Depuis le début de 2024, la production mondiale semble se redresser timidement avec des prix orientés en hausse, d’ampleur toujours limitée cependant. Les dynamiques restent divergentes chez les principaux fournisseurs du marché mondial…
Dans l’UE, la collecte de lait a poursuivi la tendance baissière amorcée au second semestre 2023, dans le sillage du décrochage de la collecte irlandaise. A contrario, la collecte polonaise a affiché une belle progression. En France, la situation s’améliore même si la reprise reste encore timide…
• Production mondiale en léger retrait, dynamiques divergentes
• Une reprise timide de la collecte française
• Collecte de lait dans l’UE : léger recul et contrastes nationaux
Le prix du lait a progressé de 5% l'an dernier. Cela n'a pas suffi à compenser le recul des revenus des éleveurs, lié à la baisse des aides de la PAC, et au retournement du cours des céréales pour les exploitations en polyculture- élevage…
Baisse des revenus, baisse de la collecte, effondrement du bio, 2023 a été une année noire pour les éleveurs laitiers français. Mais l'horizon devrait s'éclaircir en 2024, assure l'Institut de l'élevage (Idele)…
Cedric's insight:
Malgré la hausse de 5 % du prix du lait payé aux éleveurs l'an dernier - en moyenne 460 euros les 1.000 litres - ces derniers ont enregistré un recul « quasi généralisé » de leurs gains, selon l'Idele. Seules les fermes bénéficiant du label AOP, en Savoie ou en Franche-Comté, notamment, ont, elles, résisté…
La collecte de lait affiche une bonne dynamique sur ce début d’année. La mise à l’herbe des vaches a cependant été retardée par un hiver très pluvieux, provoquant des excès d’eau limitant la portance des parcelles. Le prix du lait se tient sur ce début d’année. La collecte de lait bio, quant à elle, poursuit une tendance baissière…
La collecte retrouve du dynamisme : elle a nettement reculé en 2023, principalement en raison d’incidents climatiques majeurs et inédits. La fin d’année a affiché toutefois une embellie qui devrait se poursuivre dans les premiers mois de l’année 2024, soutenue par des facteurs propices à la production…
La consommation de produits laitiers a résisté en 2023 dans un contexte de forte inflation, ce qui constitue un signal encourageant pour la filière. En revanche, des filières segmentées comme la bio ont souffert. Endiguer la crise persistante de la consommation bio devient un enjeu fort pour 2024…
Idele avec le programme Sm@rtElevage a réalisé au printemps 2023 une enquête en ligne pour mettre à jour les références sur le taux d'équipement des éleveurs français en outils numériques. Plus de 2000 éleveurs ont répondu à cette enquête pour l'ensemble des filières. Nous vous présentons ici les résultats pour la filière bovins laitiers.
En septembre 2023, le prix du lait standard toutes qualités a atteint 462 €, en progression de +1€ en un mois. Il reste toujours plus élevé qu’un an auparavant (+7 € /2022), mais devrait baisser de -15 à -20 € d’après nos prévisions sur le dernier trimestre 2023…
La réouverture prochaine des négociations commerciales avec la grande distribution pour contrer l’inflation, exercera une pression à la baisse sur les prix alimentaires…
La France a perdu brutalement plus de 730 000 vaches entre le cheptel de mai 2018 (lui-même égal à celui de 2012-2013) et celui de mai 2023, dont 440 000 vaches allaitantes et 290 000 vaches laitières…
De 2005 jusqu’à la mi 2018, les cheptels de vaches laitières ou allaitantes ont évolué à la hausse (fin des quotas laitiers, anticipation de la réforme des aides couplées aux vaches allaitantes) ou à la baisse (globalement tendancielle pour le cheptel laitier du fait de la hausse du rendement par vache). Mais le contraste est fort avec les évolutions enregistrées depuis la mi 2018 caractérisées par des baisses prononcées et continues…
Ce mouvement est connu sous le nom de décapitalisation, puisqu’il a d’abord concerné le cheptel avant de se propager de façon évidente à la baisse des volumes de lait et de viande bovine produits. Manque de rentabilité chronique des productions bovines notamment face aux grandes cultures, longue crise laitière de 2015-2016 qui a effacé la fin des quotas, choc démographique maximum dans les secteurs bovins, pénurie de main d’œuvre y compris salariée, partiellement compensée par la robotisation, conflits de voisinage avec des projets de grandes unités d’élevage…
Les explications sont multiples. Elles se traduisent par un nombre d’éleveurs en nette baisse et un moindre intérêt pour les croissances individuelles de cheptel…
En 2022, les ventes de produits laitiers non bio avaient baissé d’une année sur l’autre de -1 à -4% selon les produits, atteignant même -7% pour le beurre (forte hausse de prix). Les ventes de produits bio avaient davantage décroché : de -8 à -16%. Sur les 7 premières périodes de l’année 2023, les ventes de produits laitiers bio ont continué à décrocher au même rythme qu’en 2022...
