Une perspective historique de long terme pour mieux comprendre la manière dont les gains de productivité dans l’agriculture sont répartis entre les diverses parties prenantes…
Au cours des soixante dernières années, les gains de productivité ont participé pour 70% à la création de valeur du secteur. Or, la valeur créée n’est pas uniformément répartie entre les parties prenantes. Ainsi, les clients se trouvent en tête des bénéficiaires, captant 51% de la valeur créée, suivis par les agriculteurs (39%)…
Le partage de la valeur créée dans le secteur agricole français est fortement influencé par une baisse soutenue des prix réels à la production. De 1959 à 2009, cette baisse a atteint un rythme annuel moyen impressionnant de -3,3%. Pour mettre cela en perspective, cela signifie que les prix agricoles ont été divisés par deux tous les 20 ans ! Cependant, cette diminution n’a été que partiellement répercutée sur les consommateurs. Durant la même période, les prix des produits agricoles et alimentaires vendus aux consommateurs finaux n’ont baissé qu’à un rythme annuel moyen de -0,4%.
Cedric's insight:
Depuis 2009, une inversion de cette tendance a été observée pour les prix à la production agricole, avec une augmentation moyenne de 1,1% par an. Cette tendance s’est même accélérée au cours des deux dernières années, 2021 et 2022, avec une hausse remarquable de 11%. Cette évolution a permis aux agriculteurs de retrouver des niveaux de prix similaires à ceux du début des années 1990 mais loin encore du niveau affiché au début de la période d'étude…
L'Inspection générale des finances (IGF) a réactualisé son rapport sur la rentabilité des trois acteurs qui constituent la chaîne de consommation. Résultat : la progression de la rentabilité de l'industrie agro-alimentaire est trois fois plus élevée que celle du commerce : +27% pour l’EBE de l’agriculture, +50% pour l’industrie agro-alimentaire, +9% pour le commerce…
L’EBE de l’agriculture se situe désormais 27% au-dessus de son niveau de 2019. En trois ans, note l’IGF, « les prix de vente du secteur agricole ont progressé de 27,5% contre 20,8% observé mi-2022 »…
Au second semestre 2022, la rentabilité de l’industrie agro-alimentaire a rebondi de 50%, effaçant ainsi les pertes par rapport à 2019. Leurs prix de vente ont progressé de 17,5% en trois ans, entre 2019 et 2022, soit cinq points de plus par rapport à mi-2022. Cet écart s’explique à hauteur de trois points par la hausse du prix des intrants et à hauteur de 2,1 points par la hausse de l’EBE. Pour autant, le secteur n’a pas augmenté sa marge en 2022 : la hausse des prix s’explique à 85% par celle des matières premières…
En comparaison, le secteur du commerce voit sa rentabilité progresser de 9% par rapport à 2019. Son taux de marge serait de 0,7 point au-dessus de son niveau de 2019. Bien évidemment, ces calculs ne prennent pas en compte les retombées des négociations commerciales qui se sont achevées le 1er mars, pas plus que la baisse des prix amorcée sur un certain nombre de matières premières…
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voir aussi Insee : Taux de marge EBE/VA des IAA vs Manufacture & Commerce
La plateforme a pour ambition d'aider toutes les entreprises du secteur agroalimentaire à collecter, organiser, maîtriser et valoriser leurs données. Bientôt, les données contenues dans les codes-barres renformeront des informations telles les origines, les kilomètres parcourus, les pratiques agricoles, l'impact carbone ou biodiversité, etc…
L'idée d'une plateforme de marché recensant les données de tous produits agroalimentaires est née en 2017, lors des Etats généraux de l'alimentation. Il aura fallu près de quatre ans pour mettre le projet sur les rails. Mais, face aux scandales récents qui ont marqué l'actualité, une information claire et complète semble plus nécessaire que jamais…
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Une quarantaine d'informations seront bientôt obligatoires pour chaque produit. On pourra aller bien au-delà de la composition, mais aussi les origines, les kilomètres parcourus, les pratiques agricoles, l'impact carbone ou biodiversité, voire la consommation en eau, et même des informations propres aux régimes diabétiques ou aux allergies. L'avenir est donc forcément du côté du digital qui permet une mise à jour plus agile que via les changements et réimpressions d'étiquettes…
Il était temps… La Commission européenne s’interroge sur la répartition de la valeur ajoutée dans la chaîne de production, de l’exploitation agricole à la distribution. Elle lance ce 16 août 2017, une consultation publique sur « la manière de rendre la chaîne d’approvisionnement alimentaire plus équitable ».
