Pendant des décennies, les agriculteurs irlandais ont bénéficié d'une dérogation à la réglementation européenne sur les nitrates. La remise en cause de celle-ci, à compter de janvier 2024, soulève la colère du monde agricole…
Le plafond d'émission sera abaissé de 250 kilogrammes par hectare à 220 kilogrammes à compter de janvier 2024. Pour respecter la réglementation européenne, les agriculteurs irlandais estiment qu'ils n'auront d'autre choix que d'abattre du cheptel ou d'acquérir des terres supplémentaires…
Cedric's insight:
L’UE prévoit de ne pas exempter les agriculteurs des mesures vertes pour 2024
Environ 2 000 agriculteurs irlandais et leurs sympathisants se sont rassemblés pour protester contre l’imposition de nouvelles normes strictes en matière d’émissions d’azote. Il s’agit du dernier signe en date de la propagation du mécontentement agricole à travers l’Europe, après des manifestations similaires aux Pays-Bas…
Les agriculteurs s’opposent à une recommandation de l’Agence irlandaise de protection de l’environnement visant à réduire de 250 à 220 kg la quantité d’azote autorisée par hectare de terre utilisée pour l’élevage laitier…
Les agriculteurs considèrent cette mesure comme une mesure folle alors que la République cherche à réformer 65 000 vaches par an pour respecter ses obligations en matière de changement climatique. La réduction proposée devrait avoir un impact financier considérable sur des marges bénéficiaires déjà très réduites, certains experts prévoyant une chute de 29 % de la rentabilité pour certains d’entre eux…
« En Irlande, le trèfle blanc rimait avec mauvaise herbe »…
Les Irlandais commencent à souffrir de périodes brèves mais marquées de sécheresses estivales, notamment en 2018. Or, leur système est extrêmement sensible à l’arrêt momentané des pluies…
14 systèmes de culture typiques en Hauts-de-France ont été simulés avec l’outil Syst’N® (outil de simulation des pertes azotées vers les milieux et de dynamiques d’azote dans les plantes et le sol à l’échelle de la rotation culturale)…
Les résultats sont présentés sous forme de fiches pédagogiques qui permettent d’identifier les situations de pertes dans les systèmes étudiés et d’en comprendre les facteurs. L’originalité de ces fiches résident également dans les idées de pratiques à adapter, fournies avec les potentiels de réductions de pertes…
La situation semble aujourd’hui plus apaisée aux Pays-Bas. Un médiateur a été nommé et a œuvré pour un apaisement de la situation vers des compromis qui puissent permettre d’atteindre les objectifs du gouvernement en privilégiant une concertation avec les agriculteurs…
Cedric's insight:
voir aussi Crise de l’azote aux Pays-Bas – l’élevage dos au mur
Les drapeaux bleu blanc rouge le long des routes néerlandaises ne sont pas un hommage à la France. Ce sont des drapeaux néerlandais inversés. Ils sont devenus les symboles les plus visibles de la protestation contre les politiques agricoles du gouvernement. Malgré les protestations, le gouvernement insiste pour réduire de moitié les émissions d'azote d'ici à 2030. Les 500 à 600 plus gros émetteurs, tant agricoles qu'industriels, seront rachetés et fermés par l'Etat d'ici un an. Ceux qui restent devront se tourner vers des méthodes d'agriculture plus durables...
La montée du niveau de la mer pose une autre difficulté quasiment insurmontable : les sols sont sujets à une salinisation rapide. Malgré ces défis, les agriculteurs néerlandais ont exporté pour 104,7 milliards d'euros de produits agroalimentaires en 2021 (contre 69,8 milliards pour la France), un record. Le pays occupe la deuxième place mondiale, juste derrière les Etats-Unis…
Mais dans ce plat pays, qui est non seulement le plus densément peuplé mais aussi l'un des plus pollués d'Europe, de plus en plus de citoyens se demandent si le pays doit encore produire des aliments pour le monde entier. Dans les années à venir, le modèle des Pays-Bas sera soumis à de nouvelles pressions…
Cedric's insight:
voir aussi Quelles suites aux mobilisations des éleveurs néerlandais face au plan azote ?
Après les mobilisations massives d’agriculteurs néerlandais contre le plan azote de leur gouvernement l’été dernier, la situation semble plus apaisée aux Pays-Bas. Pour autant, la trajectoire définie par le pays pour réduire les émissions et se conformer aux exigences européennes, n’est pas modifiée…
Sur la Mer du Nord dans le delta du Rhin, les Pays-Bas (419 hab./km2) se sont construits face à la mer sur un territoire dont la moitié est submersible, car sous les cinq mètres d’altitudes. Au prix de travaux séculaires gigantesques, ils se sont dotés d’une des économies les plus avancées et les plus ouvertes au monde. Ils sont ainsi devenus le 2eme exportateur agricole mondial, en s’orientant vers certaines spécialités (lait, viande, horticulture)…
1. Un milieu littoral amphibie construit par les hommes face à la mer
2. Les défis à relever face au changement climatique et à la montée des eaux marines
3. Une agriculture intensive et extravertie au défi d’un modèle plus durable
Un petit pays devenu un géant agricole mondial fortement exportateur.
