Bretagne : Stratégies autour du lait | Lait de Normandie... et d'ailleurs | Scoop.it

(...) Les données du problème actuel

1 - Les entreprises privées ont des stratégies visant le profit et la durée.

2 - Les gouvernants ont des stratégies de pacification. Il faut éviter la famine (et donc les révoltes) de leurs populations. Pour cela, ils visent, soit la souveraineté alimentaire, soit un approvisionnement extérieur durable.

3 – Les administrations ont des stratégies visant à se rendre indispensables.

4 - Les zones d'élevage des herbivores ne sont pas nombreuses sur la planète. L'Europe du nord-ouest est une de ces zones. Pour produire du lait, il faut de l'herbe, un climat tempéré et beaucoup d'eau. C'est ce qui explique que les grandes stratégies, publiques ou privées, concernant le lait tiennent compte des implantations géographiques. L'importance du climat et de la géographie est moindre pour l'élevage de volailles, où 2 kg d'aliment et 4 litres d'eau peuvent produire plus d'un kg de poulet. Pour produire du lait de qualité, il faut aussi des procédures d'hygiène strictes, des éleveurs motivés, une chaîne de collecte et de stockage de haut niveau. Ceci explique l'intérêt pour l'élevage breton d'entreprises laitières mondiales (comme Synutra) et d'États (comme la Chine) qui ne peuvent assurer, du fait de la géographie, une production intérieure suffisante.

5 - Selon la FAO (Food and Agriculture Organisation, organisme spécialisé de l'ONU), la demande mondiale de viande et de produits animaux (dont le lait) augmentera de plus de 40% dans les 15 prochaines années. En Asie, des pays surpeuplés voient émerger une classe moyenne consommatrice de produits animaux. En revanche, la demande européenne diminue et continuera à diminuer. C'est à partir de ces prévisions documentées (et non des scoops journalistiques) que, d'une part, les états européens ont décidé d'assouplir le régime des quotas laitiers et que, d'autre part, les industries laitières européennes ont décidé de s'internationaliser. La quantité et de la qualité de l'approvisionnement est pour les gouvernants une préoccupation première.(...)