Dans les années 80, la production laitière néo-zélandaise est passée d’un des systèmes les plus régulés, avec quotas, prix fixe du lait et aides, à un secteur complètement libéralisé. À marche forcée, les éleveurs sont devenus très compétitifs, même si aujourd’hui la question environnementale et climatique fait bouger les lignes…
Les premières vaches sont arrivées dans le pays en 1814. Dès le début du XXème, des produits laitiers sont exportés. Dans les années 50, la production est très encadrée, avec des quotas journaliers par producteurs, et un prix d’achat unique…
Le nombre total de vaches laitières en Nouvelle-Zélande a poursuivi sa tendance à la baisse, tombant de 3,5% à 4,67 millions au cours de la saison 2022-23. Cependant, la production laitière est restée relativement stable avec 20,7 milliards de litres de lait (-0,4%), avec 1,87 milliard de litres de solides de lait (+0,3%) transformés par les entreprises laitières…
Il y avait 10 601 troupeaux pour la saison, soit 195 de moins que la saison précédente. La taille moyenne du troupeau national a diminué de huit vaches pour atteindre 441. La saison 2022-2023 a vu la taille moyenne des troupeaux augmenter dans l’île du Nord et diminuer dans l’île du Sud…
En termes de structures de propriété, 56% des troupeaux opèrent sous la direction de propriétaires-exploitants, 29% dans le cadre d'un accord de partage de traite et 13,5% dans le cadre d'un accord de traite sous contrat.
Cedric's insight:
voir aussi Nouvelle-Zélande laitière, quelles perspectives entre évolution des marchés et objectifs climatiques
La conversion de terres autrefois dédiées à l’élevage ovin ou bovin viande a atteint ses limites en Nouvelle-Zélande. L’irrigation y est massive, la pollution des eaux aux nitrates inquiète les autorités et le maïs complémenté au tourteau de palmiste fait de plus en plus partie du paysage…
Dans tout le pays, la superficie des terres irriguées a doublé entre 2002 et 2019, passant de 384 000 à 735 000 hectares. Près des trois quarts de cette augmentation est liée aux exploitations laitières. Les coûts des infrastructures d’irrigation avoisinent 300 à 1 200 dollars par hectare…
Une qualité d’eau qui se dégrade : En Nouvelle-Zélande, le lien entre l'élevage laitier et la pollution des eaux aux nitrates est clairement établi. La réglementation s’est et va rapidement se durcir. « La croissance laitière, c’est terminé. »…
Cedric's insight:
• La Nouvelle-Zélande laitière : 21,9 millions de tonnes de lait produit (39,5 de MP et 50,1 de MG)
• 11 000 exploitations - 4,9 millions de vaches
• 440 VL/exploitation en moyenne - Chargement de 2,86 VL/ha
La chute de production laitière néo-zélandaise est-elle « un trou d’air ou un phénomène durable » ? Réponses de l’Idele, entre prix élevés de l’aliment, météo incertaine, manque de main-d’œuvre et retrait de la demande chinoise…
Le cheptel laitier néo-zélandais a perdu 4 % depuis 2015. « La Nouvelle-Zélande a la moitié de ses débouchés en suspens, dépendants de la Chine. On verra si le ralentissement chinois perdure ou pas pendant l’année... »
Voir aussi À nouveau à plus de lait au second semestre…
M. Neal (DairyNZ) dit qu'il n'y a pas qu'une seule mesure de la compétitivité et que les déterminants sont souvent complexes et variés. La compétitivité est une vision à moyen / long terme et devrait indiquer les forces et les faiblesses d'un pays ou d'une industrie.
«À mon avis, la compétitivité internationale est la capacité du secteur à réussir, à générer des profits durables, face à la concurrence d'autres pays. Il est important de noter que c'est la chaîne de valeur du secteur qui doit être compétitive, donc l'agriculture et la transformation doivent être considérées. Nous devrions également tenir compte des contributions de l'économie néo-zélandaise au sens large - telles que les infrastructures, les marchés financiers, la politique gouvernementale, les règles commerciales et l'innovation. Ce sont des catalyseurs pour notre secteur. »
Dans le cadre de la restitution du voyage d’étude professionnel organisé par Agrilys Voyages et l'Institut de l'Elevage, l’interprofession laitière organise une conférence sur "La filière laitière en Nouvelle-Zélande : comment concilier croissance et protection environnementale" ce mardi 20 mars à partir de 17h.
