Dix ans déjà que l’élevage laitier a pris le chemin de la décarbonation. Et cette trajectoire devrait encore s’accélérer dans les prochaines années…
L’engagement de la totalité des fermes laitières de France dans la démarche « ferme laitière bas carbone » permettrait d’économiser 10 millions de tonnes de CO2. Un objectif ambitieux ! Émettant actuellement 410 millions de tonnes CO2 équivalent ou MtCO2eq, la France vise la neutralité carbone en 2050 (80 MtCO2eq). Tous les secteurs sont concernés : les transports (30 % des émissions), l’agriculture et l’industrie (19 % chacun), le résidentiel (18 %), etc…
En agriculture, l’élevage laitier est un gros émetteur de GES. « 6 à 7 % des émissions nationales de gaz à effet de serre lui sont attribuées. » Parfaitement conscients de leur rôle pivot, les acteurs de la filière laitière entrent en 2013 dans la trajectoire carbone en lançant le projet Life Dairy Carbone (2013-2018). Leur objectif à l’époque : réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 3 900 élevages répartis dans six régions de l’Hexagone…
C’est à l’époque qu’Idele crée CAP’2ER (Calcul automatisé des performances environnementales en élevage de ruminants), qui permet d’évaluer les impacts environnementaux à l’échelle d’une exploitation et par atelier et d’établir un ratio d’émissions de CO2 par unité produite (ici, le litre de lait). L’expérimentation est étendue à tout le territoire national en 2015 au travers de la ferme laitière bas carbone…
À ce jour, « 30 à 35 % des fermes françaises ont réalisé un diagnostic CAP’2ER de niveau 1 ou 2. Et nous avons pour objectif d’atteindre les 50 % dès 2025. » Le niveau 1 du CAP’2ER sensibilise l’éleveur, le niveau 2 lui ouvre la voie « vers des leviers d’optimisation des pratiques avant une éventuelle phase d’investissements ». Il s’agit d’ajuster les intrants (concentrés donnés aux animaux, engrais, couverture de fosse à lisier, etc.), d’optimiser la conduite de son troupeau en réduisant l’âge au vêlage, le nombre d’animaux improductifs sur la ferme, valoriser ses surfaces fourragères, améliorer le stockage de carbone, etc…
« Il y a également des additifs qui inhibent certaines bactéries méthanogènes ; d’autres solutions verront le jour dans le futur »…