Lait de Normandie... et d'ailleurs
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Point de vue, suite : les défis de la filière laitière française

Point de vue, suite : les défis de la filière laitière française | Lait de Normandie... et d'ailleurs | Scoop.it

L’analyse économique de la répartition du prix final d’un litre de lait est presque toujours biaisée. Les deux principales propositions du monde syndical agricole sont, non seulement anti-économiques, mais vont profondément à l’encontre des intérêts de la profession…


L’entrepreneuriat ne peut fonctionner correctement que si les prix sont vrais, et si les quantités ne sont pas manipulées par des quotas. Un quota n’est qu’une aide temporaire et maladroite qui ne bénéficie jamais au consommateur et qui ne profite aux producteurs que l’espace d’un instant…


Une partie de l’empressement à supprimer les quotas était de permettre aux exploitations laitières européennes les plus efficaces d’augmenter leur production et de participer à la demande mondiale croissante de produits laitiers…


Si le gouvernement voulait sérieusement sauver la filière laitière – ce dont nous pouvons douter au regard du contenu insensé de la loi Egalim – il faudrait immédiatement et massivement défiscaliser le secteur, comme, du reste, le reste de l’économie…


Si le consommateur n’est prêt à payer que 90 centimes le litre, il est parfaitement impossible de donner aux agriculteurs les 55 centimes dont ils ont besoin. Il faudrait donc drastiquement diminuer les coûts des facteurs de production des agriculteurs, des entreprises agro-alimentaires et des grandes surfaces d’au moins 10 à 15 centimes…


Il n’existe que deux recettes économiques éprouvées en la matière. La première est l’augmentation de l’intensité en capital, ce qui prend des décennies et réclame énormément de capital. La seconde est une baisse massive des impôts en tous genres payés par tous les acteurs de la filière…


Dans un tel contexte, l’exploitant est seul face aux forces de marché et face à l’État. Il a été trompé jusqu’en 2015 sur l’état réel de la demande de lait par l’existence des iniques quotas de l’Union européenne. Il existe cependant un espoir qui est de transformer le lait en un autre produit à forte valeur ajoutée…


Kolkhoze ou marques ? Les AOC, AOP et IGP jouent le même rôle qu’une marque de luxe en restreignant la production potentielle. Le fromage n’est évidemment qu’un exemple parmi d’autres dérivés possibles, et de très nombreux agriculteurs font déjà d’énormes efforts pour essayer d’écouler leurs produits à travers des coopératives. Le « secret » n’est pas dans l’industrialisation, mais dans la différenciation des produits : personne ne peut faire du Beaufort en dehors de la zone…


Ce ne serait pas une solution instantanée – il a fallu des décennies pour que Beaufort établisse sa suprématie économique – mais elle aurait le mérite de ne pas distordre le marché une fois de plus en créant de faux droits, tout en flouant le consommateur et le contribuable…

Cedric's insight:
voir aussi Point de vue - Le prix du lait : mythes et réalités d’un défi économique

La vérité troublante : la consolidation de l'industrie laitière américaine et son impact - 20 ans d'examen
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What's gone wrong with New Zealand farming?

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Opinion : Qu'est-ce qui ne va pas avec l'agriculture néo-zélandaise ?

Les Néo-Zélandais étaient fiers autrefois de notre patrimoine agricole. Mais à un moment donné, au fur et à mesure que l'agriculture s'intensifiait et débouchait sur notre autre source de fierté, notre image verte et propre, la confiance s’est perdue.

Le nombre de troupeaux laitiers en Nouvelle-Zélande diminue, mais la taille de chaque troupeau augmente. En 1986, il y avait 16 000 troupeaux laitiers avec une taille moyenne de troupeau de 140 vaches. Aujourd'hui, nous avons 11 500 troupeaux avec une taille moyenne de troupeau de 420 vaches. Ainsi, le nombre de troupeaux ou d'agriculteurs a diminué de 28% et la taille de chaque troupeau a augmenté de 200%.

Aujourd’hui, le fermier n'a plus aucun lien avec le client. C'est un modèle étroit, mais c’est celui qui continue de dominer parce qu'il est facile à suivre. Les banques, les conseillers agricoles et les chercheurs travaillent dans le cadre de ce modèle. En réalité, il y a trois entreprises : une entreprise de producteurs, de processeurs et de distribution.

Les agriculteurs doivent reprendre le contrôle de toute la chaîne de valeur afin de rendre leur entreprise viable. Autrement dit, nous devons ramener le fermier local qui fournit son marché local. Cela semble simple, mais c'est vraiment difficile.

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La fausse bonne idée de la montée en gamme à tout prix ?

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Le coût du travail et l’inflation normative freinent, dans nombre de domaines, notre capacité à jouer à armes égales sur la scène internationale…


Premium, labels, bio, signes de qualité… En jetant à Rungis en octobre 2017 les bases de sa vision de l’agriculture française, le président Macron avait incité la ferme France à se démarquer par la qualité et la montée en gamme. Un réflexe classique dans l’Hexagone, où le coût du travail et l’inflation normative freinent, dans nombre de domaines, notre capacité à jouer à armes égales sur la scène internationale. Plutôt que de se battre à coups de fermes de 1000 ou 10.000 vaches, mission était donnée aux 400.000 paysans français de s’organiser pour être en première ligne sur des marchés plus rémunérateurs…


Au moins sur le papier, la consigne a été suivie par les filières : elles se sont toutes engagées, à l’issue des États généraux de l’alimentation de fin 2017, à faire (beaucoup) plus de bio, de Label Rouge et de produits AOP ou AOC… En 2018, Paris enfonce le clou en inscrivant dans la première loi Egalim l’objectif de servir 20 % de produits AB dans les cantines…

Cedric's insight:
voir aussi Pourquoi l’agriculture française est en danger ?

Filières qualité : Les consommateurs de moins en moins enclins à payer pour des labels

2023, année de rupture : S’adapter à la descente en gamme !

 Inflation : le "trading down" ou descente en gamme de la consommation
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