Comment conduire un élevage de vaches laitières agroécologique et adapté au changement climatique ? A Lusignan, l’Inrae mène une expérimentation nommée Oasys pour accompagner les éleveurs et les éleveuses dans ce questionnement…
Une étude réalisée par l’Inrae Urep sur 2 sites agrivoltaïques dans l’Allier et le Cantal a permis de mesurer l’impact des panneaux sur la qualité et la quantité de végétation pendant deux ans…
D’abord, la température du sol sous panneaux est très inférieure à celle relevée dans les zones sans panneaux et la différence s’accentue en été. De même l’humidité du sol est préservée en été. La qualité de la prairie se dégrade sous les panneaux et entre les rangées, du fait de l’effet d’ombrage : les légumineuses ne résistent pas et ce sont les graminées qui vont dominer. La densité de l’herbe est plus faible avec le développement de mousse en hiver…
Si la quantité de biomasse sur l’année dans les zones sous influence des panneaux n’est pas modifiée par rapport à la zone en pleine soleil, on observe tout de même une hétérogénéité locale de production. Sous les panneaux, on a une végétation plus protéinique. Alors que sur les zones d’inter-rangée, en pleine lumière, on a moins de fibres, mais une végétation plus énergétique, plus facile à digérer…
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voir aussi Un éleveur normand fait pâturer ses vaches sous 5 192 panneaux photovoltaïques
Comment les projets agri-solaires sont-ils accueillis à l’échelle locale ? Les prairies pâturées par des bovins peuvent-elles accueillir des installations agrivoltaïques ?
L’Inrae s’occupe de la partie recherche agronomique, en s’efforçant de mesurer la plus-value apportée aux prairies. « L’ombre portée est intéressante pour atténuer les effets du changement climatique. Les haies devraient aussi couper le vent et peut-être influer sur la température du sol, l’hygrométrie, la diversité botanique… I
l faut vérifier tout cela. »… Au programme donc, un suivi au long cours de l’évolution de la prairie, mais aussi du troupeau. « Les dispositifs prévus devraient nous permettre de répondre à des questions très peu renseignées dans la littérature. »…
Malgré la persistance de la représentation traditionnelle de l’élevage laitier, la vache n’est plus toujours au pré pour produire son lait. Entre rentabilité et nouvelles attentes sociétales en termes d’environnement, de bien-être animal et de qualité nutritionnelle, les systèmes laitiers sont appelés à évoluer. Avec une question centrale : le retour à l’herbe est-il possible, souhaitable ?
Trois grands systèmes de production dans le monde :
• Les élevages pastoraux, très localisé, dans les régions de haute montagne en France
• Les élevages mixtes, qui peuvent être considérés comme la norme mondiale
• Les élevages industriels, concentrés en Chine et aux États-Unis
La durabilité des filières fromagères AOP-IGP qui valorisent leur terroir passe par la conservation et la transmission des savoirs. Une méthode numérique originale d’aide à la recommandation d’actions technologiques a été proposée afin de corriger un défaut ou de maintenir la qualité d’un fromage dans un procédé de fabrication…
Le Grand défi « Ferments du futur » piloté conjointement par l’INRAE et l’Ania a dévoilé les membres du consortium. En font partie une vingtaine d’industriels, dont les groupes Danone et Bel et la coopérative Agrial…
Objectif de ce programme de recherche-innovation financé à hauteur de 48,3 M€ par l’Etat ? Mieux comprendre les mécanismes de la fermentation alimentaire pour les faire évoluer si besoin, en fonction des enjeux de santé, du dérèglement climatique ou encore pour s'adapter aux attentes des consommateurs…
Pour simuler le climat de 2050 et ses épisodes de sécheresse plus fréquents et plus longs, des chercheurs en agronomie de Lusignan, près de Poitiers, ont conçu une serre mobile high-tech avec suivi par drone et images 3D. Là germeront peut-être les futures variétés des prairies européennes…
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voir aussi Atlas climatique : Quel climat pour demain en France ?
L’Inrae du Pin-au-Haras teste au pâturage, sur 150 vaches holsteins, normandes et jersiaises, trois conduites de concentré de production : une expé lancée en janvier 2020 pour six ans…
Ce numéro spécial illustre le large panorama des services et impacts de l’élevage européen. Il développe non seulement le rôle de l’élevage vis-à-vis de la production de denrées alimentaires, de l’emploi, des dynamiques territoriales et de la construction des paysages, mais aussi comment l’élevage pourrait mieux répondre aux attentes légitimes de nos concitoyens en matière de préservation de l’environnement, de bien-être animal et de traçabilité des circuits alimentaires.
