Analyse des principaux déterminants de l'emploi dans le secteur de la production laitière française, sur un large échantillon de 50 087 exploitations produisant du lait de vache sur l'année 2014.
L'analyse confirme un surcroît d’emploi dans les systèmes centrés sur la valorisation de l’herbe, effet d'autant plus fort que l'on se trouve en agriculture biologique. Certaines indications géographiques entraînent aussi un important surcroît d'emplois dans ces zones rurales…
Conditions et organisation du travail, relations humaines, rémunération… Les éleveurs et leurs salariés sont-ils sur la même longueur d’onde ? L’objectif : mieux identifier les freins et facteurs d’attractivité du salariat en élevage bovin lait pour mieux répondre aux attentes des éleveurs et de leurs employés…
Cedric's insight:
voir aussi Comment les salariés agricoles perçoivent-ils leurs conditions de travail ?
Le groupement d’employeurs Petit-Caux Bray emploie une vingtaine de salariés qui interviennent sur une trentaine d’exploitations… Pénibilité, temps partiel ou emploi saisonnier, astreinte le week-end…
Le secteur agricole n’a pas toujours bonne réputation quand il cherche de la main d’œuvre. Une difficulté à trouver des salariés qui s’est accrue avec la crise sanitaire. La profession ne manque pourtant pas d’idées pour casser les idées reçues. Localement, les agriculteurs se regroupent et s’organisent. À l’image du groupement d’employeurs Petit-Caux Bray…
En s’associant à plusieurs agriculteurs, il devient possible de proposer un CDI à temps plein et d’attirer des candidats. C’est le principe du groupement d’employeurs Petit-Caux Bray qui gère, en outre, les démarches administratives (déclaration, bulletin de salaire, contrat de travail…). L’idée germe en 2005. « Aujourd’hui, nous couvrons Aumale, Blangy, Eu, Neufchâtel-en-Bray, Londinières, jusque Dieppe. Nous avons 15 équivalents temps plein, soit une vingtaine de salariés, et une bonne trentaine d’adhérents éleveurs. »…
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Les salariés se rendent, en général, sur deux à trois exploitations adhérentes maximum, toujours les mêmes. Les agriculteurs ont ainsi l’assurance d’avoir une personne qui connaît bien l’exploitation. De son côté, le salarié dispose d’une régularité dans son emploi du temps, tout en évitant la monotonie…
voir aussi Élevage de ruminants : vers une pénurie de main-d’œuvre ? https://sco.lt/8oqVuq
Salarié agricole : une étape plutôt qu’un métier. Une analyse des trajectoires individuelles des actifs entre 2010 et 2020 montre que seulement 19% d’entre eux sont encore salariés en 2020. Une grande majorité (78%) a quitté le secteur des exploitations agricoles et près de 3% sont devenus exploitants…
Entre 2010 et 2020, la main-d’œuvre des exploitations avec ruminants s’est réduite plus vite que pour les exploitations sans herbivores (-20% vs -9%) mais avec une stabilité individuelle des actifs plus élevée aussi bien pour les non-salariés (35% de départs vs 46%) que salariés (70% de départs vs 79%)…
Pour les exploitations laitières, les données de la MSA permettent de montrer une hausse de l’emploi salarié avant la fin des quotas (2010-2015) suivie d’une stagnation provoquée par la crise laitière de 2015-2016 et une rentabilité insuffisante…
Le recours au salariat concerne aujourd’hui 31% des exploitations avec ruminants (contre 20% en 2010). Néanmoins, la contribution de cette force de travail salariée reste faible (13,8% des ETP totaux en 2020)…
De nouvelles formes d’organisation du travail : 398 000 chefs d’exploitation sont inscrits à la MSA et 200 000 d’entre eux auront l’âge de la retraite en 2030… On compte 7 000 installations aidées par an, 12 000 au total, contre 20 000 départs. C’est une utopie de croire que l’on va installer 100 000 agriculteurs. Nous aurons forcément demain une agriculture avec beaucoup moins de chefs d’exploitation…
L’effacement de cette population et des actifs familiaux s’accompagne déjà de nouvelles formes d’organisation du travail qui passent par une augmentation massive du nombre de salariés. Ils sont employés par des entreprises prestataires, d’intérim, parfois étrangères…
L’agriculture est rentrée dans l’ère de la modernité. Un métier comme un autre. Pourtant, on cherche toujours à la maintenir dans sa singularité, alors que l’agriculteur prend des décisions, délègue le travail, comme un industriel. Déjà 18 % des éleveurs de l’Ouest sous-traitent leurs travaux dans les cultures. De nouvelles formes de partenariats se mettent en place…
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voir aussi [Livre] « L’agriculture familiale n’est qu’un moment dans l’Histoire »
Alors qu’un accord sur les rémunérations avait était trouvé en juin 2022 prévoyant une clause de revoyure en cas de rattrapage des premiers niveaux par le SMIC, les employeurs de la transformation laitière refusent toute négociation sur les salaires d’ici la fin d’année 2022. Depuis le 1er aout, quatre échelons de salaires se retrouvent sous le Smic !
