Les éleveurs de ruminants en quête d’autonomie du Grand ouest activent d’abord les leviers de production et de valorisation des fourrages riches en protéines. À l’inverse, des actions favorables ont été abandonnées car souvent non rentables, notamment les méteils, les protéagineux et la luzerne…
Les solutions les plus mises en œuvre et plébiscitées par la majorité des éleveurs laitiers sont toutes des leviers fourrages. Les principales concernent l’herbe, notamment en augmentant sa part dans le système fourrager, en faisant pâturer davantage les vaches laitières quand l’accessibilité le permet, ou les génisses.
La réalisation d’ensilages d’herbe précoces est aussi mise en avant. Après la valorisation des prairies, c’est celles des dérobées, de la luzerne ou du trèfle violet qui sont des leviers forts en élevage bovin. L’analyse des fourrages est aussi un levier utilisé afin de mieux ajuster la complémentation et ainsi ne pas gaspiller le correcteur azoté…
À systèmes constants, s’il l’on misait sur du soja français plutôt que du soja importé, les deux tiers des surfaces se verraient déjà englouties par les bovins...
Un rapide calcul apporte un éclairage intéressant. À l’échelle de la région Pays de la Loire, les bovins laitiers consomment l’équivalent de 100 000 hectares de soja. Ce chiffre est extrapolé en se basant sur un rendement moyen du soja dans l’Hexagone de 28 q/ha ainsi que sur le relevé de consommation en concentrés de 150 élevages laitiers représentatifs de la région…
"Toutes les formes de soja ont été prises en compte (tourteau, correcteur azoté type VL 40 et concentré de production type VL 18 comportant du soja). Si on met ces 100 000 hectares en perspective avec les 156 000 hectares de soja emblavés sur la France entière en 2021, nous sommes encore loin du compte…"
Cedric's insight:
voir aussi Le soja français, beaucoup de bruit pour peu d’hectares
L’élevage européen et français pourrait réduire très fortement voire se passer assez rapidement du soja américain…
En réduisant de moitié la quantité d’ensilage de maïs dans la ration des vaches laitières européennes, on peut économiser l’intégralité du tourteau de soja utilisé par cet élevage et le rendre globalement autonome par rapport au soja importé. Cette réduction du maïs fourrage est compensée par des prairies riches en légumineuses (fauchées et pâturées), ainsi que par le développement des légumineuses à graines, en lien avec les potentialités agro-climatiques…
Cedric's insight:
voir aussi Inrae : L’Europe peut-elle être autosuffisante en soja ? https://sco.lt/4wbffs
Les protéagineux en remplacement du tourteau de soja
Dans l’élevage bio de 70 vaches laitières de Damien Odienne, les prairies temporaires permettent une autonomie en protéines et rendent service dans la rotation des cultures. Les protéagineux (lupin, féverole) viennent compléter cette autonomie…
Les événements récents obligent les Européens à repenser leur rapport à l'économie et au commerce…
L'interdépendance, avec ses bénéfices, a fait place au risque potentiel ou avéré de la dépendance. L'Europe prend conscience qu'elle a besoin de réduire ses dépendances pour assurer sa prospérité, sécuriser ses intérêts et conserver la maîtrise de ces décisions. De 2020 à 2022, l'objectif de l'Union a évolué de la résilience vers la souveraineté…
Cedric's insight:
Les Européens cherchent à développer une "autonomie stratégique ouverte", c'est-à-dire qui maintient un équilibre entre une souveraineté et la défense du libre-échange et des interdépendances bénéfiques...
Le gain d’autonomie protéique est un objectif recherché par de nombreux élevages laitiers. Mais la question qui se pose est « comment faire en pratique pour gagner en autonomie ? ».
Les partenaires du projet PROTECOW ont donc constitué un dossier complet de 9 fiches - solutions, adapté à la zone transfrontalière, regroupant des solutions techniques pour améliorer l’autonomie protéique des exploitations laitières. :
1. Affouragement en vert
2. Récolte précoce des fourrages
3. Valorisation herbe d'automne
4. Cultiver des légumineuses pour produire ses protéines
5. Cultiver des dérobées à base de RGI et de trèfle
La transition écologique et solidaire de l'agriculture, en tant que processus d'évolution et d'accompagnement des systèmes agricoles vers davantage de résilience économique et la préservation des équilibres écologiques des écosystèmes agricoles, est au cœur de l'agenda politique. Il importe de s'inspirer des démarches innovantes et pionnières en la matière, d'en démultiplier le nombre et les effets. Cette publication donne à voir les performances économiques des systèmes de production autonomes et économes, portés et expérimentés par des collectifs d'agriculteurs. Créer davantage de valeur ajoutée et préserver les biens communs, c’est donner tout son sens au métier d'agriculteur.
