Affichant une solide croissance de ses ventes en 2023, le géant des produits laitiers s’attelle au redressement de sa rentabilité. Ce qui pourrait passer par une baisse des volumes collectés.
« Il y aura des conséquences à cet accord, avec une baisse de la collecte. Nous n’avons pas vocation à perdre de l’argent sur les marchés mondiaux. » Pour Emmanuel Besnier, comme pour les 5200 producteurs de l’Unell, qui fournit 70% des volumes collectés, l’accord trouvé début avril sur la formule de calcul du prix du lait pour 2024 ne règle pas tous les problèmes.
Cedric's insight:
Après deux médiations, le mode de calcul revu a porté le prix du lait payé par le groupe à 425 euros la tonne pour le premier trimestre, contre 405 euros en début d’année. Mais les discussions sont toujours en cours sur le niveau des volumes que l’industriel collectera à moyen et long terme.
« C’est loin d’être une paille, estime Yohann Serreau, le président de l’Unell. Menacer de baisser les volumes n’a pas de sens »…
Alors que la gestion par Lactalis de la contamination aux salmonelles alimente la chronique, le reportage de Cash Investigation sur la filière laitière diffusé le 16 janvier dernier expose très clairement les principaux maux d’un pan entier de l’agriculture française.
L'EMB propose que l'Europe utilise un instrument de gestion de crise qu'il a mis au point : la Programme de responsabilisation du marché (PRM).
En quoi consiste-t-il ? Il comporte des instruments de surveillance des marchés et d'intervention réactive. Si l'on remarque que les prix du lait commencent à chuter et que les coûts de production des agriculteurs ne sont plus couverts (chute en dessous de l'indice 100), le PRM est activé.
Trois scénarios sont alors possibles :
1. Chute de l'indice de 7,5 % : une alerte est lancée, le stockage privé du lait est autorisé et des programmes comme l'encouragement à d'autres utilisations du lait (nourrissage ou engraissement des veaux, des génisses...) sont signalés.
2. Chute de l'indice de 15 % : la crise est officiellement constatée par l'agence de surveillance. On lance un appel d'offres pour une régulation volontaire de la production de minimum 5 %, avec des primes pour les agriculteurs qui y souscrivent.
3. Chute de l'indice de 25 % : on enclenche une réduction obligatoire de la production de 2 à 3 % durant une période définie et jusqu'à la fin de la crise.
Collecte. Le groupe veut en finir avec ses 10 % d’excédents. Les OP doivent accélérer la réduction des références....
Première cible qu’autorisent les contrats : les producteurs en sous-réalisation, c’est-à-dire livrant 85 % de leur volume contractuel, ou moins en moyenne sur deux ans. Le 1er avril 2017, en Haute-Normandie, la référence de 60 producteurs est abaissée au niveau de leur sous-réalisation, « puis revalorisée de 3 %, précise l’OP. Ce sont 6 à 7 Ml de références en moins ». Dans le Sud-Est, selon l’OP (130 Ml), l’industriel veut geler 5 Ml prélevés auprès de 84 producteurs.
Pour mettre en adéquation références et laits collectés, le groupe s’attaque aussi aux sous-réalisations moins importantes...
La filière laitière canadienne : « En dix ans, le nombre d’exploitations laitières est en recul de 20 % au Canada, alors que la production par vache s’est accrue de 15. Sur la même période, le nombre de vaches laitières par exploitation est passé de 71 à 84. »
Jusqu’ici, peu de différences avec le contexte de production européen. Pourtant, la filière laitière canadienne présente une tout autre politique de gestion de l’offre. La filière laitière canadienne repose sur trois piliers : la planification de la production, le prix à la production et le contrôle aux frontières…
Des exploitations pourtant vulnérables : on observe « un coût croissant des investissements, un patrimoine par actif de plus en plus important, et un niveau d’endettement qui s’accélère. Cette situation rend vulnérable les entreprises agricoles. » Sur la période 2016-2017, les intérêts des emprunts de long et moyen terme représentaient 35,72 € par tonne de lait au Canada, contre 10,40 € en France. Le coût de la main-d’œuvre est également un poste de charges important pour les éleveurs canadiens. En 2016-2017, il atteignait 81,50 € par tonne de lait au Canada, contre 17,20 € en France.