Pourquoi chercher à faire pâturer les vaches sur des terrains pentus et accidentés ?
Dans les alpages savoyards, certains éleveurs apprennent à leurs vaches à grimper sur des terrains accidentés et très pentus. Ces capacités d’apprentissage intéressent les chercheurs de l’Inra dans le cadre de leurs travaux en agroécologie sur les pratiques de pâturage sur milieux naturels…
Des améliorations sur la fertilité, la santé, la longévité : Le croisement entre races bovines laitières reste très peu développé en France. Selon l’Inra, dans le contexte actuel de prix instables, tant pour les intrants que pour le lait commercialisé, « cette pratique apparaît comme une voie pertinente pour améliorer les performances technico-économiques des ateliers initialement en race pure Holstein et produisant jusqu’à 9 000 l/vache/an ».
Une information de l’INRA qui va sûrement être appréciée à juste valeur par l’interprofession laitière, La fermentation au service des spécialités « laitières » alternatives, à base de protéines végétales. Dans le cadre d’un projet de ressourcement Qualiment®, un procédé de fermentation de protéines de pois a démontré toute sa pertinence pour améliorer les qualités sensorielles liés à l’utilisation de protéines végétales. Grâce à des cocktails microbiens judicieusement sélectionnés, des aliments végétaux de types « yaourt » et « fromage » ont ainsi pu être formulés. Il faut sans doute que l’INRA sache que par exemple l’appellation lait de soja est désormais interdite...
Celui qui scrute l’évolution des filières agricoles depuis près de 30 ans pointe le rôle que les distributeurs et les consommateurs peuvent jouer en faveur de l’agriculture…
L’objectif ne doit pas être d’opposer systématiquement les différents acteurs des filières (agriculteurs, transformateurs, distributeurs). Il s’agit de trouver un chemin d’organisation collective qui soit acceptable pour tous. Dans la logique des lois Egalim, les pouvoirs publics ont un rôle important à jouer à ce niveau. L’alimentation a un coût et la PAC ne pourra pas tout. Les consommateurs ont une responsabilité majeure car en exigeant des prix bas, ils peuvent appauvrir notre agriculture, freiner les installations et limiter les nécessaires investissements. Les distributeurs doivent être bien conscients que la baisse de la production engagée dans plusieurs filières agricoles françaises n’est pas une bonne nouvelle pour construire des stratégies gagnantes à long terme.
La construction d’une séquence génomique de référence unique par espèce a beaucoup apporté dans l’analyse du génome, de sa diversité et de son fonctionnement. Mais elle donne une représentation incomplète de la diversité des génomes au sein d’une espèce…
En permettant la production de fragments de séquence de plus grande longueur, les nouvelles technologies de séquençage vont permettre d’aller plus loin dans la connaissance des génomes de chaque espèce…
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voir aussi La génomique au service de la santé animale
Des généticiens d’INRAE, en collaboration avec la société ELIANCE, ont mené une étude de population pour quantifier l’occurrence de ces anomalies…
Leurs résultats montrent qu’1 taureau sur 450 serait porteur d’un réarrangement interchromosomique, avec des conséquences sur la santé et la fertilité des animaux touchés qui coûteraient à la filière plus d’1 million d’euros par taureau d’insémination porteur…
Cette étude se base sur les millions de données de génotypage générées en routine pour l’évaluation génomique des taureaux d’insémination et de leurs descendants. L’approche utilisée est la première étape vers un dépistage généralisé de ces anomalies chromosomiques…
Le projet Oasys de la ferme expérimentale de Lusignan, dans la Vienne, livre de premiers résultats économiques positifs. Conçu pour être adapté au changement climatique, ce système fourrager non irrigué est basé sur le pâturage avec une génétique des vaches adaptée…
On pourrait penser que les systèmes économes pâturant sont vulnérables au climat, mais en misant sur la diversité des prairies et des fourrages, le projet Oasys démontre qu’il est possible d’atteindre de bons niveaux de rémunération même en année sèche et chaude. La performance repose sur une conduite du troupeau pensée pour valoriser au maximum des fourrages variés par le pâturage tout en maintenant un bon niveau de production…
Les prairies offrant deux pics de production d’herbe, le choix a été fait d’avoir deux périodes de vêlage. Une au printemps et l’autre à automne. Ainsi, les besoins maximums des animaux correspondent aux moments où l’herbe est la plus présente. Les lactations sont allongées à 16 mois pour limiter l’impact environnemental des périodes improductives, avec aussi moins de problèmes sanitaires. Enfin, les 72 vaches sont issues du croisement rotatif Holstein, jersiaise et rouge scandinave…
Inrae vient de lancer Agate, sa bibliothèque numérique patrimoniale. Ouverte à tous les publics, elle rejoint le programme « Gallica marque blanche », un dispositif de coopération numérique qui permet de partager les savoir-faire et l’expertise technique de la Bibliothèque nationale de France avec ses partenaires.
