Tous les signaux vont dans le même sens : beaucoup de puissances, souvent qualifiées de secondaires par la géopolitique, sont de plus en plus autonomes géo-économiquement. Elles tiennent moins compte des consignes ou des menaces des grandes puissances. Or, ce « petit jeu » va être aussi déterminant pour l'économie que le Grand Jeu de l'affrontement États-Unis/Chine…
En fait, la tendance à l'autonomie des puissances secondaires se déploie en même temps que la logique de blocs recompose les chaînes de production des secteurs stratégiques (semi-conducteurs, technologies quantiques, intelligence artificielle, etc.). La capillarité technologique entre militaire et civil y étant très forte, aucun État ou entreprise ne pourra s'échapper d'une logique de sécurité nationale…
Quant aux pays les plus alignés avec les États-Unis, ils n'échapperont pas à une réorganisation de leur commerce et de leurs investissements dans le périmètre de la « mondialisation des amis ». Mais pour beaucoup d'États, l'histoire sera plus compliquée, faite à la fois d'alignement géopolitique pour les secteurs stratégiques, et de non-alignement dans d'autres domaines…