Malgré des sols médiocres, les Pays Bas sont devenus le 2eme exportateur mondial de produits agricoles et agro-alimentaires derrière des Etats-Unis. Sous la pression de FrieslandCampina à la recherche permanente de nouveaux marchés mondiaux (cf. Chine...), la production nationale de lait passe de 11.155 à 14.943 milliers de tonnes ces dix dernières années…
Mais ce modèle particulièrement intensif est de plus en plus dénoncé pour ses impacts environnementaux. Le secteur agricole est responsable de 15 % des émissions de gaz à effet de serre et de 46 % des dépôts d’azote à l’échelle nationale, en particulier via les engrais et le lisier…
Le gouvernement veut en particulier réduire les rejets d'oxyde d’azote (NOx) jusqu'à - 70 % dans les 130 zones-clés les plus proches en particulier des réserves naturelles et des terres protégées Natura 2000. Pour les agriculteurs concernés, une baisse des émissions de - 40 % suppose la réduction d’un tiers du bétail, du fait de la dédensification du nombre de bêtes à l’hectare…
Alors qu’au printemps 2022, les grands espaces herbagés et laitiers de la Frise couverts par l’image s’enflamment sous les effets de nombreuses manifestations d’agriculteurs opposés à ces plans, le « programme national pour les zones rurales » prévoit un fond de transition » de 25 milliards jusqu’en 2035 : extensification, reconversion, innovation, réserve foncière pour les jeunes, protection intégrée des cultures, relocalisation, bien-être animal, santé publique...
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voir aussi La Commission européenne s’apprête à lever la dérogation à la directive nitrates aux Pays-Bas
Un plan de grande ampleur pour faire baisser les émissions d’azote, dans certaines parties du pays, provoquant la colère des agriculteurs : les rejets d’azote devront baisser jusqu’à 70 % dans 131 zones clés, la plupart proches de réserves naturelles et de terres protégées…
Des objectifs à atteindre d’ici à 2030 : « Pour les agriculteurs, cela signifie que les émissions devront baisser de 40 %. Cela signifie environ 30 % de bétail en moins », a indiqué la télévision publique…
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Les Pays-Bas sont un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre en Europe, et d’azote en particulier. Le pays de 17,5 millions d’habitants, densément peuplé, compte une importante population animale : près de quatre millions de bovins, 12 millions de porcs et 100 millions de poulets…
Voir aussi Des quotas sur le CO2 émis par les vaches aux Pays-Bas https://sco.lt/6DMgqW
Considérée comme l’une des principales inventions de l’agriculture, l’utilisation d’azote de synthèse a rendu le monde agricole fortement dépendant du gaz. Et a entraîné une pollution sans commune mesure, explique l’ingénieur agronome Claude Aubert.
Pour répondre à son appétit croissant et sa démographie galopante, l’homme a mis au point des engrais synthétiques à base d’azote et de phosphore. Des éléments chimiques indispensables à la croissance des plantes, qui, répandus sur les cultures, font exploser les rendements agricoles. Depuis 1960, la consommation de ces substances a été multipliée par neuf dans le monde. Pourtant, l’utilisation de ces engrais, importés de Russie ou fabriqués en Europe avec du gaz russe entrant dans leur composition, n’est ni tenable sur le plan géopolitique ni au regard de leur impact environnemental…
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Quelles sont ces conséquences négatives ?
La première répercussion porte sur la manière dont on fait de l’agriculture. Il y a un siècle, les fermes, c’était des cultures et des animaux. On utilisait le fumier pour faire pousser les plantes. Maintenant que l’on a les engrais de synthèse, on sépare l’élevage et les plantations. C’est ainsi que sont nées les grandes plaines céréalières en monoculture qui entraînent un appauvrissement des sols et une baisse de la biodiversité, l’élevage industriel et toutes ses conséquences dramatiques. De plus, lorsque l’on s’est mis à utiliser de l’azote de synthèse, on a perdu les autres nutriments qu’apportait le fumier, comme le carbone, une matière essentielle pour le bien-être des sols. Ceux-ci se sont peu à peu appauvris en matière organique et les plantes ont développé des carences…
Voir aussi Peut-on se passer des engrais azotés de synthèse ?