Les produits laitiers AOP français, en grande majorité des fromages, subissent aussi les effets de l’inflation. Sur le premier quadrimestre 2023, les ventes en magasin de fromages AOP au rayon libre-service ont reculé de -2 à -9% selon les fromages. En 2022 déjà, les ventes avaient reculé dans les mêmes proportions.
Cedric's insight:
Sur le 1er semestre 2023, la consommation apparente de produits laitiers en équivalent lait aurait reculé d‘au moins -3% / 2022, d’après les données de commerce extérieur de FranceAgriMer.
Voir aussi Circuit court et achat local sont chahutés par l'inflation
Cette réforme de la PAC est de plus en plus à la carte pour les États membres, selon le principe de la subsidiarité. Mais elle est en même temps subordonnée au respect d’une stratégie européenne très axée sur l’environnement et la santé, à travers le Pacte Vert et sa déclinaison « de la Fourche à la Fourchette »…
Si son budget a été relativement épargné en euros courants (mais érodé par l’inflation), il a été convenu d’une obligation de résultats, avec donc de possibles corrections plus fréquentes si un pays ne respecte pas ses objectifs…
Cedric's insight:
voir aussi [Infographie] La PAC 2023-2027 : montant annuel par pays
Mi 2023, les marchés des produits laitiers semblent équilibrés entre d’un côté une ressource laitière peu abondante dans les principaux bassins excédentaires et de l’autre une demande intérieure contenue par l’inflation et internationale attentiste…
La collecte française a poursuivi son repli en avril. Toutefois l’amélioration des taux protéiques et butyreux a atténué le recul en matière sèche utile. La collecte européenne a progressé modestement en ce début d’année, mais devrait se stabiliser prochainement. Avec l’envolée des prix alimentaires, la consommation de produits laitiers recule dans toute l’Europe, incitant les consommateurs à faire des arbitrages…
Au second semestre, la principale incertitude demeure l’évolution de la demande en produits laitiers qui suscite dissensus entre experts de l’économie laitière…
Cedric's insight:
voir aussi Incertitude sur le devenir de la demande au second semestre
Après une fin d’année 2023 un peu bousculée par la météo chez les principaux pays exportateurs, la production mondiale semble se redresser timidement dans le sillage de prix orientés à la hausse, d’ampleur modeste cependant. Les dynamiques restent parfois divergentes chez certains exportateurs en lien avec des difficultés intérieures, qu’elles soient d’ordre climatique ou politico-économiques...
Le système d’élevage français de ruminants s’inscrit dans un objectif de production durable et responsable, et il participe à notre souveraineté alimentaire. Principalement herbager et à taille humaine, il est autonome et respectueux du bien-être animal. Il entretient un lien fort avec les territoires, il façonne les paysages, participe au maintien de la fertilité des sols, contribue à stocker du carbone et à préserver la biodiversité en valorisant et en entretenant les ressources naturelles.
Grâce à la synthèse de connaissances scientifiques et techniques, 22 fiches thématiques ont été produites afin d’établir une description objective, chiffrée et argumentée de la réalité des pratiques et des services rendus, ainsi que des solutions mises en œuvre et portées par la profession et les filières pour progresser.
Pour commencer : "l'élevage de ruminants et la biodiversité" Vous apprendrez par exemple :
🕊 Qu'un 1 ha de prairies permanentes = 160 m linéaires de haies, refuge de nombreuses espèces utiles
🐞 Qu'il y a entre 2 et 7 fois plus de biodiversité animale et végétale dans les sols de prairies, comparé aux terres de grandes cultures
🐂 Qu'il y a en France 54 races bovines (dont 32 races locales), 🐏 59 races ovines (dont 46 races locales), 🐐 15 races caprines (dont 11 races locales)
🐝 Ou encore que la structure du parcellaire influence à plus de 45% la richesse spécifique des bourdons.
La production laitière est ralentie dans la plupart des grands bassins laitiers, en premier lieu en France même si on constate une amélioration notable de la collecte de décembre, grâce à des fourrages conservés très lactogènes, alors que le prix du lait demeure un peu partout plutôt bon…
Cedric's insight:
En France, le fléchissement de la collecte se répercute sur presque toutes les fabrications de produits laitiers, à l’exception de la crème conditionnée. Pour autant les débouchés sont mieux orientés tant sur le marché intérieur qu’à l’export…
La collecte laitière française a décroché cet automne, impactée notamment par des incidents climatiques majeurs. Elle pourrait cependant se rétablir cet hiver, grâce à des fourrages conservés de meilleure qualité, même si la baisse du prix du lait, amorcée cet automne, se prolonge début 2024…
En revanche, la production de lait bio devrait encore reculer dans les prochains mois, même si les laiteries dans l’ensemble soutiennent les prix du lait aux éleveurs dans l’attente d’une reprise de la consommation.
