La France a perdu brutalement plus de 730 000 vaches entre le cheptel de mai 2018 (lui-même égal à celui de 2012-2013) et celui de mai 2023, dont 440 000 vaches allaitantes et 290 000 vaches laitières…
De 2005 jusqu’à la mi 2018, les cheptels de vaches laitières ou allaitantes ont évolué à la hausse (fin des quotas laitiers, anticipation de la réforme des aides couplées aux vaches allaitantes) ou à la baisse (globalement tendancielle pour le cheptel laitier du fait de la hausse du rendement par vache). Mais le contraste est fort avec les évolutions enregistrées depuis la mi 2018 caractérisées par des baisses prononcées et continues…
Ce mouvement est connu sous le nom de décapitalisation, puisqu’il a d’abord concerné le cheptel avant de se propager de façon évidente à la baisse des volumes de lait et de viande bovine produits. Manque de rentabilité chronique des productions bovines notamment face aux grandes cultures, longue crise laitière de 2015-2016 qui a effacé la fin des quotas, choc démographique maximum dans les secteurs bovins, pénurie de main d’œuvre y compris salariée, partiellement compensée par la robotisation, conflits de voisinage avec des projets de grandes unités d’élevage…
Les explications sont multiples. Elles se traduisent par un nombre d’éleveurs en nette baisse et un moindre intérêt pour les croissances individuelles de cheptel…