La crise laitière perdure. En France, les prix de vente au détail ne progressent plus. L'une des solutions avancées vise à segmenter la production. Des pays voisins ont pris de l’avance et récupèrent de la valeur.
Les éleveurs, toutes espèces confondues, demandent au consommateur de manger français. C’est légitime, mais insuffisant. Il faut, en plus, lui raconter une histoire. Proposer un lait qui sent bon le pâturage, le foin, la proximité, produit sans OGM, avec, en prime, beaucoup de bien-être animal. Des pays voisins l’ont bien compris et leurs éleveurs captent de la valeur ajoutée. Leurs initiatives font même peser un danger pour la filière bretonne. Ils vendent du lait produit par des vaches qui pâturent au minimum 120 jours dans l’année. La belle affaire ! La grande majorité des éleveurs bretons respectent ce critère, et même plus, mais ne l’affichent pas. Demain, le consommateur préférera un lait allemand labellisé « pâturage » à un lait breton qui l’est tout autant mais qui ne le dit pas. Il est urgent de réagir pour, au moins, sécuriser les débouchés et, si possible, récupérer quelques centimes chez le consommateur…