À la Ferme du Moulin à Bourneville (Eure), Alexis Romain, 27 ans, s'occupe au quotidien de l'unité de méthanisation. Il nous a fait découvrir son métier et ce dispositif innovant…
La méthanisation par couverture de fosse est une solution éprouvée qui peut répondre à des enjeux environnementaux et énergétiques dans un contexte inflationniste…
La méthanisation passive suit le même principe que la digestion anaérobie : dans une fosse de stockage, les effluents d’élevage sont isolés de l’air grâce à une couverture pneumatique lestée, agités et incorporés régulièrement. Dans ce milieu étanche, on produit un biogaz de qualité (60 % de CH4), brûlé en chaudière ou dans un moteur de cogénération…
La particularité de ce système : pas de chauffage contrairement aux installations de méthanisation ; la méthanisation passive fonctionne en régime psychrophile, avec une variation de température de 10 à 25°C entre l’hiver et l’été. Cette technique produit moins de gaz, environ 60 % du méthane qu’aurait produit un lisier en laboratoire. En revanche, elle est très économe en matériaux et consommables…
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La petite méthanisation agricole ou « à la ferme » se caractérise par un porteur de projet unique, une puissance installée modérée liée à la volonté d’être relativement autonome en intrants, une installation simple dans sa conception, mais aussi dans les équipements employés et son mode de fonctionnement…
Dans le domaine de l’élevage, le digesteur est ainsi principalement alimenté par les déjections animales, éventuellement complétées avec de la biomasse végétale issue de l’exploitation. La part d’intrants organiques provenant de l’extérieur reste marginale. En général, la puissance de ces installations n’excède pas 100 kW de puissance électrique installée (ou équivalent pour les autres modes de valorisation énergétique)…
Les agriculteurs sont les pionniers de la méthanisation. Mais la manne gazière est en train de leur passer sous le nez. Les industriels de l’énergie accaparent les bénéfices de la production du gaz, reléguant les exploitants à la place de simples fournisseurs de déchets…
L’Association des agriculteurs méthaniseurs de France (AAMF) souhaite que la méthanisation reste aux mains des agriculteurs pour leur permettre de diversifier leurs sources de revenus. Une réponse aux fortes fluctuations du prix du lait et du porc qui ont mis à terre de nombreuses exploitations, permettant à d’autres de s’agrandir…
La plus-value pour les énergéticiens, la sous-traitance pour les agriculteurs ?!
Il y a dix ans, l’agro-industrie payait les agriculteurs pour qu’ils la débarrassent des intestins et estomacs de milliers de bêtes abattues, jusqu’à 90 euros la tonne. Aujourd’hui, c’est l’inverse. Les agriculteurs paient de plus en plus cher pour mettre la main sur ces tripes, ingrédient précieux pour produire du gaz. Le maïs est également une denrée prisée des méthaniseurs…
« Il n’est pas certain que les agriculteurs, à terme, parviennent à être des acteurs dominants de la méthanisation. » D’autant plus qu’ils n’ont pas tous les atouts en main….
Le site Internet Métha'Nomandie, dédié au développement de la filière sur le territoire normand est en ligne ! Il regroupe de multiples informations et ressources concernant la méthanisation, l'état de la filière dans la région, le montage d'un projet, ainsi que les différentes formations et évènements proposés par les partenaires de Métha'Normandie.
La filière méthanisation en Normandie c'est 153 unités de production de biogaz en fonctionnement début avril 2022…
Plus rentable que la vente de lait, elle permet aux éleveurs de garder la tête hors de l'eau. Et de verdir une partie du gaz que nous consommons.
«Je roule avec les bouses de mes vaches!», clame fièrement Damien Roy. Le quadragénaire fait partie d'un groupe de quatre éleveurs vendéens qui se sont diversifiés depuis quatre ans dans la méthanisation ...
La production de gaz à partir de déchets agricoles se développe. Le gaz vert pourrait représenter jusqu’à 30 % de la consommation français de gaz en 2030.
Le gouvernement veut simplifier les procédures. La production de gaz à partir de déchets a plutôt le vent en poupe, même si la France reste en retard par rapport à ses voisins, avec seulement 44 installations contre plus de 200 en Allemagne et 80 en Italie.
Les trois quarts sont issus du monde agricole, le reste venant des collectivités, avec notamment la valorisation énergétique des boues issues des stations d’épuration.
Dans l'Orne, dix-sept exploitations agricoles produisent du biogaz à partir de fumier ou de lisier. Autant de projets sont en cours. Ainsi qu'une grande unité collective à Messei, près de Flers. Entretien avec Mathieu Poirier, animateur à la chambre d'agriculture de l'Orne.
Investir dans un méthaniseur de façon individuelle est envisageable pour une exploitation agricole à partir de 100 vaches laitières ou 200 truies en système naisseur-engraisseur. Les tarifs d’achat de l’électricité produite à partir de biogaz ont augmenté en 2016 et permettent désormais à cette « petite méthanisation » (entre 20 et 100 kW) d’être rentable. Plusieurs constructeurs proposent des solutions pour un investissement compris entre 7 500 et 13 000 euro/kW.
