Lait de Normandie... et d'ailleurs

Le prix des matières premières en Europe connait une forte baisse en 2023 selon le rapport de la société d’étude CyclOpe après deux années d’inflations, que cela dit-il de la situation géopolitique en Europe ?

Ce rapport 2024 souligne une des « chutes les plus importantes de l’histoire des matières premières ». Le lithium a par exemple perdu plus de 80% de sa valeur. Les céréales ou l’huile de palmes, elles, près de 50%. En 2022, la guerre en Ukraine provoquait une impressionnante hausse des prix des matières premières sur tout le continent. Ces bulles devraient éclater selon le professeur Philippe Chalmin. Cette chute devrait néanmoins ralentir progressivement…

Les marchés se sont reconstruits autour de la guerre en Ukraine. Ils restent cependant sensibles à l’équilibre géopolitique mondial et au phénomène météorologique « El Nino » qui impactera probablement les récoltes agricoles de l’année 2024 et dont les premiers effets se font déjà ressentir.

Les engrais n’échappent pas au cycle évoqué par Philippe Chalmin. L’important niveau de la production des grains a entraîné la chute des prix des céréales en 2016.

Les agriculteurs, dont le pouvoir d’achat a reculé, ont réduit leur demande d’engrais «de 2 à 3% à l’échelle mondiale», indique le rapport CyclOpe 2017.

Ci-dessous, le comportement des marchés du phosphate, des engrais azotés et de la potasse....

Effondrement des prix, surproduction massive, guerres commerciales… Trente ans après la publication du premier rapport CyclOpe, son président fondateur, Philippe Chalmin, qui vient de publier l’ouvrage « Des ressources et des hommes », constate que la conjoncture qui était celle de 1986-1987 ressemble follement à la conjoncture de 2016. ...

Relative accalmie du cours des matières premières, mais des pénuries sont à prévoir si l'on se projette "à trois, quatre ans". Les spécialistes craignent des pénuries sur les métaux rares dans les prochaines années…

2022 a été le théâtre de plusieurs crises : une crise énergétique, résultat de la reprise économique, puis de la guerre en Ukraine, «qui semble presque se normaliser tout en maintenant quand même de fortes tensions» ; une crise agricole, qui est «un petit peu aussi derrière nous». «Paradoxalement, l'année a été relativement calme sur les marchés des métaux, même si c'est là que nous ressentons aujourd'hui les tensions potentielles à venir les plus grandes»…

«Nous sommes dans des situations pratiquement excédentaires, même si quand on se projette à trois, quatre ans, la faiblesse de capacités nouvelles de production et ce qu'on anticipe des besoins liés à la transition énergétique font craindre effectivement des situations de pénuries, à partir de 2025/26, et certainement aux alentours de 2030»…