Lait de Normandie... et d'ailleurs

L'agriculture régénérative est devenue un terme populaire utilisé par les entreprises alimentaires pour faire des déclarations sur la durabilité et le climat. Cependant, sans cadres clairs et axés sur les résultats, de telles affirmations peuvent ne pas être étayées. Ils peuvent également semer la confusion chez les consommateurs et être utilisés pour greenwasher les produits…

Il n'y a pas de définition unique ou largement acceptée de l'agriculture régénérative aujourd'hui, et avoir une définition unique n'est pas non plus l'objectif ultime. Au lieu de cela, il est plus important de concentrer les efforts sur la définition des résultats et des mesures spécifiques à l'exploitation et à la région. En effet, au sein de la communauté agricole, il existe un consensus sur les principales pratiques d'agriculture régénérative, mais pas de solution unique…

Partout dans le monde, les agriculteurs ont diverses motivations pour adopter des pratiques agricoles régénératives. Il est important de comprendre les obstacles locaux pour accroître l'adoption de pratiques plus durables. Pour disposer d'un cadre de référence, l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement alimentaire et agricole doit comprendre comment mesurer des résultats tels que l'équilibre des éléments nutritifs au niveau de l'exploitation, la qualité de l'eau et de l'air, les émissions de gaz à effet de serre, la biodiversité et la séquestration du carbone…

La réalité est souvent loin d’être à la hauteur des promesses, selon un rapport des groupes de réflexion NewClimate Institute et Carbon Market Watch, qui constate une absence généralisée de progrès depuis un an…

Le « greenwashing » se porte bien : les engagements climatiques des grandes entreprises manquent dans l’ensemble de crédibilité et de transparence. Mais la réalité est souvent loin d’être à la hauteur des promesses. « La plupart des stratégies climatiques des entreprises sont empêtrées dans des engagements ambigus, des plans de compensation qui manquent de crédibilité et des exclusions dans le périmètre des émissions »…

Le recours à la « compensation » est très utilisé pour atteindre leurs objectifs climatiques. Il consiste à financer par exemple la plantation de millions d’arbres ou des projets d’énergie renouvelable, qui « compenseront » ou absorberont ensuite du CO2. Le recours à ces mécanismes, peu ou mal vérifiés, qui se substitue souvent à la baisse des émissions, est sévèrement critiqué par les experts de l’ONU. Le rapport en pointe également les limites, comme le recours affiché à des capacités d’absorption du CO2 par les terres et forêts qui dépassent leurs capacités réelles…