Les agriculteurs, engagés dans la méthanisation à Martigné, sont aussi adhérents de la cuma et, pour la première année complète de fonctionnement de leur unité, ils ont fait appel à leur intercuma pour transporter 6.000m3 de lisier et épandre 9.000m3 de digestat. Pour l’activité épandage de la cuma, cette nouvelle donne lance ou relance des questions d’évolution.
L’Association des Agriculteurs Méthaniseurs de France (AAMF) et GRDF ont signé une convention de partenariat ce 22 juin pour favoriser le développement de l’injection de biométhane agricole.
À La Chapelle-Caro, dans le département du Morbihan, douze agriculteurs et la Société Bretonne de Galvanisation (SBG) se sont regroupés pour créer l’unité de méthanisation agricole Les Énergiculteurs de l’Oust. Cinq longues années de travail ont été nécessaires au groupe et à ses prestataires pour imaginer, concevoir et construire cette installation de méthanisation et de cogénération de 250 kWé. Outre l’aspect remarquable de ce projet mis en œuvre et géré de manière très collégiale, l’autre particularité à souligner est la mise en place d’une cogénération haute efficacité énergétique avec vente de chaleur à un industriel.
A l’initiative de l’Association des agriculteurs méthaniseurs de France, AMMF, Solagro présente sa vision prospective sur la place de la méthanisation agricole dans la transition énergétique française, durant le cycle de conférences d’EXPOBIOGAZ 2017. Les modélisations projettent d’ici à 2050 le développement de quelques… 10000 méthaniseurs agricoles (pour seulement 250 aujourd’hui environ). […]
Le lactosérum issu du lait produit par un alpage de 430 vaches de Savoie va alimenter une unité de microméthanisation. Le biogaz servira à décarboner la fabrication du fromage de Beaufort directement sur place…
Les trois troupeaux de 430 vaches qui composent l'alpage produisent chaque année, entre mi-juin et fin septembre, 55 tonnes de Beaufort. Cette fabrication artisanale s'appuie sur 550 000 litres de lait de vache. Le lactosérum, ou petit lait, inutilisable, constitue 90 % de cette production laitière. Pour s'en débarrasser en contournant l'interdiction d'épandage brut, l'alpage avait jusqu'à présent recours au lombricompostage. Au fil des années, la solution s'est cependant révélée inadaptée à la production de grands volumes de lait. « L'atelier de fabrication vieillissant et les mauvaises performances du système de traitement du lactosérum ont conduit à une réflexion globale visant à maintenir et pérenniser la fabrication du Beaufort »…
En 2021, le groupement pastoral décide donc d'investir environ un million d'euros pour réhabiliter complètement son atelier de transformation du fromage. Plus de 500 000 euros sont consacrés au développement d'un système de microméthanisation et de gestion des effluents. Le choix du groupement s'inspire d'autres opérations similaires dans les environs, notamment la récupération, en cogénération, par la société Savoie Lactée, à Albertville, du lactosérum de diverses coopératives…
Le poste électricité pourrait passer de 10 à 25 % du total des charges des méthaniseurs. L’adaptation des pratiques mais aussi des évolutions réglementaires s’imposent pour préserver la rentabilité…
Les producteurs de biogaz sont aussi de gros consommateurs d’énergie. « En moyenne, pour dix unités produites, une est consommée ». Le mélange doit être brassé dans la cuve pour l’homogénéiser, favoriser le contact entre les micro-organismes et la matière organique et éviter la formation d’une croûte. Les pratiques diffèrent mais dans tous les cas, un brassage régulier est nécessaire et il est énergivore…
Plus grande coopérative laitière du Royaume-Uni, Arla interpellé le gouvernement britannique pour que celui-ci investisse massivement dans les unités de production de biogaz à partir de lisier et fumier provenant des exploitations agricoles…
Avec un gisement estimé à 100 millions de tonnes, ce sont plus de 8 milliards de mètres cubes de biométhane qui pourraient être produits. Arla n’est pas à son coup d’essai dans le «poo power» (littéralement « le pouvoir du caca »). Dès 2020, la coop a mis en service deux camions de collecte du lait au biogaz qui exploitaient les bouses de 500 vaches transformées annuellement en 27.000 litres de biocarburant. Initiative complétée dans les mois qui ont suivi par la mise en service de sept camions supplémentaires utilisant du biogaz (produit à partir de résidus d’alimentation et de fumier issus de son site de distribution de Hatfield)…
Sous réserve du soutien gouvernemental adéquat, ce sont près de 91 millions de tonnes de fumier et 10 millions de tonnes de déchets alimentaires qui pourraient être transformés en 8 milliards de mètres cubes de biométhane. Soit suffisamment pour chauffer 6,4 millions de foyers ou faire fonctionner environ 3,8 millions de bus et de poids lourds au Royaume-Uni…
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voir aussi Valio lance le premier camion de ramassage du lait au biogaz en Finlande
