Lait de Normandie... et d'ailleurs

Sodiaal sort les grands moyens pour améliorer son bilan carbone. Sodiaal a annoncé la mise en place d’une prime durabilité et d’un réseau de fermes pilotes. Son objectif : diminuer le bilan carbone global de ses adhérents de 20% d’ici 2030…

Jusqu’à 5€ pour 1 000 litres. C’est le montant de la prime qui sera donnée par Sodiaal à ses adhérents dont le bilan écologique est le plus performant. Déjà, 84 % des 9 000 adhérents ont des résultats suffisants pour percevoir au moins une partie de la prime…

Les éleveurs pourront toucher jusqu'à 3 € les 1000 litres selon la quantité de kg eq CO2 émis par litre de lait. Un volet biodiversité permettra d’ajouter 2€ supplémentaires, soit 5€ les 1000L dans le meilleur des cas. En moyenne, une exploitation pourra percevoir jusqu’à 3 000 euros de prime par an en fonction du volume de sa collecte.

Thierry et Yann Bertot sont éleveurs laitiers depuis quatre générations. De l’alimentation de leurs vaches en passant par le travail du sol, les deux frères font tout pour limiter leur empreinte carbone. Une démarche qui séduit également leurs fils, futurs repreneurs…

L’aventure bas carbone a commencé il y a une quinzaine d’années dans la famille Bertot. A l’époque, l’Institut de l’élevage propose aux fermes volontaires de réaliser un bilan carbone…

Thierry et Yann sont tentés par l’aventure. "A l’époque, le bilan carbone moyen d’une ferme laitière en France était de 1 kg équivalent CO2 / litre de lait produit. L’objectif que se fixait alors la filière était de réduire de 20% ces émissions d’ici 2025. Nous, nous étions déjà à 0,76 Kg équivalent CO2 / litre de lait", se souvient Thierry...

Des initiatives existent déjà pour tenter de limiter les gaz à effet de serre, comme la démarche « Eco-Méthane » de l’association Bleu-Blanc-Cœur. Les 750 éleveurs engagés dans la démarche « Éco-Méthane » ont réduit de 15 % leurs émissions…

Plus d'Omega 3, moins de méthane : « On a un composé avec du lin et du colza. On a aussi de la luzerne qui apporte de l'Omega 3. Sur l'effet méthane, plus on a une valeur d'Omega 3 forte, plus la réduction est effective. Plus on a une ration qui va être efficace, mieux la vache digère la ration, et plus elle va produire de lait et moins émettre de méthane. L'idée est de réorienter certains microbes pour limiter les émissions de méthanes et améliorer la production laitière en qualité et en quantité. »…

C'est d'ailleurs en analysant le lait que Bleu-Blanc-Cœur évalue les réductions de méthane. Cette adaptation a un revers acceptable pour les éleveurs. « On a diminué en quantité de lait par vaches, mais après ce sont des vaches en meilleure forme. On arrive à les garder plus longtemps en lactation et en vêlage aussi »…

L’APBO et le Groupe Bel renouvellent leur partenariat pour la 6e année consécutive, et s’accordent sur une revalorisation du prix du lait et des pratiques agricoles plus durables, transition vers un lait bas carbone…

C’est la visibilité sur les prix et les volumes dans la durée qui permet de soutenir la viabilité économique des 700 exploitations laitières et de poursuivre le développement de pratiques plus durables : réduction de l’empreinte carbone, fermes pilotes sur des projets innovants, pâturages, alimentation sans OGM…

Dans ce contexte, et dans un dialogue constant au cours de l’année 2022, deux réévaluations ont accompagné les évolutions des coûts de production des éleveurs. Ce nouvel accord illustre plus que jamais la volonté commune du Groupe Bel et des producteurs de l’APBO de répondre aux défis court terme de l’inflation. Des enjeux déterminants pour contribuer au maintien et à la transformation d’une filière laitière française plus durable, décarbonée, et plus rémunératrice pour les générations futures…