Encore plus quand on est en phase de conversion, l’autonomie fourragère est cruciale pour les élevages bovins en agriculture biologique.
Le cahier des charges de l’agriculture biologique fixe à 60 % le minimum d’autonomie alimentaire. Plus qu’une contrainte, l’autonomie alimentaire est primordiale pour l’équilibre économique...
Selon une analyse sur trois ans de plus de 240 000 exploitations en Europe, ce sont les systèmes les plus intégrés, c’est-à-dire les plus autonomes, qui dégagent en moyenne le moins de revenu pour l’exploitant.
Manque de références technico-économiques : Pour le colloque polyculture-élevage transition écologique organisé à AgroSup Dijon les 10 et 11 octobre, plus de 85 interventions ont traité de l’intérêt de ce mode d’exploitation et des freins nombreux à lever, à commencer par la rentabilité économique.
Si la production de lait biologique a permis de dégager en moyenne de bons revenus, les écarts entre producteurs sont grands. Le coût alimentaire est en première ligne.
D’après Jérôme Pavie, responsable du service fourrage et pastoralisme de l’Institut de l’élevage, optimiser et diversifier la production fourragère améliorent l’autonomie alimentaire des systèmes en polyculture-élevage. Interrogé lors d’une webconférence, cet expert souligne des points stratégiques à repenser pour anticiper le risque climatique qui pèse sur les cultures fourragères…
Les incertitudes climatiques complexifient la recherche d’autonomie. Des accidents climatiques, les éleveurs en ont toujours connu ; pourtant les phénomènes observés sont plus intenses et réguliers qu’autrefois. Face à ces aléas, la diversification est une stratégie payante…
Un aliment autoproduit coûte moins cher qu’un aliment acheté. Toutefois, le critère économique n’est pas le seul avantage. « La recherche d’autonomie se conjugue souvent avec une efficacité environnementale car les systèmes autonomes consomment moins d’énergie et souvent moins d’intrants e plus, il n’y a pas plus serein qu’un éleveur dont les cellules et les silos sont pleins avant l’hiver. »…
Dans un contexte où le changement climatique et l’autonomie alimentaire sont deux enjeux majeurs, le guide fourrage a pour vocation de fournir des leviers durables. Il veut permettre aux agriculteurs et conseillers d’atteindre leurs objectifs en fournissant un contenu riche et technique…
La technologie de N2 Applied permet aux producteurs laitiers de transformer le lisier en engrais riche en azote directement à la ferme. Le système sera mis à la disposition du plus grand nombre par GEA en 2023…
GEA et N2 Applied ont conclu un partenariat exclusif pour la fabrication et la distribution mondiale de la solution de traitement du lisier pour les marchés de l'élevage…
N2 Applied : une technologie révolutionnaire qui permet la production d'engrais à partir du lisier, de l'air et de l'électricité, et qui ajoute de l'azote de l'air dans le lisier, ce qui augmente la teneur en azote. Le produit final est un engrais organique enrichi en azote, qui a les mêmes caractéristiques que le lisier normal, mais contient plus d'azote et beaucoup moins d'émissions. C’est une technologie installée localement sur une ferme ou une usine de biogaz, qui a la taille d'un conteneur et est facilement implémentée dans l'infrastructure…
Ce dossier technique donne des repères sur l’alimentation protéique de l’élevage de ruminants en France, décrit des solutions techniques et présente des témoignages d’éleveurs qui mettent en œuvre des pratiques cohérentes dans leurs fermes.