Les vaches élevées pour excréter moins d'azote dans leur urine détournent ce nutriment pour la production de protéines du lait. 25% de l'azote détourné de l'urine serait transformé en protéines du lait, a déclaré le chercheur de recherche et développement de CRV Ambreed, Phil Beatson. L'animal est plus respectueux de l'environnement, mais augmente son efficacité de production de lait. La génétique peut être utilisée pour des gains environnementaux ainsi que pour augmenter l'efficacité des vaches.
Dans le scénario tendanciel, la surface cultivée en AB en 2030 représente 15% de la SAU nationale, ce qui suppose le maintien de la règlementation actuelle sur les fertilisants biologiques. Dans ce cas de figure, le gisement en phosphore et potassium efficaces utilisables en agriculture biologique permettrait de couvrir les besoins en AB. En revanche, le taux de couverture en azote efficace oscillerait entre 98% (conditions optimales de gestion de l’azote) et 53% (conditions non optimisées de gestion de l’azote)…
Les cours des engrais azotés se sont fortement repliés ces derniers mois, et reviennent sous les niveaux de prix qui avaient flambé en 2021 et 2022. Quelles sont les raisons de cette baisse ?
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voir aussi Automne 2022 : la détente des prix à la production se poursuit
Afin de réduire de moitié des émanations d’azote d’ici 2030, notamment dans les zones protégées, les Pays-Bas ont décidé de limiter les élevages bovins et de compenser à hauteur de 1,47 milliard d’euros les pertes infligées aux éleveurs concernés. Bruxelles vient de donner son feu vert à la mise en place de cette aide…
Les Pays-Bas, qui ont décidé de faire drastiquement baisser les émissions d’azote, ont notifié à la Commission européenne leur intention d'adopter deux régimes, appelés LBV et LBV plus, pour indemniser les éleveurs ayant opté pour la fermeture volontaire d'élevages dans les zones Natura 2000…
L'aide prendra la forme de subventions directes pour compenser jusqu'à 100 % des pertes subies par les agriculteurs qui décident de fermer leur élevage. Pour ce qui est de la perte de leur capacité de production, dans le cadre du régime LBV plus, les agriculteurs concernés pourront percevoir jusqu'à 120 % d'indemnisation…
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voir aussi [Envoyé spécial] Pays-Bas : mort aux vaches ?
Aux Pays-Bas, patrie des fromages de Gouda et d’Edam, les campagnes, les forêts et les rivières sont parmi les plus polluées du monde à cause de l’azote émis par l’agriculture intensive. Les taux sont tellement alarmants qu’une décision de justice vient d’imposer au gouvernement de les faire baisser rapidement. En décidant de limiter la taille des élevages, les autorités ont déclenché la colère des agriculteurs. Finies les usines à vaches toujours plus gigantesques !
Face à ces nouvelles contraintes, certains agriculteurs vendent leurs terres pour délocaliser tout leur cheptel en Allemagne. D’autres essayent de trouver des solutions pour continuer à produire du lait et de la viande sans polluer l’air et les sols…
Le modèle économique du deuxième exportateur mondial de produits agricoles peut-il être mis en péril par une décision de protection de l’environnement ? La nouvelle réglementation en Hollande pourrait-elle un jour inspirer les autorités Françaises ?
