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Rappelons d’abord que moins de 45% des produits des exploitations agricoles passent par la grande distribution qui polarise seule l’attention. Plus de la moitié passent par la restauration hors domicile, le commerce traditionnel ou sont exportés !
Rappelons ensuite que ce n’est pas véritablement le prix qui fait le résultat ! Le résultat dans toute entreprise c’est un produit moins des charges. Cela signifie une quantité vendue multipliée par un prix de vente de laquelle on soustrait des achats…
La valeur ajoutée ne se partage pas elle se négocie…
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La Fondation pour la nature et l'homme s’est penchée sur la répartition de la valeur dans le secteur laitier conventionnel. Les prix des produits laitiers ont augmenté de 50% en 20 ans et ce n'est pas au profit des agriculteurs…
Selon ce rapport la bouteille de lait demi-écrémé d’un litre ne coûtait que 55 centimes d’euros hors taxes il y a 20 ans, et à l’époque près de la moitié de ce prix retombait dans la poche de l’éleveur, soit 25 centimes. Aujourd’hui elle coûte bien plus cher : 83 centimes d’euros mais elle ne rapporte plus à l’éleveur que 24 centimes…
En clair son prix a augmenté de plus de 50% mais les agriculteurs n’en ont pas vu la couleur. Et il n’en va absolument pas de même pour les distributeurs et l’industrie agroalimentaire qui sur la même période enregistrent respectivement des hausses de + 188% et + 64% de leurs marges. Les fromages plaquettes de beurre et autres produits laitiers ont subi à peu près le même sort selon la FNH…
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L'Inspection générale des finances (IGF) a réactualisé son rapport sur la rentabilité des trois acteurs qui constituent la chaîne de consommation. Résultat : la progression de la rentabilité de l'industrie agro-alimentaire est trois fois plus élevée que celle du commerce : +27% pour l’EBE de l’agriculture, +50% pour l’industrie agro-alimentaire, +9% pour le commerce…
L’EBE de l’agriculture se situe désormais 27% au-dessus de son niveau de 2019. En trois ans, note l’IGF, « les prix de vente du secteur agricole ont progressé de 27,5% contre 20,8% observé mi-2022 »…
Au second semestre 2022, la rentabilité de l’industrie agro-alimentaire a rebondi de 50%, effaçant ainsi les pertes par rapport à 2019. Leurs prix de vente ont progressé de 17,5% en trois ans, entre 2019 et 2022, soit cinq points de plus par rapport à mi-2022. Cet écart s’explique à hauteur de trois points par la hausse du prix des intrants et à hauteur de 2,1 points par la hausse de l’EBE. Pour autant, le secteur n’a pas augmenté sa marge en 2022 : la hausse des prix s’explique à 85% par celle des matières premières…
En comparaison, le secteur du commerce voit sa rentabilité progresser de 9% par rapport à 2019. Son taux de marge serait de 0,7 point au-dessus de son niveau de 2019. Bien évidemment, ces calculs ne prennent pas en compte les retombées des négociations commerciales qui se sont achevées le 1er mars, pas plus que la baisse des prix amorcée sur un certain nombre de matières premières…
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L’inflation des produits alimentaires ne s’explique pas, ces derniers temps, par un accroissement des marges de la transformation ou de la distribution.