Quelques professionnels français du lait dressent un état des lieux du secteur laitier néozélandais : une filière qui pèse dans l'économie du pays et qui continue de croître tout en créant plus de valeur ajoutée à ses produits. Mais l'envers du décor n'est pas aussi flamboyant : les exploitations fortement endettées sont enfermées dans une bulle financière qui pourrait potentiellement éclater.
Une émission tournée sur le plateau #VillageSemence, au Salon International de l'Agriculture 2018 à Paris. Présentée par Jean-Marie Séronie, agroéconomiste.
Invités : Mélanie Richard, chef de projet, économie des filières (Institut de l'Elevage - IDELE), Christophe Perrot, économiste (Institut de l'Elevage - IDELE), Pascal Rougier, conseiller élevage Littoral Normand, Alexis Descamps, producteur de lait, FNPL
"En cinq ans, la Chine a mis la main sur les laits infantiles néo-zélandais, et elle a la porte-arrière de notre valeur ajoutée dans l'industrie laitière". Bien que l'industrie laitière néo-zélandaise soit la priorité des investisseurs Chinois, ils ciblent aussi de façon croissante les producteurs de suppléments alimentaires et d'aliments santé. Le site internet Dairy Reporter cite la firme de droit commercial Chapman Tripp de Wellington, la capitale du pays, selon laquelle ces dernières entreprises prennent la faveur des investisseurs Chinois, du fait que le gouvernement néo-zélandais s'est mis à regarder d'un mauvais oeil la part croissante de l'investissement chinois dans le secteur laitier. À titre d’exemple, ORA New Zealand, contrôlé par China Diamond Holdings, a acquis 80 pour cent des parts du producteur de suppléments alimentaires Better Health.
Résumé d’un rapport de la Rabobank « Survivre ou prospérer »: L'avenir de la Nouvelle-Zélande laitière 2017-2022 :
En l'espace de seulement 20 ans, l'industrie laitière néo-zélandaise a connu une croissance remarquable, la production ayant plus que doublé. Mais la croissance de l'offre de lait apparemment sans fin a récemment bégayé ... est-ce la fin de la croissance telle que nous la connaissons ?
• L'industrie laitière néo-zélandaise a assuré un flux constant de croissance de l'offre de lait au cours des 20 dernières années, mais il s'est récemment limité.
• Au-delà de la saison 2017/18, les contraintes commenceront à entraver la capacité des agriculteurs néo-zélandais à produire de plus grands volumes de lait.
• Bien que la croissance de la production soit toujours réalisable, mais à un rythme plus faible, le ralentissement des flux de lait de la Nouvelle-Zélande aura de vastes répercussions sur l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement.
• La concurrence à la ferme pour l'approvisionnement en lait se réchauffe encore, les processeurs cherchant à assurer une utilisation optimale de la capacité.
• Les producteurs de produits laitiers bénéficieront probablement du fait que la concurrence accrue pour le lait apporte des prix plus net et une gamme plus large d'options contractuelles.
• L'approvisionnement stratégique en lait de Nouvelle-Zélande par les acteurs internationaux peut nécessiter plus d'investissement et de temps.
Cedric's insight:
Au cours des 20 dernières années, l'offre de lait de Nouvelle-Zélande a doublé, augmentant de 4,1% par an, mais cela devrait tomber à environ 1,6% par an au cours des cinq prochaines années.
La crise laitière a choqué mais pas assommé les éleveurs néo-zélandais. Malgré des coûts de production plus élevés depuis 2007, les éleveurs restent compétitifs.
La Nouvelle-Zélande est une terre laitière par excellence. Elle a produit près de 22 millions de tonnes de lait sur la campagne du 1er juin 2014 au 31 mai 2015. C’est-à-dire presque autant que la France sur un territoire deux fois moins vaste, comptant quatorze fois moins d’habitants. Le pays exporte 95 % de sa production laitière, et représente 30 % des exportations mondiales.
La Nouvelle-Zélande pèse donc sur les marchés mondiaux, notamment de septembre à janvier, pendant son pic de production. C’est un concurrent à double titre : sa production a été multipliée par deux en vingt ans et ses exploitations sont compétitives grâce à des systèmes pâturants économes.
Le ministre des Industries primaires, Nathan Guy, affirme qu'il y a une limite à l'intensification des produits laitiers en Nouvelle-Zélande et que les exportations dépendront davantage de l'augmentation de la valeur des produits plutôt que du volume.