En plus de la cinquième ronde de renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) à Mexico, la réouverture au plus haut niveau des pourparlers du Partenariat transpacifique fait craindre de nouvelles brèches dans la gestion de l’offre. …
Au moment où la gestion de l’offre a été mise en place au tournant des années 1970, on dénombrait un peu moins de 125 000 fermes laitières au Canada. Aujourd’hui, plus de 91 % de ces fermes ont disparu, alors qu’on en dénombre à peine 10 900. Parallèlement, on observe une augmentation de la taille moyenne des fermes. Ce rythme de consolidation est d’ailleurs comparable à celle qui a affecté les fermes qui ne sont pas soumises à ce système et qui représentent 92 % de l’ensemble des fermes au Canada.
Fait intéressant, cette baisse du nombre de producteurs laitiers au pays suit la même tendance que celle observée aux États-Unis, où un tel système n’existe pas. La consolidation des fermes est donc un phénomène lourd, inévitable et même bénéfique puisqu’il permet aux agriculteurs d’engendrer des économies d’échelle qui réduisent leurs coûts de production.
Ultimement, ce sont les consommateurs qui en profitent par des prix plus bas. Loin d’être bénéfiques, la souveraineté alimentaire et l’agriculture de proximité entraînent au contraire de plus grands dommages environnementaux, un appauvrissement des populations locales et une sécurité dans l’approvisionnement bien moindre que la libéralisation du commerce agricole…
À quelques heures de l’ouverture de la première séance de négociations de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) à Washington, l’équipe canadienne a placé la défense de la gestion de l’offre parmi ses priorités. Par contre, plusieurs observateurs doutent que les négociateurs puissent maintenir cette ligne dure très longtemps.
Les producteurs de lait ne feraient-ils pas mieux de se constituer une banque pour aider la relève plutôt que de partager entre eux une hausse de 5 % négociable des quotas?
Daniel-Mercier Gouin, analyste réputé des politiques agricoles, estime que la récente augmentation mérite réflexion, surtout en tenant compte du fait que les quotas peuvent représenter un bien collectif. …
Même avec les quotas de production stricts et des prix élevés du lait, les fermes laitières au Canada disparaissent au même rythme qu’aux États-Unis. Le dernier recensement agricole du pays montre une baisse de 14% du nombre de fermes laitières canadiennes entre 2011 et 2016. En comparaison, les fermes laitières américaines ont diminué de 18,5% au cours des cinq dernières années.. . . .
À l’aube d’une renégociation de l’ALENA, le système canadien de gestion de l’offre du lait et de la volaille (poulet, dinde, œufs) se trouve à nouveau sur la sellette. Certains suggèrent son abolition, que ce soit dans l’arène politique (p. ex. : Maxime Bernier) ou dans celle des groupes de réflexion économiques (p. ex. : IEDM). Il s’agit d’un débat qui resurgit à chaque négociation de libéralisation du commerce.
L'Institut économique de Montréal propose d'échanger avec le gouvernement américain la fin de la gestion de l'offre contre un accès libre et permanent au marché du bois d'oeuvre.
La Vie agricole dévoilera le 9 novembre prochain à Québec, le livre dont nous vous parlons depuis des mois sur la gestion de l’offre et l’industrie laitière. Tout en présentant les bienfaits de la gestion de l’offre, ce livre sera aussi une présentation des travers qu’elle a suscités au cours des dernières années en raison de sa gestion dont plusieurs aspects sont discutables. Ce livre est le résultat d’un travail collectif de notre équipe : Simon Bégin, ancien attaché politique de Jean Garon, Yan Turmine, agronome et chroniqueur et Yannick Patelli, éditeur.
Une entente tout juste approuvée ressuscitera l’Accord de partenariat transpacifique. Le fameux PTP, auquel on a greffé les termes « global » et « progressiste » (PTPGP), permettra d’accroître les parts de marché des agriculteurs canadiens à travers la zone Asie-Pacifique.
Encore une fois, le système de la gestion de l’offre a été un irritant lors des longues négociations. Les concessions faites sur les parts du marché intérieur feront mal aux producteurs de lait, d’œufs et de volaille, mais aussi aux contribuables, qui paieront une facture salée pour les compenser.
