Lait de Normandie... et d'ailleurs

Souveraineté alimentaire : le « Faites c’que j’dis, faites pas c’que j’fais ! » de Michel-Edouard Leclerc. Quand on constate tristement que dans tous les hypermarchés du groupe, le beurre marque repère « Les Croisés » est désormais produit avec du bon lait irlandais tout en restant quand même, nous dit-on, transformé en France...

Nous ne produisons donc pas assez de lait chez nous en France ? Pourquoi le lait des éleveurs français ne convient pas/plus au groupe Leclerc alors que le lait irlandais est actuellement bien plus cher à l’achat que le lait français (+100€/1000 litres en 2023) ? Pour faire un tel pied de nez aux éleveurs français sans doute que le lait irlandais, plus cher, est paré de qualités nutritionnelles et organoleptiques exceptionnelles ou de vertu en matières grasses que nous ignorons ? Pourquoi alors importer ce beurre ? …

En effet, il y a fort à parier que c’est la matière grasse irlandaise qui voyage et que ce beurre est juste emballé en France et que ce ne sont pas les citernes de lait irlandaises qui se baladent…

Tout cela pour une plaquette à 2,29€. Un prix quasiment imbattable ! Et dire que Michel-Edouard Leclerc blablate à longueur de temps dans les médias sur la loyauté du groupe Leclerc et les gentilles GMS en stigmatisant les méchants producteurs et industriels qui augmentent les prix. Il y a bien un fossé entre ses paroles et les actes du groupe…

Au final, c’est comment se faire un maximum de marges sur le dos des éleveurs Français (mais aussi des consommateurs qui ne lisent pas forcément bien la mention d’origine) dans un climat inflationniste très tendu...

Comment le beurre importé peut-il être aussi bon marché que le beurre néo-zélandais ? L'entreprise qui importe "Petit Normand" de Fléchard en France parle à NZH Focus.

Parce que les grandes surfaces achètent le beurre à trop bas prix, les producteurs se tournent vers l'exportation. Depuis plusieurs mois, le cours mondial du beurre européen a été multiplié par trois. La tonne se négocie 6832 euros, un record ! La planète entière en veut, la demande explose.

La Chine importait 873 tonnes de beurre en 2001, elle en fait venir 63 017 en 2016; l’Arabie saoudite est passée de 15 172 à 43 454 tonnes sur la même période; le Canada a doublé ses importations entre 2015 et 2016; son voisin américain en a importé cinq fois plus en 2016 qu’en 2010.

«La consommation de beurre, mais aussi celle des fromages, a beaucoup augmenté. En caricaturant, la demande croît au rythme des ouvertures de restaurants comme les McDonald’s ou les Pizza Hut dans les pays émergents», explique Dominique Chargé, président de la Fédération nationale des coopératives laitières.