Les bousiers importés, sauveurs providentiels de l'Australie | Lait de Normandie... et d'ailleurs | Scoop.it

Sans des espèces africaines ou européennes de ce scarabée, le pays serait sans doute enfoui sous les 33 millions de tonnes de bouses annuelles de son cheptel bovin. En éliminant et en enfouissant les déjections animales, les bousiers permettent aux pâtures de se régénérer, empêchant aussi les larves des mouches de se développer…


Les premiers colons britanniques, arrivés en Australie en 1788, étaient loin de se douter que les quelques vaches qu'ils emmenaient avec eux sur l'île poseraient autant de problèmes deux siècles plus tard. Et pourtant, dans les années 1960, de quelques têtes, le cheptel australien est passé à près de 29 millions de bovins. Et les 33 millions de tonnes de bouses qu'ils produisent par an s'accumulent...


«Le problème majeur, c'est que la bouse, en séchant, devient comme un caillou sur le sol, qui empêche l'herbe de repousser. Et cela pendant plusieurs années. Avec environ 350 millions de bouses par jour, c'était plus d'un million d'hectares de pâturage qui était perdu chaque année». Dans les années 1960, la bouse recouvrait jusqu'à 10% des pâturages australiens. Et moins de pâturages, c'est moins de vaches, donc moins de lait ou de viande…


Mais ce n'est pas le seul problème que cause l'accumulation des bouses. Avec elles, prolifèrent les mouches piqueuses. Elles s'attaquent au bétail et aux humains et peuvent transmettre des maladies. Une seule déjection de vache peut héberger entre 2.000 et 3.000 larves de ces bush flies, qui se développent par milliards. «Dans certaines régions, et notamment dans le sud-ouest de l'Australie, on trouvait des mouches capables de pomper un litre de sang par vache et par jour»…