rhône-alpine est positionnée sur une technologie de production de bioplastiques. À partir de lait, elle propose des films thermoformables pour les applications agroalimentaires et dans les produits pour l’hygiène de la maison.

Le papier couché qui emballe le jambon à la coupe contient 20 % de polyéthylène, qui complique terriblement le recyclage de près de 7 millions de tonnes par an d'emballage stratifié.
D'où l'idée du programme de recherche européen BioBoard : créer une matière première renouvelable, dérivée du petit-lait issu de la fabrication de fromage, du jus de pommes de terre résultant de la production d'amidon ou de la pulpe tirée du pressage de jus de fruits.
Après sept ans de travaux à l'université italienne de Pise, Maria Béatrice Coltelli a obtenu des résultats prometteurs : elle a créé des chaînes moléculaires proches des polymères en dosant des protéines de lactosérum. Le matériau obtenu est robuste, imperméable à l'oxygène, facile à laminer, et il peut être dissous par des enzymes. Des « ajustements industriels » sont encore nécessaires pour le fabriquer en masse.
La matière première nécessaire est considérable : l'Europe produit chaque année 50 millions de tonnes de petit-lait, qui contiennent 7 % de matière sèche valorisable en tant que plastique vert.