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voir aussi Transformation laitière : Les employeurs ne tiennent pas leur engagement !
Le groupe Andros – Novandie, spécialisé dans l’ultra-frais agro-alimentaire prévoyait les licenciements de 180 salariés à Savigné-l’Évêque (Sarthe) et Maromme (Seine-Maritime). Le Conseil d’État a choisi, après plusieurs rebondissements, de valider le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE)…
Bien connue pour ses marques, Bonne Maman et Mamie Nova, la société Andros dirige les laiteries Novandie qui emploient 1 229 salariés sur ses sites de production de Vieil-Moutier (Pas de Calais), Marcillé-Raoul (Ille-et-Vilaine), Auneau (Eure-et-Loir), Maromme (Seine-Maritime) et Savigné-l’Evêque (Sarthe)…
La main-d'œuvre agricole est en pleine mutation. Auparavant familiale, elle se diversifie vers des modèles et organisations multiples s'appuyant plus ou moins sur le salariat, l'association et la sous-traitance. Entre 2010 et 2016, le nombre d'exploitations en société a grimpé de 80 %, selon le Centre d'études et de prospective du ministère de l'agriculture, et celles qui sous-traitent des chantiers de 50 %.
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voir aussi [Prospective] La future Pac ne sauvera pas l’emploi agricole https://sco.lt/4rKQbo
Pourquoi, en élevage bovin notamment, devrait-on parler de renouvellement des actifs plutôt que des générations ? Selon Christophe Perrot, chargé de mission économie et territoire à l'idele, plusieurs données démographiques, telles que les flux de départ et d'installation d'éleveurs, plaident en faveur de cette nuance…
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voir aussi Une forte disparité dans le renouvellement des générations en France
Damien Lacombe, Sodiaal : « Un nouveau cap pour le lait »
« Pour la première fois, l’offre mondiale de lait ne suit pas la demande, et ça va durer »… « Un changement de paradigme » qui devrait profiter aux producteurs de lait, durablement…
D'après l'ouvrage Actif'Agri du Centre d'étude et de prospective du ministère de l'agriculture, les exploitations biologiques emploient plus de travailleurs que les fermes conventionnelles…
+ 0,30 UTA en grandes cultures comme en lait
Cette analyse montre, tout d'abord, que les exploitations bio emploient plus de travailleurs qu'en conventionnel, soit :
• en production laitière : 2,26 UTA (unité de travail annuel) contre 1,95 UTA,
• en grandes cultures : 1,41 UTA, comparé à 1,12 UTA…
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voir aussi L'agriculture biologique requiert plus de travail…
En élevage laitier biologique, il faut compter 0,37 Unité de Travail Annuel (UTA) de plus pour 100 vaches laitières. Une charge de travail supérieure qui s'explique - en partie - par les soins et une alimentation plus exigeante, surtout dans les zones de montagne…
Le rapport "Les Métiers en 2030" de France Stratégie dresse un panorama chiffré des perspectives des métiers à l’horizon 2030. Pour ce qui concerne le secteur agricole, la tendance baissière se confirme…
L’emploi dans l’agriculture se réduirait entre 2019 et 2030, prolongeant la tendance de la décennie passée : depuis 2008, on compte 45 000 emplois en moins dans l’agriculture. Le secteur agricole, historiquement à forts gains de productivité ne représenterait plus que 2 % de l’emploi national en 2030 – contre 3 % en 2019 et 4 % en 2000…
La part du secteur dans la valeur ajoutée totale resterait toutefois équivalente, à 1,5 %. En l’absence d’inflexion majeure dans la répartition des aides agricoles, le secteur devrait perdre 40 000 emplois entre 2019 et 2030, poursuivant la tendance à la concentration des exploitations et à la diminution de l’élevage plus intensif en main d’œuvre au profit des grandes cultures mécanisées…
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Un scénario bas carbone limiterait la baisse de l'emploi…
Selon ManpowerGroup, qui publie chaque trimestre un baromètre des perspectives d’emploi, c’est dans le secteur agricole que les perspectives d’embauche progressent le plus en France (+ 8 %), et ce, pour le deuxième trimestre consécutif.
La coopérative laitière néerlandaise FrieslandCampina a annoncé qu'elle supprimerait 1 800 emplois dans le monde au cours des 2 prochaines années afin de réduire les coûts et d'améliorer la rentabilité…
Les suppressions d'emplois permettraient de réaliser jusqu'à 200 millions d'euros d'économies, dans le cadre d'un programme visant à réduire les coûts annuels de 400 à 500 millions d'euros à partir de 2026…
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Elle emploie environ 22 000 personnes dans 30 pays et a réalisé un chiffre d'affaires de 14 milliards d'euros en 2022…
Voir aussi Le prix du lait pousse FrieslandCampina à la restructuration
En 2020, 9,4 millions de personnes travaillaient dans ce secteur, soit 4,5% de l'emploi total, dont 4,2% pour la seule agriculture…
Le secteur continue d’être une source d’emploi importante, en particulier dans les pays de l’est et du sud de l’UE. Deux régions roumaines ont enregistré les taux d'emploi les plus élevés (Vaslui 61,7% et Neamţ 51,4%). En outre, 114 régions avaient plus de 16,5% de leur main-d'œuvre employée dans ce secteur, avec des concentrations en Bulgarie, en Grèce, en Pologne, au Portugal et en Roumanie.