La contraction de l’EBE de l’industrie agroalimentaire contribuerait, à elle seule, à réduire la hausse des prix finaux à la consommation des biens alimentaires de 1,3%. L’EBE de la grande distribution connaît une légère baisse ou une stagnation. »…
Les cours des matières premières agricoles devraient rester à des niveaux élevés en 2023. La flambée actuelle des coûts de l’énergie va très probablement perdurer et pourrait s’amplifier en 2023, conduisant l’industrie agroalimentaire à augmenter ses demandes tarifaires…
Les contraintes sur l’offre liées à l’approvisionnement, à la pénurie de main d’œuvre et au financement pourraient limiter les volumes de production de produits alimentaires, créant ainsi un ajustement supplémentaire à la hausse des prix de vente à la grande distribution. »
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Face à l’inflation des coûts, l’industrie agroalimentaire et la grande distribution sont engagées dans un bras de fer. Les enseignes commerciales appliqueraient des « pénalités logistiques » indues… « Les pénalités logistiques ? Une spécificité française dont on se passerait bien… » Les pénalités logistiques, prévues pour sanctionner des retards de fournisseurs dans la livraison de biens alimentaires, seraient utilisées par certains distributeurs « pour se refaire une santé financière »… Depuis la guerre en Ukraine, les coûts de production des industriels ont flambé : +29 % pour les matières premières agricoles, +26 % pour les emballages, +57 % pour l’énergie, selon l’Ania. Mais « les hausses accordées (8 % selon la FCD) sont en deçà des demandes. Le gouvernement évoque une « démarche d’étouffement des industriels par la grande distribution ». Seule la moitié des entreprises seraient parvenues à obtenir des hausses, à environ 6%, au lieu des 8 à 9% qu’elles espéraient. Si la loi Alimentation (Egalim 2) oblige les distributeurs à répercuter le coût des matières premières agricoles, elle ne « sanctuarise » pas le coût énergétique des industriels…
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Selon un courrier que nous nous sommes procurés, Auchan France voudrait partager avec ses fournisseurs sa hausse des coûts logistiques…
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"Le mouvement chez nous est enclenché, on a signé un contrat avec tous les producteurs de lait", a expliqué Dominique Schelcher. "Au mois de septembre, tous les laits de la marque U vont augmenter. La décision est prise, on va se rapprocher de 1 euro le litre. On aura encore un lait premier prix qui sera un peu moins cher pour l'instant, mais la discussion continue. A terme, (le litre de lait à moins d'un euro) ce n'est pas tenable, c'est l'appel (que les producteurs) nous font."
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L'indice des prix de vente de sortie usine (PVI) évoluent bien plus vite et fort quand les acheteurs de produits laitiers sont l'industrie agro-alimentaire, la restauration hors foyer, et les clients à l'export…
La grande distribution reste le débouché où il est le plus compliqué pour les laiteries de faire passer des hausses de tarif. L'indice des prix de vente sortie usine (PVI) a progressé de 5 % en avril par rapport à avril 2021. Cet indice va continuer de croître dans les prochains mois…
Les PVI s'apprécient bien plus auprès de l'industrie de seconde transformation (+45 %/avril 2021). La restauration hors domicile (RHD) a également revalorisé les tarifs de façon conséquente (+14 %), de même que l'export (+15 %). « Les produits d'export seraient constitués pour moitié d'ingrédients laitiers d'après nos estimations »…
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Pénurie de production: non ! Pénurie de marché : à n'en pas douter ! La pénurie de beurre est la partie visible de la guerre des prix made in France... Dans un contexte de marché des matières grasses et matières protéiques inédit, les transformateurs laitiers, en organisant la pénurie de beurre, croyaient avoir trouvé le moyen de chahuter l'oligopole des GMS françaises tout en faisant leur beurre sur le marché mondial: puisque les distributeurs français ne veulent pas payer, ils vendront leur beurre ailleurs. C'était sans compter sur le cynisme des distributeurs français....
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«Des hausses de prix de 5 % à 15 % sur des milliers d'articles alimentaires… sous prétexte d'aider les agriculteurs !» Une prophétie étonnante de la part de Michel-Édouard Leclerc, président de l'enseigne fondée par son père, qui se targue de réussir à défendre le pouvoir d'achat des Français. En préambule d'une vaste campagne de pub démarrant lundi, le plus médiatique des patrons de la distribution craint sur son blog que les États généraux de l'alimentation (EGA) ne débouchent sur une flambée des prix.
