La Rabobank s’alerte de la menace qui plane sur la dérogation à la directive nitrates des Pays-Bas. Elle pourrait mettre à mal près d’un tiers de leur production laitière.
Selon la Rabobank, Martijn van Dam, le ministre néerlandais de l’agriculture, annonçait le 13 octobre dernier l’abandon de l’accord sur les permis phosphates, visant leur réduction. « Après des années d’argumentation et de négociation », l’échec s’explique par une incompatibilité avec la réglementation européenne sur les aides d’État. Cet abandon sur les phosphates remet en cause une dérogation chère aux Pays-Bas : celle qui les autorise à un seuil de nitrates supérieur au reste de l’Europe.
En fonction de la variation de productivité par vache, la restriction pourrait correspondre à une réduction de 500 000 têtes, soit 30 % du troupeau national. L’équivalent de 3,5 millions de tonnes de lait seraient perdues. Les conséquences toucheraient les exploitants agricoles, mais également l’industrie de transformation.
Le plafond de phosphates (P) fixé par Bruxelles est de 172,9 Mkg. En 2016, 180 Mkg ont été produits. Pour revenir sous le plafond en 2017, trois mesures sont mises en œuvre.
1) Concentrés achetés : 1,7 Mkg. Les fabricants baissent de 4,3 g/kg de MS leur teneur en P.
2) Mille cessations laitières : 2,5 Mkg, soit 60 000 vaches. Le plan table sur l’arrêt des éleveurs en fin de carrière. Les 497 producteurs (31 500 vaches) qui ont répondu au premier appel d’offres reçoivent une aide de 1 200 €/vache. Il est prévu 900 € au second. Le budget de 50 M€ est financé pour 19 M€ par l’Europe, 6 M€ par l’État et 25 M€ par les éleveurs à raison de 1,80 €/1 000 kg. Cette incitation est renforcée par la Rabobank qui prête 1 200 €/vache, à rembourser en 2018.
3) 100 000 UGB en moins : 4 Mkg. Les vaches ou génisses sont abattues ou exportées pour revenir aux UGB détenus le 2 juillet 2015, minorés de 4 %. Dans le cas contraire, l’éleveur est fortement taxé. Cinq périodes de 2 mois sont fixées. En mars-avril, il réduit son cheptel de 5 % par rapport à octobre 2016. Sinon, pénalité de 240 €/mois/UGB pour ceux en trop. S’il est dans les clous d’octobre mais pas de juillet 2015, moins 4 %, il paie 56 €/UGB/mois. La baisse est portée à 10 % en mai-juin.