« Il sera difficile pour l'industrie laitière de grandir. Il n'y a aucun moyen de doubler le nombre de vaches en Nouvelle-Zélande. Une grande opportunité pour l'industrie laitière est d'augmenter la valeur, et non le volume. »
En 20 ans, la Nouvelle-Zélande a multiplié par 2 sa production laitière, au détriment du cheptel ovin et allaitant. Cette production est réalisée pour les trois quarts dans l’ile du sud, qui concentre 40% du cheptel laitier. En 15 ans, les exploitations de l’île du sud se sont agrandies et intensifiées. Dans les années 2000, il y avait en moyenne 354 vaches laitières par exploitation pour 10 900kg/ha produits. L'an passé, ces chiffres ont atteint 624 vaches laitières en moyenne par exploitation, pour 13 600 kg/ha.
Cedric's insight:
Au fil des années, l’augmentation des effectifs laitiers et l’intensification des systèmes ont eu pour effet de dégrader la qualité des eaux de surface. La Nouvelle-Zélande ayant un tourisme largement basé sur la nature et économiquement aussi important que le secteur laitier, « l’environnement devrait représenter un frein au développement de la production laitière »
Le secteur laitier est une clé de l’économie néo-zélandaise. Néanmoins, le regard de la société envers l’élevage laitier a changé et les urbains interrogent de plus en plus l’impact environnemental de cet élevage (eutrophisation des cours d’eau, pollution, gaz à effet de serre, bien-être animal)…
Pour exporter, la Nouvelle-Zélande doit conserver son image « Clean and Green » et impose donc de plus en plus de normes environnementales à ses éleveurs. Celles-ci limitent fortement depuis quelques années l’expansion laitière tant en termes de surfaces qu’en nombre de vaches. La production laitière semble donc avoir atteint un plafond tandis qu’elle est rattrapée sur le plan fourrager par la variabilité climatique…
Cedric's insight:
voir aussi Nouvelle-Zélande : La clé, c’est la compétitivité kiwi !
Forte d'une image de pays "vert" qu'elle entend conserver, la Nouvelle-Zélande a interdit les nouvelles installations laitières sur l'île du Sud, très touchée par la pollution des eaux…
La production néo-zélandaise de lait ralentit, limitée par sa forte dépendance à la météo et par des contraintes croissantes en matière environnementale, sociétale et commerciale. Pour conserver l’image « clean and green » de ses produits agricoles, la Nouvelle-Zélande doit agir sur son empreinte carbone et sur la gestion de la ressource et de la qualité de son eau…
La Nouvelle-Zélande est « à la croisée des chemins », rattrapée par le changement climatique global qui induit des événements climatiques plus souvent dévastateurs et une moindre disponibilité de l’herbe, mais aussi soumise à la spéculation foncière liée aux crédits carbone. Car « pour être neutres en carbone, les agriculteurs vont devoir entrer dans le marché des crédits carbone et mettre en place des terrains où planter des arbres », notamment des pins…
Cedric's insight:
voir aussi En Nouvelle-Zélande, le tabou de l’intensification de la production laitière
C’est le niveau le plus bas depuis 2011. L’île du Nord voit le plus gros déclin avec une baisse de presque 12% entre 2017 et 2022, tandis que l’île du Sud enregistre une croissance de 2,3%. Le nombre de veaux a baissé de 10% (13% dans l’île du Nord)…
Comme pour la viande bovine et ovine, la production dépasse de loin la consommation intérieure : environ 95 % de la production est exportée vers des partenaires commerciaux dans le monde entier...
Près du tiers (32 %) de toutes les exportations laitières en valeur sont destinées à la Chine. Fonterra, un important exportateur de produits laitiers en Nouvelle-Zélande, a réalisé d'importants investissements dans les fermes et la capacité de transformation en Chine, afin de tirer le meilleur parti du marché laitier en pleine croissance. Parmi les autres partenaires commerciaux clés figurent l'Australie, ainsi que divers marchés asiatiques, dont la Malaisie, l'Indonésie et le Japon…
Les poudres de lait entier sont la plus grande exportation laitière de la Nouvelle-Zélande en valeur, représentant plus de la moitié (environ 54 %) de la valeur totale des exportations. La grande majorité d'entre eux sont destinés à la Chine, aux Émirats arabes unis et à d'autres marchés asiatiques pour les préparations pour nourrissons. Les exportations de beurre et de fromage sont également importantes, totalisant respectivement 1,7 milliard de livres sterling et 1,0 milliard de livres sterling par an (moyenne 2018-2020)…
Cedric's insight:
La Nouvelle-Zélande importe relativement peu de produits laitiers, avec une taille de marché totale d'environ 154 millions de livres sterling par an (moyenne 2018-20). La grande majorité des importations en valeur provient du fromage et du lactosérum. Les importations de fromage ont augmenté régulièrement, avec des importations totalisant 47 millions de livres sterling en 2020, contre 28 millions de livres sterling en 2015. Le marché est principalement approvisionné par l'Australie et les États-Unis…
La production laitière néozélandaise a été multipliée par trois en trente ans pour atteindre un niveau équivalent à celui de la France mais avec une population 14 fois inférieure. La Nouvelle-Zélande exporte 95 % de sa production. Ces dernières années, elle a représenté la moitié de l'augmentation de la production laitière mondiale et un tiers du commerce international de produits laitiers.