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Après les mouvements de colère des producteurs de lait , la distribution française a quasi-unanimement promis − notamment Leclerc, Intermarché et Système U − de contribuer à améliorer le prix qui leur est payé, notamment via les produits sous MDD.
« Quelle hypocrisie ! » a réagi la Fnil , estimant que le redressement du marché laitier n'a pas été répercuté dans les prix moyens sortie usine, en baisse pour le lait, les fromages ou les yaourts, à l'exception du beurre.
Et de rappeler que « les négociations entre industriels et distributeurs portent sur les produits laitiers transformés et non sur le lait matière première ».
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Après la grande distribution la semaine passée, au tour des transformateurs d’afficher leur soutien aux éleveurs. Dans un communiqué, le Syndilait s’engage à « répercuter aux producteurs les hausses tarifaires que les distributeurs voudront bien passer au 1er juillet 2017 ».
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Dans un contexte tendu pour la filière laitière, les fabricants de lait de consommation souhaitent rémunérer au juste prix les producteurs. Ainsi, ils s’engagent à répercuter aux producteurs les hausses de tarifs que la distribution accepterait de passer au 1er juillet.
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Analyse de la création et de la répartition de la valeur dans la filière bovin lait française...
Alors que les prix des produits laitiers achetés en magasins ont connu une inflation de 27% depuis fin 2021 – en comparaison de 20% pour le reste des produits alimentaires – le nombre d’exploitations et de vaches laitières ne cesse de diminuer, avec sur l’année écoulée une baisse inégalée depuis plus de 20 ans…
Comment expliquer qu’au moment où la filière laitière crée une valeur sans précédent, le métier d’éleveur soit en pleine désaffection ?
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La hausse des prix, visible dès le printemps 2022, a porté le chiffre d'affaires des enseignes en France. Toutes les enseignes alimentaires voient leur chiffre d'affaires progresser, sauf Géant Casino et Monoprix. Tous les formats progressent, mais l’alimentaire progresse plus vite que la moyenne (+6,9%)…
Autre symbole de ce retour à la normalité, c’est le retour vers les magasins physiques et l'e-commerce qui boit le bouillon. La dégringolade attendue a bien eu lieu : les ventes e-commerce de produits déclinent de 7% sur un an en 2022, avec un volume de transactions en baisse de 3%...
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A noter, le boom pour le T4 2022 du taux de marge EBE/VA des industries agroalimentaires : +15 points entre le creux de T4 2021 et T4 2022. A 44,7%, il est même au plus haut depuis 2007…
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Un rapport de Bercy estime que les prix des produits alimentaires ne sont pas artificiellement gonflés. Aucune des trois parties qui composent un prix de vente, agriculteurs, industriels et distributeurs, n’a augmenté sa marge au passage. Au contraire, l’enquête montre qu’une partie de l’inflation a été absorbée par l’industrie agroalimentaire et la grande distribution.
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Le président du groupement Les Mousquetaires, se plaint des hausses déraisonnables de tarifs demandées par certains grands industriels, et du manque de transparence des industriels laitiers…
Didier Duhaupand se dit « fier de vendre le lait plus cher qu’ailleurs. (…) Il faut s’occuper du monde agricole, les producteurs de lait en font partie ». Il rappelle avoir commencé avec sa laiterie de Saint-Père. « On a dit aux autres industriels qu’on allait vendre le litre de lait à 95 centimes dans nos rayons. On s’attendait à des rencontres tripartites mais les industriels ne sont pas venus », a-t-il déploré, reprochant aux industriels laitiers de ne pas se montrer transparents sur le prix payé au producteur laitier…
« Il faut dire au consommateur et au monde agricole ce qu’il se passe. C’est facile d’aller déverser du lait, du fumier dans nos parkings, et le monde agricole a raison de se mobiliser mais les produits agricoles sont majoritairement transformés, et les transformateurs ne veulent pas faire preuve de transparence, ne veulent pas dire le prix qu’ils payent aux producteurs.»