Agriculture Stratégies fait le tour des enjeux et des freins au développement de cultures riches en protéines. Légumineuses, oléoprotéagineux, protéagineux : si ces cultures sont d’un intérêt agronomique indéniable et apparaissent indispensables à notre souveraineté alimentaire et à l’équilibre économiques des élevages, notamment en période de tensions sur les marchés, la volonté politique de voir augmenter l’offre issue du sol français se heurte à des blocages de différentes natures…
La demande croissante de produits non OGM doit pouvoir reposer sur un approvisionnement interne, qui permettra d’avancer sur le chemin de la transition écologique…
Même si on constate depuis 2015 une augmentation des surfaces et des volumes de soja triturés, la production interne plafonne à 500 000 tonnes, soit 15% des 3,3 millions de tonnes que nous consommons annuellement en moyenne depuis 2013…
Cedric's insight:
Historiquement, certaines filières offraient une surprime de 15 à 50 €/t pour du soja non OGM tracé ; en 2021 la prime d’achat du non OGM a grimpé, elle est passée à 85 euros/tonne fin 2020 puis à 280 euros en avril 2021. L’année dernière, le soja non OGM s’achetait donc 695 €/t, contre 410 €/t pour du soja standard. En avril 2022, le soja standard est monté à 600€/t lorsque l’Argentine a annoncé stopper les exports, propulsant le soja non OGM à plus de 870 €/t. Et l’un de ses principaux substituts, le tourteau de tournesol HiPro (riche en protéines) ukrainien, reste bloqué en mer Noire…
Voir aussi Les éleveurs peinent à trouver des aliments sans OGM pour leurs animaux
Un système herbager autonome se caractérise par un chargement inférieur ou égal à 1,25 UGB/ha d’herbe, soit 80 ares/UGB. Il nécessite de récolter entre 1,8 et 2,2 t MS/UGB pour assurer l’alimentation hivernale…
Le pressage des graines oléo-protéagineuses à la ferme pourrait rencontrer un nouveau regain d’intérêt puisqu’il permet de produire du carburant pour le tracteur et des tourteaux pour l’élevage…
Cedric's insight:
voir aussi L’industrie de la nutrition animale prévoit « une hausse estimée à plus de 100 €/t sur la période d’avril à juin
La réduction des coûts alimentaires est un enjeu prédominant pour l’élevage laitier. Rencontre avec Vincent, qui nous explique les pratiques lui permettant de développer l’autonomie alimentaire.
Méthanisation, bois de chauffage, photovoltaïque : l'exploitation laitière du Gaec Ursule, en Loire-Atlantique, produit autant d'énergie qu'elle en consomme.
Pari gagné pour Jacques Morineau. Sa ferme produit autant d'énergie qu'elle en consomme. Le Gaec Ursule produit bio depuis 2000 et fait vivre huit personnes, dont quatre associés, trois salariés et un apprenti. Elle exploite 260 ha pour 110 vaches laitières, 40 génisses, quatre boeufs et 640 m2 de poulaillers.
« Notre objectif est de développer une agriculture productive sans intrants à impact positif sur l'environnement. Nous essayons d'être autonomes au maximum », explique le fermier.
Depuis un an, pour l'électricité, le gaz, le fuel et le carburant des voitures, l'activité a consommé l'équivalent de 49 500 litres de fuel. L'installation photovoltaïque, la méthanisation et le bois déchiqueté produisent, quant à eux, l'équivalent de 49 000 litres de fuel.
« Ça montre qu'on peut, petit à petit, produire avec de l'énergie renouvelable, insiste-t-il…»
L’institut de l’élevage (Idele) a mis en ligne une plateforme internet baptisée Autosysel, permettant en quelques étapes d’évaluer le niveau d’autonomie fourragère, et la dépendance aux achats de concentrés pour les élevages de ruminants.
En trois étapes, l’outil en ligne permet de calculer les indicateurs suivants :
- L’autonomie massique fourragère, évaluée au travers des effectifs animaux (UGB des bovins et effectifs de mères en petits ruminants) et des besoins théoriques. Le calcul de l’autonomie fourragère se fait à l’échelle de l’exploitation et de l’atelier.
- L’autonomie massique en concentrés, qui correspond aux concentrés achetés sur la somme des concentrés achetés et produits.
- L’autonomie massique totale est la résultante des deux calculs précédents
Une dernière rubrique propose des liens vers des outils et des contacts permettant d’aller plus loin avec des partenaires locaux (à l’échelle du département). Des fiches conseil ciblées sont également proposées à l’issue d’un questionnaire sur les motivations et les pratiques de l’éleveur.
Une question qui peut sembler quelque peu saugrenue... et pourtant pas si éloignée des réalités de terrains des agriculteurs du Bocage. Aujourd'hui, nous sommes loin de l'image d'Épinal de la vache broutant la prairie à l'ombre des pommiers en fleurs...
Le maïs inutile ? De plus en plus d’éleveurs réfléchissent à d’autres systèmes de production laitiers, en diminuant la part de maïs ou en passant en système tout herbe...
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