Les MDD n'entrent pas dans le cadre de la loi Egalim2, d'où de fortes tensions en vue. La première coopérative laitière estime qu'en dessous d'une hausse des prix de 12%, ce sera difficile pour la filière laitière…
Les MDD représentent 43 % des achats des Français en volume. Les distributeurs se sont engagés à proposer les prix « les plus bas possibles » sur une sélection de produits. Les industriels vont être mis sous pression. L'inquiétude, comme l'an dernier, est que les grandes enseignes jouent la montre. «En 2022, entre les hausses actées pour les MDD et leur application, il est passé entre 3 à 6 mois. Ce décalage de calendrier a un impact sur les finances de nos entreprises»…
Chez Sodiaal, l'augmentation d'environ 15% en 2022 s'est étalée au fil de l'eau, en trois étapes successives, dont la dernière à l'été. «La majeure partie a été passée en juillet. Cela a été très tardif, avec des effets qui se sont traduit sur seulement 5 mois jusqu'en décembre. Ce qui a pénalisé le prix du lait payé à nos adhérents». Ce scénario, avec un décalage des tarifs pour les MDD, devrait se reproduire en 2023, au vu de l'accord passé avec le gouvernement. Selon la Coopération laitière, cet effet de calendrier a fait chuter de 16% la rentabilité d'exploitation de l'industrie agro-alimentaire l'an dernier…
L'interprofession défend désormais un prix de la brique de lait en rayon qui ne soit pas inférieur à 1 euro, alors que certaines MDD sont à 89 centimes. Moins cher qu'un soda ou une baguette. La condition pour rémunérer les éleveurs, alors que la décapitalisation se poursuit…