Lait de Normandie... et d'ailleurs

Lors de la dernière vente aux enchères de la plateforme d'échange Global Dairy Trade, on a assisté à un véritable effondrement des prix du lait entier en poudre. Les observateurs du marché ne constatent aucun changement rapide et prévoient des prix bas persistants pour les produits laitiers commercialisés à l'échelle internationale…

 Depuis le pic de prix de 4 757 $/t (4 334 €) en mars 2022, il y a eu une baisse de prix quasi ininterrompue. Le lait entier en poudre est maintenant moins cher qu'il ne l'a été pendant trois bonnes années…

Le premier exportateur mondial, la coopérative laitière néo-zélandaise Fonterra, a été particulièrement touchée par la chute des prix du lait entier en poudre. Le problème actuel de la coopérative n'est pas l'offre excessive, mais la faible demande de son principal client, la Chine…

En Allemagne, le discounter Aldi a réduit le prix du beurre au début du mois de 4% à 1,39 euro le paquet de 250 grammes de sa propre marque. En décembre, le prix d'un paquet de beurre au rayon discount était de 2,29 euros…

L'Institut d'économie alimentaire de Kiel (ife) a réduit la valeur de la matière première du lait pour juillet 2023 à 35,3 cents/kg de lait avec 4% de matières grasses et 3,4% de protéines. En juin, la valeur des matières premières était encore de 37 cents. Le sommet a été atteint en avril 2022 à 67,5 cents/kg de lait…

La spirale descendante des prix n'est plus apparente. Elle semble avoir touché le fond pour le moment. La demande a repris dans tous les domaines de produits. Cela s'applique au marché intérieur, aux autres pays européens et aux autres pays exportateurs, expliquent les experts de la bourse du beurre…

La valeur marchande du lait calculée à partir des prix du marché du beurre et du lait écrémé en poudre pour le mois de mars est à nouveau à 40,4 cents - et pour les mois suivants, les prix calculés à partir des prix du marché augmentent lentement à nouveau…

La situation est différente pour le lait spot échangé entre les laiteries. Les prix là-bas début mars ne se situent qu'entre 30,5 et 33,50 cents le kg. Début mars, la quantité de lait livrée aux laiteries était supérieure de 2,9 % à celle de l'année précédente…

Cela semblait inimaginable jusqu'à récemment. Mais comment les choses vont-elles continuer en 2022 ?

La Commission européenne affirme que l'augmentation des coûts des intrants est un fardeau particulier pour les producteurs laitiers européens. Malgré les prix élevés du lait cru, on s'attend donc à ce que l'approvisionnement en lait dans le monde et dans l'UE reste tendu.

Selon Rabobank, "la volatilité aime l'incertitude et l'incertitude ne manque pas sur les marchés laitiers mondiaux"…

Les déficits étant peu susceptibles de disparaître dans un proche avenir, Rabobank s'attend à ce que l'offre de lait au premier semestre 2022 dans les 7 grandes régions exportatrices (Argentine, Brésil, Uruguay, UE, Royaume-Uni, Nouvelle-Zélande et Australie) continue de baisser. Ce n'est qu'à partir du second semestre 2022 puis du premier semestre 2023 qu'il pourrait y avoir une légère augmentation de l'offre…

Les exportations de produits laitiers devraient ralentir en 2022 après avoir augmenté de 4 % en 2021 malgré les défis de la chaîne d'approvisionnement. Il est peu probable que la croissance des exportations de 2021 se répète en 2022, car le déficit de l'offre réduit considérablement l'excédent exportable. Les prix élevés des produits laitiers pourraient encore freiner l'appétit des importateurs…

Le marché du lait est en ébullition. Les prix du lait avaient fortement augmenté jusqu'en novembre – jusqu'à un montant inimaginable de 60 cents le kg. Mais les premières laiteries ont baissé leurs prix dès décembre avec une certaine prudence. Mais en janvier, il ne semble plus y avoir de retenue. De nombreuses laiteries réduisent leurs prix du lait de 2 à 10 cents - dans certains cas, les prix ont également été réduits de 15 cents - cela ne s'était jamais produit auparavant…

Les indicateurs de tendance les plus importants sur le marché du lait (valeur des matières premières, valeur marchande du lait, prix spot du lait) sont fortement orientés à la baisse depuis novembre. La valeur des matières premières du lait, calculée par l'institut ife à partir des prix du beurre et de la poudre de lait écrémé, chute. Elle est tombée à 44,8 cents/kg en janvier. La valeur marchande du lait pour février n'est que d'environ 37 cents et les prix du lait au comptant échangé entre les laiteries se situent actuellement entre 36 et 38,50 cents…

Derrière cela se cache une baisse drastique des prix des produits laitiers les plus importants dans le commerce de gros européen et sur le marché mondial - c'est-à-dire le beurre, la poudre de lait - mais aussi le fromage. Cela a maintenant un impact sur les prix du lait pour les agriculteurs et également sur les prix de détail des produits laitiers…

Les trois institutions publiques FranceAgriMer , Agrarmarkt Austria et Bundesanstalt für Landwirtschaft und Ernährung (BLE) sont les autorités nationales compétentes pour la collecte et la publication des données et chiffres de la filière l aitière. Dans le cadre d’un accord de coopération, elles se sont engagées à mener un échange technique intense sur la situation du marché du lait et à approfondir la coopération en matière de collecte d e données, d’analyse et de publication dans ce domaine.
à retrouver sur http://www.franceagrimer.fr/content/download/54969/531467/file/NCO-2017%20Analyse%20des%20march%C3%A9s%20allemand,%20autrichien%20et%20fran%C3%A7ais%20du%20lait%20de%20vache.pdf