Cedric's insight:
Le site agate.inrae.fr, propose des focus thématiques :
En plus de permettre la transition vers une agriculture sans pesticides chimiques, les trois scénarios pourraient améliorer le bilan des émissions de GES, la biodiversité et l'état général des écosystèmes ; et deux scénarios sur trois pourraient contribuer à améliorer la souveraineté alimentaire, la nutrition et la santé des populations en Europe…
Les enjeux multiples autour de l’alimentation des animaux d’élevage mettent en lumière un besoin de repères partagés autour de la question « qui consomme quoi ? »…
Le Groupement d’Intérêt Scientifique Avenir Élevages (www.gis-avenir-elevages.org) et ses partenaires proposent une méthode pour quantifier, à l’échelle de la ferme France, les flux d’aliments et de fourrages de leur production jusqu’à leur utilisation par les animaux…
Une autosuffisance atteignable en consacrant 11% des terres cultivées européennes au soja…
A besoin de soja constant, les résultats suggèrent que l’autosuffisance en soja de 50 à 100% est atteignable en Europe, sous les climats actuels et futurs, si 4 à11% des terres cultivées étaient consacrées au soja…
Cedric's insight:
Il faudrait ainsi augmenter les surfaces de cultures d’un facteur 2 à 3 pour une autosuffisance à 50% et d’un facteur 5 à 6 pour une autosuffisance à 100%. En supposant que le soja ne bénéficie d’aucune fertilisation, cette augmentation permettrait de réduire l’usage des engrais azotés de 4 à 17% sur le continent européen…
Voir aussi Isère : Oxyane va construire une usine de trituration de soja
Entre le "produire plus et pas cher" de l'après-guerre et le "produire mieux et durable" d'aujourd'hui, l’agriculture est à la croisée des chemins. Christian Huyghe analyse les verrous de l'ancien modèle et les leviers disponibles pour permettre à l'agriculture de remplir son nouveau contrat social.
Les arbres de vos pâtures pourraient à terme faire partie de la ration de vos vaches laitières. C'est en tout cas ce qu'étudie actuellement l'Inra en analysant les valeurs nutritives de différentes espèces...
« C’est d’abord un non-sens humanitaire : il y a aujourd’hui, sur la Planète, 800 millions de pauvres - majoritairement dans les pays du Sud et notamment des femmes - qui ne vivent, ou plutôt survivent, que parce qu’ils ont une vache, quelques volailles.
C’est aussi un non- sens écologique et agronomique. On ne peut aujourd’hui concevoir une agriculture sans élevage. Il faut rappeler que 40 % des surfaces dans le monde sont fertilisées par les effluents d’élevage, par des agriculteurs qui ne peuvent se payer d’engrais chimiques. Sans eux, ce sont des millions de tonnes d’engrais chimiques auxquelles il faudrait avoir recours à l’échelle planétaire.
L’élevage, dans nos pays développés, a aussi une vocation de recyclage des sous-produits de cultures non consommables par l’homme : paille, corn gluten, huile d’oléagineux,...
Dans les zones de polyculture-élevage, les prairies qui entrent dans les rotations ont aussi comme fonction de couper le cycle des parasites des cultures. On constate d’ailleurs que ce sont les polyculteurs-éleveurs qui réduisent le plus leur usage de phytos.
Pour en venir à vos régions couvertes d’herbe, sans élevage, on va complètement fermer ces paysages, ces territoires, avec la forêt et plus personne n’y habitera. C’est juste inimaginable ! (…) »
L’Inra a évalué l’intérêt de croiser les vaches holsteins avec les races normande, montbéliarde et rouge scandinave par une simulation sur le long cours (15 ans). Une baisse de la production laitière annuelle est observée sur les troupeaux, mais « cette baisse de production est contrebalancée par l’élévation des taux butyreux et protéique, de la fertilité, de la santé de la mamelle et de la longévité ».
Sur 15 ans, l’institut mesure « un gain de revenu moyen de 20 à 117 € par vache et par an, selon les simulations.
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