«Le problème de la France, c'est qu'on veut deux modèles : celui des grandes exploitations pour rivaliser avec les entreprises étrangères et celui du modèle familial», remarque Emmanuel Vasseneix.
Ce dernier qui soutient, dans un même temps, que la distribution a «besoin de différenciation» dans un contexte marqué par une forte concurrence des plateformes de distribution numérique incarnées par la plus célèbre d'entre elles : le géant américain Amazon. Un chiffre inquiétant, cité lors d’échanges, interpelle. Près de 67 % des produits alimentaires seraient issus de 16 multinationales seulement. Cette concentration de l'offre empêche d'entrevoir pour l'heure l'équilibre tant revendiqué à la fois vis à vis des consommateurs et de ceux en amont de la chaîne.
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Marque « C'est qui le patron ?» : des résultats prometteurs Lancée fin octobre dernier en partenariat avec la laiterie de Saint-Denis-de-l'Hôtel, la marque « c'est qui le patron ? » semble donner des premiers signes encourageants. Vendue à 99 centimes d'euros la brique, près de 800 000 tonnes de lait sur 2 millions produites ont d'ores et déjà été vendues à Carrefour en l'espace de 15 jours. « On va ouvrir d'autres points de vente», assure Emmanuel Vasseneix. Relatif à la rémunération des éleveurs, le contrat annoncé a bien été rempli. «La paie de lait du mois d'octobre affiche 388 euros les 1 000 litres pour les producteurs contre 270 euros en moyenne sur l'ensemble du territoire», indique le directeur de la laiterie. Depuis l'annonce de cette campagne de responsabilisation du consommateur, Emmanuel Vasseneix affirme avoir relancé une dynamique positive de consommation du lait en France.
Les défis des filières animales en Chine (porc, volaille, lait) : L’AFJA et l’APCA ont organisé en partenariat avec le DEMETER et ABCIS un débat sur « La Chine et son agriculture » (sept. 2016)
CHRONIQUE ECO. Un rapport de l’observatoire des prix et des marges révèle que les prix des produits alimentaires ont moins baissé que les produits agricoles. Les agriculteurs en ont-ils bénéficié ? Non puisqu'ils sont toujours confrontés à de grandes difficultés dans le secteur du lait et porc. Les industriels sont, eux, pointés du doigt.
L’Inde produit un cinquième de la production mondiale de lait (202 millions de tonnes sur 930 Mt, selon l’Institut de l’élevage qui reprend à son compte les chiffres de la FAO (Food alimentation organisation). Mais le lait produit et collecté est réservé au marché intérieur…
En produisant quatre à cinq fois moins de viande bovine que les Etats-Unis et le Brésil, l’Inde (2,6 Mt) se hisse malgré tout à la troisième place des pays exportateurs de viande (1,4 Mt), derrière les Etats-Unis (1,7 Mt) et le Brésil (2,8 Mt). En fait, les Indiens exportent, notamment en Chine, les animaux qu’ils ne consomment pas…
L’autosuffisance du pays repose en partie sur le régime alimentaire très végétarien des Indiens. Mais le pouvoir d’achat très limité d’une partie d’entre limite aussi leurs besoins et ceux du pays. L’autosuffisance garantit la sécurité alimentaire de l’Inde alors que les marchés agricoles sont très volatils. Elle est une des clés de son essor économique…
Cedric's insight:
voir aussi Vers qui l’Inde va développer ses exportations ?
