Lait de Normandie... et d'ailleurs

Les produits laitiers réglementés subissent une augmentation de plus de 9 % cette semaine, dans le cadre d’une augmentation totale prévue de 16 % sur trois ans. Le géant laitier Tnuva a déclaré qu’il augmentait les prix de ses produits non réglementés de 4,65 % en moyenne…

Si on creuse la question, il n’y a pas d’autre motivation que le retour en puissance du lobby agricole sans aucune justification. « Certes, les exploitants font face à une hausse des prix du fourrage, de l’électricité et de l’eau qu’ils répercutent sur les prix qu’ils pratiquent, mais cette hausse de 16 % est sans fondement économique »…

Le cartel agricole se taille ses marges : En Israël, le prix du lait est réglementé, c’est donc le gouvernement qui le fixe à sa guise, et non le jeu de l’offre et de la demande. Il s’agit donc de l’action unilatérale « d’un cartel organisé ». L’Etat fixe le prix auquel les laiteries achètent le lait aux exploitants agricoles et il n’y a donc aucun libre jeu de la concurrence. La société laitière Tnuva exerce son monopole et les parts de marché sont organisées à l’avance. Les consommateurs sont les uniques victimes de ce système…

Le marché laitier en Israël va connaitre une révolution : dans le cadre d’un accord entre le ministère des Finances et le ministère de l’Agriculture avec les producteurs, les prix des produits laitiers, qui sont sous contrôle de l’État, vont augmenter de 4,9 %....

Cela s’applique au lait, aux fromages jaunes et blancs, au yaourt labane, à la crème, au yaourt Eshel et à un certain nombre d’autres produits fabriqués en Israël, c’est-à-dire qu’un litre de lait coûtera 5,45 au lieu de 5,2 shekels…

Dans le même temps, le pays s’ouvrira à des importations moins chères de fromages importés. Ainsi, les droits d’importation sur les fromages à pâte dure, c’est-à-dire le parmesan italien, le cantal français, le manchego espagnol, etc., seront supprimés immédiatement…

Le principal fabricant alimentaire israélien Tnuva a annoncé son intention d'augmenter les prix de centaines de ses produits, ce qui devrait avoir un impact sur presque tous les produits laitiers de l'entreprise dont les prix ne sont pas réglementés par le gouvernement. Dans l'ensemble, les prix des produits concernés devraient augmenter d'environ 4,7 %...

Si Tnuva a pris soin de souligner qu'elle n'avait pas augmenté les prix des produits non réglementés depuis 2018, il convient de noter qu'elle n'a pas non plus baissé les prix de ses produits laitiers au cours des dernières années, même lorsque le prix du lait cru a chuté, comme en 2014. Le bénéfice net attendu de Tnuva pour 2022 sera d'environ 87 millions d'euros, en baisse de plus de 30 % par rapport à 2021…

En réponse à l'annonce de Tnuva, la plus grande chaîne de supermarchés d'Israël, Shufersal, a déclaré qu'elle s'opposerait à la hausse des prix prévue en retirant les produits concernés de ses rayons. Shufersal avait précédemment boycotté les produits laitiers fabriqués par d'autres grands producteurs comme Tara, le deuxième transformateur laitier après Tnuva, et Gad Dairies, qui avaient tous deux annoncé des hausses de prix il y a quelques mois. D'autres fabricants et importateurs ont été confrontés à des boycotts de consommateurs pour avoir augmenté les prix…

Tnuva devrait signer un accord de compromis conclu par l’entreprise avec l’Autorité de la concurrence, dans lequel la société devra payer 25 millions de shekels. Tnuva admet avoir commis des violations flagrantes sur les prix à la consommation dans les années 2008-2011 : de fait, la société aurait arrangé ses prix en accord avec ses concurrents. Elle admet que les prix à la consommation ont été fixés avec les réseaux de distributions (Shufersal, Mega, etc…) dans le but d’augmenter les prix à la vente.
Pourquoi est-ce problématique? Lorsque les chaînes de distribution déterminent elles-mêmes le prix à la consommation, la concurrence peut entraîner une baisse des prix, car chaque chaîne voudra attirer des acheteurs pour l’acheter. Lorsqu’une entreprise est puissante sur le marché et qu’elle fixe le prix, le distributeur ne peut plus faire jouer la concurrence en réduisant les prix des produits.