L’élevage occupe une place centrale dans de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest. Il fait ainsi vivre plusieurs millions de familles, pour qui il représente une source d’activités et de revenus, une épargne, un facteur de résilience face aux crises, mais aussi un référent culturel fort...
Faiblement protégée avec des droits de douane à seulement 5 % sur la poudre de lait, le lait local risque de devoir faire face à une concurrence accrue des importations de poudre de lait ces prochaines années, avec la fin des quotas laitiers en Europe et l’installation de nombreux groupes agroalimentaires internationaux dans plusieurs capitales africaines.
Dans ce contexte, la filière lait local a peu de chance de se développer, alors même qu’il existe un potentiel de production important, qui pourrait être davantage valorisé avec des dispositifs incitatifs de subvention aux centres de collecte de lait local et la mise en place de droits de douane un peu plus élevés sur la poudre de lait.
Le plaidoyer des éleveurs ouest-africains a été entendu par la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), qui a décidé fin 2015 de lancer une grande « Offensive lait ». La dynamique doit maintenant être portée au niveau régional par un collectif structuré d’acteurs de la filière lait local capables de peser face aux industriels, afin que ces orientations se traduisent rapidement dans des instruments de politique au service des éleveurs et des entreprises de transformation de lait local.