Pourquoi la Chine, plus que la guerre en Ukraine, menace la sécurité alimentaire mondiale | Lait de Normandie... et d'ailleurs | Scoop.it

L’invasion de l’Ukraine par la Russie n’était pas la cause première de cette crise, mais un facteur aggravant d’une situation tendue qui lui préexistait. Le prix des céréales était, en effet, 44 % plus haut en décembre 2021 qu’un an plus tôt…


Bien entendu, les causes de ces évolutions sont multiples, mais l’une d’entre elles, pourtant majeure, est rarement évoquée : la politique menée en Chine pour assurer sa sécurité alimentaire. Celle-ci s’est matérialisée par la constitution de stocks de céréales et par la mise en place de restrictions aux exportations de fertilisants, mesures qui ont contribué à la hausse des prix mondiaux et aux difficultés pour sortir de cette crise…


Avec 18 % de la population mondiale pour seulement 8,6 % des terres arables en 2020, la Chine fait face à un défi quasi structurel de sécurité alimentaire. Résultat, au cours de la période 2010-2017 la Chine a procédé à une fantastique accumulation de stocks de grains. Concernant le blé, les stocks chinois représenteraient aujourd’hui environ 20 % de la consommation mondiale, soit 54 % des stocks mondiaux. La situation serait encore pire pour le maïs (69 %) et le riz (64 %)…


La Chine a mis en place le 28 août 2021, donc bien avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, une interdiction, jusqu’au 31 décembre 2022, d’exporter du phosphate rock, ainsi que des licences d’exportation de fertilisants. Avec ces restrictions, l’offre de fertilisants sur le marché mondial s’est effondrée et leurs prix se sont envolés en août 2021…