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La guerre en Ukraine conjuguée à l'inflation des coûts de production et à la canicule de cet été, qui s'est traduite par une sécheresse historique, désespère un peu plus encore les éleveurs…
De leur côté, les agro-industriels reprochent aux distributeurs de ne pas prendre en compte la flambée des coûts de production et de transformation (emballage, transport, énergie nécessaires...)….
Leclerc a relevé en substance que le prix de vente du lait en grandes surfaces n'avait pas nécessairement de lien avec la rémunération des producteurs. Leur revenu dépendrait davantage du prix auquel les industriels leur achètent le lait pour le conditionner...
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Le lait : Produit symbolique, consommation régulière, tout est réuni pour que le prix du lait soit un marqueur. A surveiller comme le lait sur le feu ! C’est probablement la raison de l’écart actuel entre l’évolution du prix à la ferme et du prix en rayon…
Que le prix payé aux producteurs soit insuffisant est entendable, que les commerçants et les laiteries en profitent est… faux. C’est même l’inverse…
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Une enquête apporte des éléments précis sur les marges réalisées par les grands distributeurs sur certains produits laitiers. De quoi relancer très sérieusement le débat à propos de la concurrence et de l’opacité de ce marché…
Les marges brutes de Migros et Coop sont élevées, très élevées même, en fonction du produit et de la référence : 66% pour une tomme vaudoise, 92% pour un yogourt !
Les paysans vendent leur lait à perte, les prix payés étant inférieurs à leurs coûts de production. Et, il faut le savoir, le lait leur est rétribué en fonction de son utilisation par les transformateurs, et non de sa qualité. Résultat : les producteurs doivent multiplier les activités à côté de l’élevage de vaches laitières pour toucher des paiements directs et d’autres sources de revenus.
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La Fnsea s’est projetée au contact des parisiens pour les sensibiliser sur la valeur des produits alimentaires et le revenu des agriculteurs.
Depuis trop longtemps le producteur est la variable d’ajustement des distributeurs.
Quand un litre de lait français est vendu 0.88 € en moyenne, le producteur perçoit moins de 0.30 centimes …
Pourtant, la juste rémunération du producteur ne serait pas si néfaste au porte-monnaie du consommateur. Pour un litre de lait, il en couterait 2 cts (!!) de plus au consommateur…
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Olivier Mevel estime que les quelques aménagements réglementaires envisagés à l’issue des Etats généraux de l’alimentation ne régleront rien aux difficultés de répartition de la valeur ajoutée et donc aux difficultés des agriculteurs. Il cible les distributeurs et leurs pouvoirs « exorbitants » et dénonce au passage « l’oligarchie technocratique » qui a écarté sa candidature à l’observatoire de la formation des prix et des marges.
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Quand nous mangeons pour 100€, le paysan perçoit 6,20€... Un des axes prioritaires pourrait être le revenu paysan pour lequel on tenterait de trouver un consensus entre les syndicats agricoles, les industriels de l’agroalimentaire et les enseignes de la grande distribution. Depuis la mise en place de la Loi de modernisation économique (LME) les distributeurs disposent de gros moyens de pression pour piller leurs fournisseurs et la loi Sapin 2 n’a corrigé qu’à la marge cette situation déséquilibrée et injuste.
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Les enseignes de la FCD souhaitent réaffirmer, après leur rencontre avec les dirigeants de la FNPL, leur totale solidarité avec les éleveurs laitiers.… Elles constatent néanmoins que malgré les efforts faits individuellement depuis le début 2017, elles n'ont aucune vision de ce qui est réellement reversé aux producteurs. Cette situation n'est plus supportable. Le produit intégral des efforts faits par les distributeurs doit être reversé aux éleveurs. Les enseignes de la FCD demandent donc aux transformateurs de prendre un engagement solennel de transparence, en appliquant notamment la loi Sapin 2...
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