Cedric's insight:
La Chine est désormais moins prédominante sur la scène internationale. Sa production laitière demeure dynamique, grâce au développement de méga-fermes, tandis que la demande intérieure plafonne depuis la crise du covid-19….
L’Idele anticipe un repli de 10 €/1000 l en octobre, assorti d’un possible rebond de la collecte en fin d’année…
Au 1er septembre 2023, l’effectif de vaches laitières a enregistré une baisse (-2% /2022) moins prononcée que les mois précédents : une très forte diminution des sorties de vaches de réforme est observée (-17% en septembre /2022) probablement en lien avec un net recul du nombre d’entrée de génisses (-10% /2022)….
Les éleveurs gardent davantage leurs vaches : la bonne tenue du prix du lait, mais aussi la très bonne quantité et qualité des maïs récoltés en 2023 (avec une très bonne teneur en amidon) les inciteraient à produire du lait. D’autant que les laiteries montrent une flexibilité inédite quant aux volumes produits, allant jusqu’à accorder des références supplémentaires aux éleveurs…
A l’approche de la fin d’année, les perspectives de collecte laitière apparaissent plus favorables, avec des fourrages plus lactogènes. Ces améliorations ne devraient toutefois pas être suffisantes pour inverser le bilan annuel de collecte qui restera en deçà de l’année dernière. D’après nos estimations, la collecte annuelle reculerait de -2% /2022…
Cedric's insight:
• Possible rebond de la collecte aux États-Unis au second semestre
• La forte hausse des prix du beurre aux États-Unis ne devrait être que passagère
• Marché du lait bio en France : toujours pas de signe de reprise
En France, la bonne tenue du prix du lait et une année fourragère plutôt favorable n’enrayent pas le recul de la collecte française. La consommation est affectée par la hausse spectaculaire des prix depuis deux ans. La déconsommation touche particulièrement les produits laitiers démarqués sous signe de qualité…
A l’inverse, la baisse du prix du lait, amorcée depuis le début de l’année dans la plupart des bassins excédentaires, émousse la croissance la production laitière de l’UE-27 et des États-Unis. En Nouvelle-Zélande, la nouvelle campagne démarre sous de meilleurs hospices grâce à une météo plutôt favorable pour le moment…
Reflux persistant de la collecte laitière française : L’évolution de la production laitière française devient de plus en plus préoccupante. La collecte laitière française accentue son repli en mai et cette tendance semble perdurer sur ce début d’été…
Pourtant la conjoncture laitière demeure plutôt favorable. En 2023, le prix du lait de vache recule moins vite qu’ailleurs en Europe. Il est repassé au-dessus du prix allemand, après avoir à l’inverse progressé plus modestement et progressivement en 2022…
Les transformateurs laitiers français bénéficient d’un débouché intérieur en produits finis plutôt captif à des tarifs sanctuarisés avec la grande distribution sur l’année 2023 grâce à la loi EGAlim. De même à l’export, du fait de leur mix-produit, ils sont moins exposés à la baisse des cours des commodités laitières. Ainsi le commerce extérieur de la France s’améliore en valeur malgré le tassement des exportations en volume…
Cedric's insight:
Sur la scène internationale, les prix des fromages sont actuellement le reflet de la conjoncture laitière mondiale en termes de volumes. Les Etats-Unis peinent à exporter les fabrications supplémentaires de fromages et de poudre maigre induits par la croissance de la production laitière. Cela se traduit par des baisses de prix du cheddar notamment. Ce n’est pas le cas de la Nouvelle-Zélande où le cours du cheddar se redresse depuis avril grâce à une demande internationale forte…
Le revenu disponible s’améliore partout, en moyenne toute zone, à 38 700 €/UTH f/an. Ce qui permet de dégager une marge de sécurité et améliorer les prélèvements privés. La part d’exploitations en situation critique diminue à moins de 25%...
L’Observatoire de l’endettement et des trésoreries, instauré en 2015, permet d’avoir un suivi régulier des résultats des exploitations bovines depuis 2013…
Le suivi est réalisé annuellement sur la base de deux échantillons, représentant chacun une période de clôture : les clôtures dites « d’hiver » (octobre - décembre) et celles « d’été » (mars - juin). Les élevages sont répartis sur 4 bassins : le « Grand-Ouest », le Cantal (zone « Montagne »), la Saône et Loire (en bovins viande, pour le bassin Charolais ‘’historique’’) et la Dordogne (en bovins lait). Le suivi des exploitations est réalisé grâce aux partenariats durables, entretenus avec 4 centres comptables : Cerfrance Alliance Massif Central, Cerfrance Dordogne, COGEDIS et GIE Entr’AS.
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