La production laitière en Normandie : 1 467 exploitations en production laitière spécialisée - clôtures d’avril 2021 à mars 2022…
La production poursuit sa progression. La main-d’œuvre salariée augmente régulièrement et représente 20 % des actifs. La productivité du travail est stable, à près de 300 000 L par UTH. Le rendement par vache laitière s’approche doucement des 7 000 L de lait produit…
L’augmentation du prix du lait est la principale explication de la hausse des produits, devant l’impact des céréales et du produit viande. Malgré la hausse des aliments et des travaux par tiers, la marge brute progresse de 70 € / ha. La légère hausse des annuités conduit à une quasi-stabilité du revenu disponible à 27 000 € par unité de main-d’œuvre familiale…
Pourquoi nombre des 462 000 agriculteurs, dont un quart vit sous le seuil de pauvreté, n’arrive pas à vivre décemment de leurs productions destinées aux 67 millions de consommateurs français et à l’exportation ? Du champs jusqu’à l’assiette, comment se répartit la valeur économique créée par les filières agro-alimentaires ?
Les agriculteurs ne captent que 6% de la valeur de l’alimentation...
Les spécialités d’outre-Pyrénées et transalpines progressent dans les linéaires français. Pendant ce temps, producteurs et distributeurs français se chicanent sur les marges.
La France vient de lancer ses Etats généraux de l'alimentation. Sous l'égide du gouvernement, toute la filière, de l'agriculteur au distributeur en passant par l'industriel, multiplie les ateliers de travail. Stéphane Travert, le ministre de l'Agriculture, promet « une réforme sans précédent », une révolution en quelque sorte, comme il se doit s'agissant d'états généraux.
Opinion : Qu'est-ce qui ne va pas avec l'agriculture néo-zélandaise ?
Les Néo-Zélandais étaient fiers autrefois de notre patrimoine agricole. Mais à un moment donné, au fur et à mesure que l'agriculture s'intensifiait et débouchait sur notre autre source de fierté, notre image verte et propre, la confiance s’est perdue.
Le nombre de troupeaux laitiers en Nouvelle-Zélande diminue, mais la taille de chaque troupeau augmente. En 1986, il y avait 16 000 troupeaux laitiers avec une taille moyenne de troupeau de 140 vaches. Aujourd'hui, nous avons 11 500 troupeaux avec une taille moyenne de troupeau de 420 vaches. Ainsi, le nombre de troupeaux ou d'agriculteurs a diminué de 28% et la taille de chaque troupeau a augmenté de 200%.
Aujourd’hui, le fermier n'a plus aucun lien avec le client. C'est un modèle étroit, mais c’est celui qui continue de dominer parce qu'il est facile à suivre. Les banques, les conseillers agricoles et les chercheurs travaillent dans le cadre de ce modèle. En réalité, il y a trois entreprises : une entreprise de producteurs, de processeurs et de distribution.
Les agriculteurs doivent reprendre le contrôle de toute la chaîne de valeur afin de rendre leur entreprise viable. Autrement dit, nous devons ramener le fermier local qui fournit son marché local. Cela semble simple, mais c'est vraiment difficile.
Aide à la lecture : sur 100 € de dépenses alimentaires nationales, 61 € constituent les valeurs ajoutées, c’est-à-dire une rémunération brute du travail et du capital, dont 8 € dans l’agriculture française et 53 € dans les autres branches, principalement le commerce et les services.
Avec l’allègement des interventions de la politique agricole commune et le poids croissant des pays émergents sur les marchés mondiaux, les prix agricoles sont devenus plus volatils. Cette situation nouvelle a ravivé les questions sur les écarts entre prix agricoles et prix alimentaires. C’est dans ce contexte et pour éclairer ces débats que la loi de modernisation de l’agriculture de 2010 a créé l’OFPM.
A Lisieux (Calvados) jeudi 15 septembre 2016, le PdG de Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, a lancé un appel aux agriculteurs :
"Il faut créer une véritable interprofession. Nous, on sait vendre. Nous sommes la caution auprès des consommateurs que les produits sont bons. Mais pour ça, il faut arrêter de nous dézinguer dans les médias ou à travers des pratiques de contestation. Ce n’est pas en dézinguant le client, et encore moins l’intermédiaire, que l’on va valoriser les nouvelles productions agricoles."
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