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voir aussi Crise de l’azote aux Pays Bas : le tournant vers une agriculture « nature inclusive »
Réduire le recours aux engrais azotés est possible, notamment par la rotation des cultures ou un système de « crédits azote », et bénéficierait à l'environnement et à la santé, tout en conservant des rendements agricoles capables de nourrir 10 milliards d'humains, estiment des chercheurs dans une étude publiée par la prestigieuse revue scientifique Nature…
Un système de « crédits d’azote » pourrait subventionner les agriculteurs qui adoptent des techniques innovantes. Pour amorcer ce cercle vertueux, les financements pourraient être abondés en taxant les denrées alimentaires ou les activités et produits polluants…
L’utilisation intensive d’engrais chimiques a aidé à multiplier par quatre la population humaine au cours du siècle dernier et reste essentielle pour nourrir une population terrestre estimée à 9,7 milliards de personnes d’ici 2050. Mais l’explosion des récoltes permises par la révolution agricole s’est faite au détriment de l’environnement…
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Voir aussi « Pendant des millénaires, l'agriculture s'est parfaitement passée d'engrais de synthèse »
« La Nouvelle-Zélande est la seule à opter pour une réponse punitive », alors que la production agricole est un secteur « efficace » et « non subventionné »…
Le méthane est moins abondant et ne reste pas aussi longtemps dans l’atmosphère que le dioxyde de carbone, mais il constitue un facteur beaucoup plus puissant de changement climatique. Ce composé chimique est responsable d’environ 30 % du réchauffement de la planète depuis la Révolution industrielle, estiment les scientifiques, bien qu’il ne représente qu’une fraction de la composition des gaz à effet de serre…
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voir aussi La sylviculture pour contrebalancer les émissions de carbone du bétail
La technologie de N2 Applied permet aux producteurs laitiers de transformer le lisier en engrais riche en azote directement à la ferme. Le système sera mis à la disposition du plus grand nombre par GEA en 2023…
GEA et N2 Applied ont conclu un partenariat exclusif pour la fabrication et la distribution mondiale de la solution de traitement du lisier pour les marchés de l'élevage…
N2 Applied : une technologie révolutionnaire qui permet la production d'engrais à partir du lisier, de l'air et de l'électricité, et qui ajoute de l'azote de l'air dans le lisier, ce qui augmente la teneur en azote. Le produit final est un engrais organique enrichi en azote, qui a les mêmes caractéristiques que le lisier normal, mais contient plus d'azote et beaucoup moins d'émissions. C’est une technologie installée localement sur une ferme ou une usine de biogaz, qui a la taille d'un conteneur et est facilement implémentée dans l'infrastructure…
Aux Pays-Bas, le gouvernement a récemment annoncé un plan pour faire baisser les émissions d’azote dans certaines parties du pays au grand dam des agriculteurs. Les Pays-Bas comptent près de 4 millions de bovins. Le secteur agricole est responsable de 16 % des émissions néerlandaises de gaz à effet de serre…
Le pays est l’un des plus gros émetteurs d’azote en Europe, notamment en raison du grand nombre de troupeaux en plaine. Les Pays-Bas sont le deuxième exportateur agricole au monde après les États-Unis. « Pour les agriculteurs, cela veut dire que les émissions devront baisser de 40 %. Cela signifie environ 30 % de bétail en moins »…
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La réaction du monde agricole ne s’est pas fait attendre puisque le 22 juin dernier des milliers d’agriculteurs, venus de tout le pays, ont pris la route avec leur tracteur. Une nouvelle manifestation a eu lieu ce mardi…
Voir aussi Les Pays-Bas veulent réduire encore plus leurs émissions d’azote
La guerre en Ukraine interroge la dépendance de notre agriculture aux engrais de synthèse. Gilles Billen, directeur de recherche au CNRS, explique les raisons de cette dépendance, les moyens à mettre en œuvre pour s'en soustraire et les gains attendus…
On ne peut pas imaginer une agriculture sans fertilisation. En revanche, vous pouvez imaginer une fertilisation sans engrais de synthèse. Car, si ceux-ci constituent aujourd'hui la source principale de fertilisation en agriculture dite « conventionnelle », ce n'est pas du tout traditionnel…
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Ce n'est pas le retour à l'agriculture d'il y a cinquante ans qui est préconisé. L'agriculture biologique d'aujourd'hui est une agriculture très technique. Ce qui est recommandé, c'est d'utiliser plus intelligemment les ressources naturelles et de refermer les cycles de matières grâce aux progrès de la science et de la technique…
La polyculture-élevage a effectivement beaucoup d'avantages. La vocation des légumineuses fourragères (luzerne, trèfle) est de nourrir les bêtes. Si on n'a pas d'animaux dans la région, il faut sécher le fourrage pour le transporter loin vers une zone d'élevage où les animaux sont concentrés. C'est malheureusement la situation actuelle, car l'agriculture française s'est fortement spécialisée territorialement…
Voir aussi «L’azote est à l’origine de tous les problèmes de l’agriculture moderne»
Le litre de lait produit en Irlande est le litre le plus efficace de l'Union européenne. Les producteurs laitiers irlandais produisent les plus faibles émissions de gaz à effet de serre par litre de lait dans l'UE28. Mais nous sommes le troisième plus grand producteur d'émissions de GES par habitant (33% de ces émissions proviennent de l'agriculture).
L'Irlande a le plus faible excédent d'azote de l'UE et le sixième niveau de qualité de l'eau. L'Irlande a également amélioré son efficacité en phosphore, passant de 40% dans les années 1990 à 70% en 2018, grâce aux faibles niveaux de concentré utilisés et au niveau élevé des systèmes de pâturage.
Date N’Prairie®, développée par Arvalis, détermine précisément partout en France la date prévisionnelle où la somme de 200 °C cumulée à partir du 1er janvier sera atteinte. Cette date est idéale pour le premier apport d’azote en sortie d’hiver sur prairies de graminées. Nous avons interviewé Pierre-Vincent Protin, le concepteur de l’application.
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