Un regain de compétitivité vis-à-vis de nos concurrents, notamment de la Nouvelle-Zélande. Ce revirement semble structurel, compte tenu de la forte croissance des coûts de production en Nouvelle-Zélande.
Un groupe d’acteurs du lait français part découvrir le lait néozélandais. Entraid ne manque pas l’occasion de vous faire découvrir ce pays lointain qui attire le regard de tous les troupeaux du monde. A suivre.
Les dernières statistiques laitières néo-zélandaises montrent que la vache moyenne a produit 4259 litres de lait, soit un total de 381kg de solides du lait en 2016-17, contre 4185 litres et 372kg MS en 2015-16.
Le nombre de vaches laitières et de troupeaux a diminué pour la deuxième année consécutive; le dernier recensement a été de 4,86 millions de vaches à l'échelle nationale, contre 4,99 millions en 2015-2016.
Malgré la baisse du nombre de vaches, les entreprises laitières ont traité des quantités de lait très similaires - 20,7 milliards de litres de lait contenant 1,85 milliard de kgMS en 2016-17. La saison précédente était de 20,9 milliards de litres de lait (1,86 milliard kgMS).
Le troupeau moyen était maintenant de 414 vaches, en baisse par rapport à 419 en 2015-2016.
«Nous produisons des quantités de lait similaires à partir de moins de vaches »
Les changements dans les races laitières se sont poursuivis. Les hybrides Holstein-Friesian / Jersey représentent maintenant 48% des vaches, contre 40% en 2010-11.
L'île du Sud produit maintenant 43,4% des milksolids nationaux, contre 35,6% il y a dix ans.
Opinion : Qu'est-ce qui ne va pas avec l'agriculture néo-zélandaise ?
Les Néo-Zélandais étaient fiers autrefois de notre patrimoine agricole. Mais à un moment donné, au fur et à mesure que l'agriculture s'intensifiait et débouchait sur notre autre source de fierté, notre image verte et propre, la confiance s’est perdue.
Le nombre de troupeaux laitiers en Nouvelle-Zélande diminue, mais la taille de chaque troupeau augmente. En 1986, il y avait 16 000 troupeaux laitiers avec une taille moyenne de troupeau de 140 vaches. Aujourd'hui, nous avons 11 500 troupeaux avec une taille moyenne de troupeau de 420 vaches. Ainsi, le nombre de troupeaux ou d'agriculteurs a diminué de 28% et la taille de chaque troupeau a augmenté de 200%.
Aujourd’hui, le fermier n'a plus aucun lien avec le client. C'est un modèle étroit, mais c’est celui qui continue de dominer parce qu'il est facile à suivre. Les banques, les conseillers agricoles et les chercheurs travaillent dans le cadre de ce modèle. En réalité, il y a trois entreprises : une entreprise de producteurs, de processeurs et de distribution.
Les agriculteurs doivent reprendre le contrôle de toute la chaîne de valeur afin de rendre leur entreprise viable. Autrement dit, nous devons ramener le fermier local qui fournit son marché local. Cela semble simple, mais c'est vraiment difficile.
Après deux années de crise, les éleveurs néo-zélandais sont exsangues. Les perspectives de croissance de la production laitière sont limitées. Pour accroître le revenu des producteurs, la coopérative Fonterra fait le choix de la valeur ajoutée.
Malgré des difficultés, notamment sur le plan environnemental, la Nouvelle-Zélande affiche toujours de grandes ambitions pour sa filière laitière : d'ici 2025, le pays souhaite augmenter de 55 % la valeur de ses exportations de produits laitiers.
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