A moyen ou long terme, « une entrée en concurrence avec les besoins de l’élevage est à prévoir sur la biomasse d’origine résiduaire », estime FranceAgriMer…
« Dans l’hypothèse où les 840 méthaniseurs agricoles ayant fait l’objet d’un dépôt de projet entreraient en fonctionnement, la méthanisation pourrait susciter des tensions sur certains approvisionnements locaux en biomasse, notamment en pailles ou en pulpes de betteraves »…
Les projets en attente donnent une vision à cinq ans maximum. Or, la méthanisation est appelée à prendre davantage d’ampleur à un horizon comme 2050, plus lointain mais déjà en cours de planification. Un arbitrage national sur l’usage de la biomasse fermentescible pourra devenir nécessaire pour fixer les objectifs de production de biométhane par la méthanisation…
Cedric's insight:
voir aussi La méthanisation concurrence-t-elle l’élevage ? L’exemple breton
En choisissant une micro-méthanisation de 22 kW de puissance, Christian Le Foll reste sur un système pâturant pour conserver un coût alimentaire moyen de 80 €/1 000 litres…
Un temps de séjour de 20 à 25 jours
Le digesteur de 300 m3 fonctionne à niveau constant, c’est-à-dire qu’il y a la même quantité à sortir qu’à rentrer chaque jour. Le lisier doit être homogène et plutôt liquide. Pour y arriver, Christian possède une fosse spécifique pour les eaux blanches et vertes dans laquelle la partie solide est séparée. La partie liquide est envoyée dans la préfosse à lisier pour désépaissir le lisier avant incorporation dans le digesteur. Le temps de séjour dans le digesteur est de 20 à 25 jours lorsque l’on apporte principalement du lisier. Il peut augmenter s’il y a de la paille, des refus de maïs ou autres qui sont ajoutés…
Cedric's insight:
8 à 9 m3 de lisier incorporé chaque jour
Le digesteur est alimenté automatiquement en lisier 2 fois par jour. En hiver lorsque les vaches restent en bâtiment c’est 4,5 m3 le matin et la même quantité le soir.
Le reste de l’année c’est 4 m3 matin et soir. L’éleveur estime le temps de travail quotidien à 10 minutes. « C’est surtout de la surveillance et cela peut se faire à distance sur le téléphone portable. Les 2 moteurs sont à vidanger toutes les 6 semaines et l’opération prend une vingtaine de minutes. »
L’Ademe a profité du salon de l’Agriculture pour publier une étude qui tend à démontrer que les énergies renouvelables pouvaient non seulement combler les besoins en énergie du monde agricole, mais aussi s’avérer être un plus non-négligeable pour le revenu des agriculteurs.
Une société française a développé une technique afin de produire de l’énergie et plus précisément du biogaz à partir de fromage.
Dans les Alpes françaises, la société Valbio produit une énergie pour le moins surprenante puisqu’elle est faite à partir de fromage ! Grâce à une unité de méthanisation unique dans le monde, ce biogaz est produit à partir des sous-produits de la fabrication du fromage.
« Notre carburant, c’est le lactosérum. C’est tout simplement le petit-lait que l’on trouve dans les yaourts nature », un sous-produit de la fabrication du Beaufort français, un fromage typique de la région labélisé AOP.
Le lactosérum suit un procédé de méthanisation. Pour commencer, il est placé dans une grande cuve avec des bactéries qui le consommeront. Cela permet d’obtenir une méthanisation, c’est-à-dire une fermentation naturelle, d’où est ensuite tiré le gaz. Puis, le biogaz alimente un moteur de cogénération capable de chauffer l’eau à 90°c et de produire 2,8 millions de kWh/an d’électricité.
Le Beaufort est une fabrication de fromage AOC. AOC, Appelation d'origine contrôlée, à laquelle 600 producteurs laitiers du Beaufort restent attachés.
Elle valorise la fabrication des meules de fromage affinées dans les caves pendant presque une année. Pour une seule meule, il faut beaucoup de lait. Le petit lait est le liquide blanc qui coule lorsque la meule est pressée.
Auparavant, il n'était presque pas valorisé. Désormais, il permet de produire de l'énergie propre sur place. Dans un méthaniseur, le petit lait est transformé en biogaz grâce à un procédé qui a nécessité 10 ans de recherches.
L’installation d’un méthaniseur intéresse plus de 10 % des éleveurs laitiers. Plus il y a d’hectares ou de vaches sur l’exploitation, plus l’agriculteur prévoit de s’équiper.
Dans le Finistère, Martine et Hervé Sévenou ont opté pour un prototype de micro-méthanisation. La chaleur est valorisée exclusivement lors de la préparation de la buvée.
Avec 60 installations en Bretagne, dont 10 en 2016, la filière méthanisation poursuit son développement. Longtemps attendu, le nouveau cadre tarifaire pour les installations valorisant le biogaz en cogénération a été publié en décembre 2016, donnant la visibilité tant attendue par les porteurs de projets.
Enerpro est une jeune entreprise, créée en 2015 à partir de l’expérience de l’un de ses associés qui travaille depuis 2009 sur la micro-méthanisation en Afrique, pour développer un procédé adapté au contexte des petits élevages français pour une valorisation en électricité, en chaleur, en combustible ou en carburant. […]
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