Depuis 2008, on compte 45 000 emplois en moins dans l’agriculture, et la tendance va se poursuivre à horizon 2030 : le secteur devrait perdre de nouveau 40 000 emplois, sans que cela ne réduise pour autant la valeur de la production agricole, indique une étude commune de Dares et France Stratégie. Cette dynamique à la baisse s’observerait dans la plupart des régions agricoles, à l’exception de l’Auvergne-Rhône-Alpes, de la Bourgogne-Franche-Comté et de la Corse.
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voir aussi Est-ce la transition vers « une agriculture, sans agriculteurs » ?
Représentant 2,8% de l’ensemble des salariés en France, le secteur de l’agroalimentaire reste le premier secteur industriel. En 2021, il employait 528 300 salariés dans 44 470 établissements, selon Pôle emploi…
En 2022, le secteur de l’industrie agroalimentaire représente 95 560 projets de recrutement. Si les projets d’embauche augmentent de plus de 11% par rapport à 2021, les difficultés de recrutement sont estimées à 61,1%...
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voir aussi [Infographie] Que représente l'agroalimentaire dans l'économie française ?
Associée à un lycée agricole, l'exploitation parvient à rémunérer 9 salariés. Pour rémunérer toutes les heures travaillées, elle a adapté son système afin de présenter les niveaux de charges les plus bas possibles grâce au pâturage, et valorise autant que possible le lait issu de la ferme via la transformation fromagère en AOP cœur de Neufchâtel.
Convertie au bio depuis 2017, la Ferme de Merval cherche également à restreindre son impact environnemental en atteignant la neutralité carbone…
Les choix actés dans la prochaine Pac 2023-2027 en termes de redistribution des aides ne freineront pas le déclin des actifs agricoles, en Europe comme en France…
Le constat est sans appel. Près de 58 % des exploitations européennes sont aujourd’hui gérées par des exploitants de plus de 55 ans (Eurostat, 2021). Ce taux est de 43 % en France. Dans l’Union européenne, les emplois salariés se développent mais sans pour autant compenser le déclin du nombre d’exploitants. Pour attirer des repreneurs, et enrayer la perte d’actifs, il faut des revenus attractifs, ce qui légitime les soutiens publics, estiment les auteurs de l’étude…
dont la moitié dans les exploitations, plus souvent dans l’élevage que les grandes cultures…
L’emploi va continuer à se réduire dans le secteur agricole, qui a perdu 45 000 emplois depuis 2008. « En l’absence d’inflexion majeure dans la répartition des aides agricoles, le secteur devrait perdre 40 000 emplois entre 2019 et 2030, poursuivant la tendance à la concentration des exploitations et à la diminution de l’élevage plus intensif en main d’œuvre au profit des grandes cultures mécanisées. »…
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voir aussi Prospective : Le secteur agricole pourrait perdre 40 000 emplois d'ici à 2030
Vous avez trop de travail sur votre élevage et songez à embaucher un salarié ? Aspects réglementaires, aides financières... voici quelques éléments pour vous aider dans votre réflexion. Et surtout estimer combien peut vous coûter cette embauche…
Le plan "Local First" ainsi que le virage impulsé par Antoine de Saint-Affrique vers une culture de performance entraînent un nouveau train de départs chez le leader mondial des produits laitiers Danone. Plusieurs hauts cadres RH et RSE s'apprêtent à quitter le navire. Le Comex n'est pas épargné. [...]
La coopérative néerlandaise FrieslandCampina doit apporter des changements dans trois usines aux Pays-Bas, des changements qui devraient entraîner la perte d'environ 150 emplois…
La coopérative néerlandaise, l'une des dix plus grandes entreprises laitières au monde en termes de ventes, ferme une usine à Rotterdam et ferme deux tours de lait en poudre sur un site plus au nord à Leeuwarden…
La fermeture du site de Rotterdam, prévue d'ici la fin de l'année prochaine, entraînera la suppression de 142 emplois. À l'usine de Leeuwarden, 55 des 750 emplois deviendront licenciés. Les tours doivent être fermées en mai. Parallèlement, 40 nouveaux emplois seront ajoutés à l'usine de Maasdam, qui emploie 267 personnes.
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En 2021, les revenus de FrieslandCampina ont augmenté de 3,2 % pour atteindre 11,5 milliards d'euros (12,8 milliards de dollars). Corrigé des taux de change, le chiffre d'affaires a augmenté de 4,3 %, principalement en raison de la hausse des prix…
La coopérative enregistre une croissance du bénéfice d'exploitation de 32,5 % à 355 millions d'euros. Hors charges exceptionnelles et change, le résultat d'exploitation a reculé de 1,6 % d'une année sur l'autre à 380 millions d'euros…
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