Le terme de surproduction n’est pas adapté pour décrire la situation actuelle de l’UE. Néanmoins, les craintes de l’EMB s’expliquent quand on regarde du côté des prix. Le marché des produits laitiers montre des signes de fragilité, liés à une redescente des prix présentée comme conjoncturelle du fait du ralentissement de la demande chinoise. Face à une hausse des charges non résorbée, la marge des producteurs risque de s’en trouver impactée…
L’UE manque aujourd’hui d’outils pour apprécier le danger et réagir au bon moment. Sur le long terme, planifier la production en cohérence avec les besoins des industriels et pas seulement en période de crise, mobiliser le stockage stratégique sans attendre que les prix de marché redescendent sous des seuils déconnectés de coûts de production, offrirait une meilleure visibilité aux producteurs et permettrait de moins dépendre des revirements des acheteurs extérieurs…
Cependant, le marché des ingrédients laitiers reste mondialisé, et la multiplication d’accords de libre-échange entraine une incertitude sur les volumes de produits importés. Si aujourd’hui les importations de produits laitiers restent limitées au regard de la production interne de l’UE, un rehaussement des prix intérieurs européens en déconnexion avec les marchés mondiaux pourrait créer un risque d’envois opportunistes de la part de l’Océanie favorisés par des contingents supplémentaires accordés par les nouveaux accords de libre-échange, potentiellement plus compétitifs que les produits européens, et vers lesquels les IAA risqueraient de se tourner…