Lait de Normandie... et d'ailleurs

A l’été 2014, la passe d’armes diplomatique entre l’Union européenne et la Russie autour de l’Ukraine avait abouti à l’imposition de sanctions réciproques. Et les premières victimes de l’embargo décrété par Moscou sur les produits alimentaires en provenance de l’Union furent les pays baltes. Depuis, l’Estonie, qui exportait une partie non négligeable de ses denrées agricoles en territoire russe, a dû se tourner vers d’autres marchés. Mais difficile de se passer d’un partenaire aussi important qu’historique, notamment dans le secteur du lait, l’un des plus touchés.

les producteurs laitiers européens devraient oublier la fin de l’embargo russe. Michael Mischenko, rédacteur en chef de Russia Dairy News, a déclaré que l'embargo sur les importations alimentaires de l'UE, en place depuis Août 2014, pourrait durer encore deux ans. Et le pays n’aura plus jamais autant besoin des produits laitiers européens.

Avant l'interdiction, les agriculteurs de l'UE expédiaient un tiers de leurs fromages et un cinquième de leur beurre à la Russie, le total des exportations étant d'une valeur de 1,8 milliard £ en 2013.

La Russie a construit sa propre production laitière, ce qui réduit sa dépendance aux importations. Les pays voisins de la Russie tels que l'Azerbaïdjan, la Biélorussie et le Kazakhstan ont un énorme potentiel pour produire plus de lait et fournir la Russie. La Chine a également travaillé en étroite collaboration avec la Russie. Une entreprise chinoise a commencé à construire une unité laitière de 100.000 vaches, pour faire du lait et du fromage pour les acheteurs russes. La ferme serait probablement la plus grand dans le monde.

La production de lait en 1987 était de 19.5 milliards de litres, mais avait réduit à 15.9 milliards en 2013. Mais la production est repartie. L'an dernier, le cheptel laitier a augmenté de 1,2% à 4,5 millions de vaches, tandis que la production de lait a également sauté de 2,5% à 16,7 milliards de litres.