Lait de Normandie... et d'ailleurs

Elle permet de produire des fromages de façon autonome et sans aucun savoir-faire technique et offre donc un complément de revenus aux producteurs de lait…

Lorsque la commune de Pouligny-Saint-Pierre a créé la Maison du fromage dans un bâtiment du bourg, elle souhaitait valoriser les produits locaux, dont sa célèbre pyramide auréolée du label Appellation d'origine contrôlée. Cette opération réalisée en 2011 avec le concours du Parc de Brenne et de la Communauté de communes Brenne-Val de Creuse n'a que des retombées positives.

Elle compense en premier lieu le départ de la laiterie Eurial Poitouraine à Tournon-Saint-Martin, en pérennisant la présence du Pouligny dans son fief d'origine. Elle apporte aussi une bouffée d'oxygène à l'économie locale puisque l'établissement compte maintenant trois salariés ; a réalisé 308.000 € de chiffre d'affaires en 2015 et accueilli 20.800 visiteurs.

Alors que le numéro un mondial des produits laitiers Lactalis pèse de plus en plus lourd sur le marché, la dernière fromagerie du village de Camembert, en Normandie, résiste en misant sur l'autonomie et la tradition.

"Les producteurs sont pris à la gorge, le circuit court est le seul moyen de s'en sortir", pense Nicolas Durand à la tête de la ferme de Héronnière, et rare producteur de lait à faire lui-même son camembert.

L'éleveur-fromager transforme plus de 90% du lait de ses 90 vaches en 700 à 800 camemberts par jour, contre 600 environ en 2000. Le reste du lait est collecté par Agrial. Son exploitation emploie 7 salariés, quatre de plus qu'en 2015, selon lui.

Depuis trois ans, on observe un peu partout en France, un nouveau phénomène. A Paris, Brest, Nantes, Avignon, Marseille… des laiteries urbaines fleurissent un peu partout...

Chez ces crémiers des temps modernes, on utilise une bonne vieille recette, revenue à la mode ces derniers temps. Du local, du circuit court et de la proximité. Voilà les ingrédients qui permettent à ces laiteries / crémeries de réussir partout où elles s’installent...

Dans la coopérative fromagère de Nicolas, pas de stress quant à l'avenir : c'est lui et 29 autres éleveurs qui fixent le prix du lait qu'ils transformeront ensuite en fromages. Un produit fabriqué non loin de là, à partir, uniquement, de ce lait très typé du Larzac. Résultat, depuis cinq ans, le chiffre d'affaires ne cesse de grimper. Une tendance qui se retrouve à la coopérative même, en vente directe, où les clients apprécient le goût du terroir.

Depuis tout juste un an, le fromage si particulier de la ferme de la Moissonnière a un nom. Le Fervaques. Le couple a même décroché la médaille d’Or du comice agricole.