Lorsque l’on s’intéresse à l’Asie sur les marchés agricoles, la Chine focalise toutes les attentions. Avec 1,3 milliard d’habitants, l’Inde est pourtant le second pays le plus peuplé au monde, et ne démérite pas face aux 1,4 Md de Chinois.
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L’Inde est le premier producteur mondial de lait (140 M t en 2015 contre 50 M t en 1991). Le pays compte deux fois plus de fermes que l’Union européenne (UE), son modèle économique restant très traditionnel. La croissance démographique et l’élévation du niveau de vie entraînent des besoins en lait très élevés, celui-ci étant une source de protéines importante pour des consommateurs essentiellement végétariens. Cela entraîne le pays dans une course contre la montre, l’obligeant à décider en 2010, de doubler sa production sur 12 ans. Le défi est de taille.
La croissance de la production laitière en Inde est supérieure à celle de l’UE 28 (+18 M t de 12/13 à 14/15 contre +9 M t pour l’Union européenne) et cette progression est aussi très régulière (+4-5 %/an depuis 1970). Mais bien que le cheptel s’agrandisse régulièrement et que la productivité augmente, la production reste très dépendante des conditions climatiques. Lorsque la mousson n’est pas au rendez-vous, les vaches et les bufflonnes qui ne se contentent bien souvent que de brouter les bas-côtés des chemins et de fouiller les poubelles, voient leur productivité déjà faible, diminuer dangereusement. Car en Inde, la culture fourragère est très faible, l’enjeu étant d’abord de nourrir les hommes.
Les éleveurs achètent occasionnellement des coproduits des principales cultures (maïs, riz), et rarement des aliments composés. Le déficit structurel de fourrages n’est cependant pas une fatalité, car le pays possède des terres disponibles sans concurrencer les autres productions. Cependant, l’eau reste un enjeu majeur et les moussons semblent de plus en plus capricieuses. Difficile donc de savoir si l’Inde arrivera à long terme à tenir ses objectifs d’autosuffisance laitière. Au cas où cela ne se produisait pas, elle devra ouvrir un peu ses frontières, tout en évitant de déstabiliser un marché intérieur à l’abri des remous internationaux.