L’étude de PWC Canada, comme celle réalisée à la demande d’Agropur par le Boston Consulting Group en 2015, le démontre de façon indiscutable : «La pérennité de la gestion de l’offre au Canada est fondamentale. Le gouvernement canadien et le gouvernement du Québec ont raison de maintenir, avec fermeté, leur position en faveur de la gestion de l’offre dans le cadre de la renégociation de l’ALÉNA. Et comme vous le constatez, les membres des filières avicole et laitière du Québec partagent cette position que nous soyons producteurs, fournisseurs ou transformateurs»
Le frein phosphore ne sera pas suffisant. La grande coopérative néerlandaise annonce la possible mise en place, en 2018, d’un système de bonus-malus pour ne pas subir un afflux de lait au printemps. ...
Lors de son passage au Québec, Jean-Marie Séronie a rencontré Jean Pronovost, président de l’Institut Jean-Garon, devant la caméra de LVAtv.ca L’échange a été animé par l’éditeur de La Vie agricole, Yannick Patelli. Une occasion pour nos deux experts d’échanger sur leurs visions respectives concernant la gestion de l’offre et des quotas, la relève en agriculture et le syndicalisme agricole.
« Nous sommes au point aujourd'hui où la production de lait est bien supérieure à notre capacité à la traiter pendant les mois de pointe. » L'augmentation de la production de lait et l'incapacité des acheteurs à continuer de déplacer l'excès de lait hors de l'État devraient réduire le cheptel laitier de l'Idaho de 10 000 vaches au cours des prochains mois...
La récente flambée du prix du beurre ne sort pas de la crise les producteurs laitiers, qui obtiennent toujours des prix inférieurs à leurs coûts de production, a averti jeudi l’European Milk Board (EMB). L’organisation regroupant des producteurs laitiers a organisé une action symbolique devant la Commission européenne pour demander un instrument légal, dans l’UE, de réduction volontaire des volumes de lait...
L'industrie laitière américaine est divisée sur la question de la gestion de l'offre au Canada alors que les négociateurs doivent samedi discuter d'agriculture dans le cadre de la négociation de l'Accord de libre-échange nord-américain...
Contrairement à une majorité d’entreprises laitières québécoises, Saputo verrait d’un bon œil l’abandon du système de gestion de l’offre que le président Trump souhaite abolir dans le cadre de la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA).
« Faire de l’exportation » La compagnie, qui possède des installations de part et d’autre de la frontière avec les États-Unis, pourrait faire rouler ses usines canadiennes à plein rendement si elle était en mesure d’obtenir du lait américain, a ajouté M. Saputo, en marge de l’assemblée générale annuelle de la compagnie. Ces installations fonctionnent en ce moment à 70 %, selon lui. « S’il n’y avait pas de barrières, on pourrait remplir [nos usines] avec du lait au prix international pour faire de l’exportation. »
Le 26 mai, la firme Campaign Research a publié les résultats d’un sondage demandant aux Canadiens s'ils approuvaient la gestion de l’offre. Les résultats sont très clairs : 75 % des Canadiens approuvent la gestion de l’offre. Un après l’autre, les sondages continuent de montrer l’appui de la population envers ce système qui a récemment été décrit comme suit par le premier ministre Trudeau : « L'approche qu'on a ici au Canada, elle est bonne pour le Canada, pour nos agriculteurs, et je vais continuer de défendre la gestion de l'offre. »
La réalité, c’est qu’il y a deux dynamiques qui s’affrontent dans les deux provinces. Au Québec, on cherche la stabilité des prix, alors qu’en Ontario le lait est considéré comme un produit d’appel.
Le prix élevé du lait au Québec n'est pas un argument pour mettre fin à la gestion de l'offre. Ce système existe en Ontario et les prix sont moins élevés, plus près des prix américains.
Ceux et celles qui affirment aujourd'hui que Maxime Bernier avait raison de vouloir la fin de la gestion de l'offre pour favoriser une concurrence dans les prix se trompent de cible.
La commission de l’agriculture du Parlement européen a marqué un premier pas vers la mise en place d’un cadre législatif pour un programme de gestion de crise
La rencontre entre le président Trump et le Premier ministre Justin Trudeau était fort attendue, en raison des inquiétudes causées par la volonté de la nouvelle administration de revoir l’ALENA. Le président Trump a indiqué qu’il ne souhaitait que quelques ajustements, mais le système de la gestion de l’offre risque de se retrouver dans le collimateur.
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